Et si tout le monde avait tout juste ?

Et si tout le monde

avait tout juste ?

PAR PIERRE MOSER | PHOTO : KAROL GARBIEC

La conférence de Frère Philippe Lefebvre, dominicain, donnée à Saint-Paul le 8 avril dernier a apporté des pistes de réflexion intéressantes. Je les résumerais en trois points :

La notion de famille d’abord. Cette notion, dans l’Ancien Testament, est un peu plus large que le couple avec un enfant que nous imaginons aujourd’hui. Frère Philippe le souligne, il s’agit plutôt de clan. « Fils de » prend une dimension temporelle : Joseph est fils de David, mais plus de mille ans les séparent. Il y a pourtant d’autres éléments qui les rapprochent.

La notion de pardon ensuite. Il s’agit en fait d’un terme financier qui nous amènent à une autre dimension que celles des pleurs et de la réconciliation que nous nous représentons aujourd’hui. A l’origine, il s’agit de remettre la dette impossible à honorer dans certaines circonstances comme une inondation par exemple.

Les notions de vocabulaires pour terminer. Et c’est là que mon titre prend toute sa signification. Les mots ou plutôt les concepts évoqués dans l’Ancien Testament sont vivants. Le terme d’étranger représente aussi bien l’ennemi que le frère qui s’est détourné de Dieu. Pendant toute la vie de transmission de cette parole, ces termes ont grandi, ils nous ont parlé de manière vivante.

Mais pour autant peut-on faire dire n’importe quoi à n’importe quelle parole ? Pas du tout, elles représentent un concept, souvent novateur d’ailleurs, appelé à nous parler, hier comme aujourd’hui. L’Ancien Testament n’est pas un livre qui se sert de mots précis et cadrés, mais il utilise des logiques humaines pour exprimer des vérités qui dépassent cette dimension terrestre. A nous d’en faire des aides ou des poids.

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