L’humour de la Bible

L’humour de la Bible

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR« Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve. Notre bouche était pleine de rires et nos lèvres de chansons ! » (Psaume 126 (125), 1-2) Les Psaumes éclatent d’une allégresse communicative, telle celle des exilés de retour à Jérusalem, leur terre bien-aimée, après leur exil à Babylone.

Etymologie
C’est beau de penser qu’« humilité », « humain » et « humour » ont la même étymologie ! Les trois termes viennent du mot latin humus, le sol. Etre humain, c’est garder les pieds sur terre et cultiver le sens de l’humour. C’est vital.

D’autant plus que Jésus, même si les évangiles ne nous le montrent jamais rire aux éclats, manie l’ironie avec dextérité et tendresse. Il répond sans cesse à côté des questions-traquenards que lui posent ses adversaires, comploteurs et manipulateurs. Lorsque les grands prêtres et les anciens du peuple cherchent à l’accuser, après qu’il a chassé les vendeurs du Temple, en lui demandant : « Par quelle autorité fais-tu cela ? », il leur réplique par une autre question qui les met dans l’embarras : « Le baptême de Jean, était-il du ciel ou des hommes ? » Les accusateurs sont pris à leur propre piège, puisque, quelle que soit leur réponse, ils seront ennuyés (Matthieu 21, 23-27). 

Tel est pris…
Puis, lorsque les pharisiens et les partisans d’Hérode veulent « coincer » le Christ au sujet de l’impôt dû à César, il les renvoie à leurs propres contradictions. Il les presse de lui montrer une pièce à l’effigie de l’empereur, ce qu’ils s’empressent de faire. Or, détenir sur soi une telle monnaie de l’occupant romain détesté et de son chef qui se prenait pour un dieu constituait un délit d’impureté et une grave compromission avec l’envahisseur. « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » « Nanana », entendons-nous derrière le sourire ironique de Jésus, « tel est pris qui croyait prendre » ! D’ailleurs, précise le texte, « A ces mots, ils furent tout surpris et, le laissant, ils s’en allèrent. » (Matthieu 22, 15-22)

Peut-être est-ce de là que vient la tradition de l’humour des « Compagnons de Jésus » : « Mon père, est-ce vrai que les jésuites répondent toujours à une question par une question ? – Qui vous a dit cela ? »