Mon lien avec la faune

Mon lien avec la faune
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), décembre 2020

Texte et photo par Jean-Michel Lonfat, c.r.b

En raison du thème proposé par le dossier romand «Des animaux et des hommes», nous avons invité le chanoine Jean-Michel Lonfat à rédiger cet éditorial, lui qui vit au cœur de la montagne à longueur d’année, à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard.J’ai grandi aux Marécottes, à quelques centaines de mètres du zoo. J’y ai découvert de très près les animaux typiques des Alpes : le lynx, le loup, le chamois, le bouquetin et autres marmottes. Je les apercevais parfois, de plus loin, lors de mes promenades au-dessus du village. Le loup restait invisible, mais mon frère et moi entendions parfois ses hurlements à travers la nuit.

En entrant dans la congrégation du Grand-Saint-Bernard, ma relation à l’animal s’est un peu estompée. Durant mes années de ministère en paroisse, je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de contact avec eux.

Depuis maintenant sept ans que je vis au Grand-Saint-Bernard, j’ai l’impression d’avoir renoué une amitié : je vois parfois, depuis ma chambre, des bouquetins ; je surprends des marmottes filant devant mes pas ; j’ai trouvé des traces de loups dans la neige, cet hiver. J’ai redécouvert la faune sauvage : libre, furtive, et belle surtout.

Et puis, qui dit Grand-Saint-Bernard dit chiens. Figure emblématique du col, ils ont, durant des siècles, aidé les chanoines à sauver des vies dans la montagne, souvent au péril de leur propre vie. Ça n’est plus le cas aujourd’hui. Les technologies modernes les ont remplacés. Leur histoire reste cependant intimement liée à celle de notre Maison. Beaucoup de gens découvrent l’histoire –et parfois même l’existence – de notre congrégation en s’intéressant d’abord à ces fidèles compagnons à quatre pattes. Et nous autres, chanoines, regardons avec bienveillance ces chiens superstars, plus célèbres que nous. Ils vous attendent avec nous, l’été prochain !