Toutes les nations à Sion (Michée 4, 1-3)

Toutes les nations à Sion (Michée 4, 1-3)

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRDans de grandioses visions eschatologiques – tournées vers la fin des temps – les prophètes Michée (4, 1-3) et Isaïe (2, 1-5) annoncent pour Israël ce que l’Eglise est appelée à réaliser : l’ensemble des nations se rassemblent en Sion, la colline de Jérusalem ; elles affluent vers la montagne de la ville sainte où Dieu a assuré sa présence grâce au temple de pierre ; le Seigneur joue le rôle d’arbitre entre les peuples, il exerce la justice et le jugement en associant au salut tous les êtres de bonne volonté ; il fait couler la Loi comme un fleuve et sa Parole comme un torrent, pour que les barrières de races, d’ethnies, de classes sociales ou de religions soient anéanties. Et c’est alors que Jérusalem concrétise ce que son nom signifie : ville de la paix, lieu du shalom, quand les épées sont transformées en socs de charrues et les lances en faucilles pour la moisson !

Si l’Eglise est, comme l’affirme la constitution de Vatican II, la « lumière des nations », lumen gentium en latin, c’est pour constituer le signe et le moyen de l’union des êtres humains avec Dieu et les uns avec les autres (Lumen gentium, n. 1). Selon la perspective biblique, il ne saurait donc y avoir de frontières dans l’Israël nouveau, ni en Suisse entre cantons, entre diocèses, entre communautés locales et missions linguistiques, ni entre notre pays et l’Union européenne, ni avec les catholiques, les chrétiens, les croyants et les chercheurs de sens à travers le monde.

C’est ce que vient de rappeler la grande session pastorale du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg à Palexpo en novembre dernier. Comme les multiples voyages du pape François à travers la planète, récemment en Thaïlande et au Japon. Désormais, le temple de Dieu est le corps du Christ et la chair de chaque personne humaine. La paix est le signe du Royaume, dans l’Esprit Saint qui ne connaît ni murs ni frontières. Elle est à bâtir non seulement pour la fin des temps, mais dès aujourd’hui, là où nous évoluons, dans l’humanité de 2020. L’an nouveau s’ouvre comme un espace pour la réconciliation à accomplir.