Notre maison commune

Par Thierry Schelling
Photo: DR
Laudato si’ (2015), regard unique de la part d’un Pape sur la maltraitance de notre planète, qui a voulu l’écrire sur la base de constats scientifiques et de leur relecture théologique pour les implications incombant à chaque baptisé.e. Cette appellation de « maison commune » est le nouveau nom pour « l’environnement », terme un peu galvaudé par les milieux politiques et économiques…

Contempler
Le premier pas du croyant envers Mère Terre est… sa contemplation qui demande silence, lenteur et gratuité. Car « la nature [est] comme un splendide livre dans lequel Dieu nous parle et nous révèle quelque chose de sa beauté et de sa bonté » (Laudato si’, 12). Mais pas seulement : nous pouvons y apprendre sur nous-mêmes, qui sommes tant « animaux » que parfois… bestiaux !

Aimer
Caresser plutôt que dompter ! On a longtemps appliqué à la lettre le biblique « Soumettez-la » (cf. Gn 1, 28). Du coup, propriétaires fonciers, les papes se gaussèrent d’avoirs ovins et bovins, quand ils n’entretenaient pas de sacrées écuries ! Paradoxe : la papauté fut régulièrement louée ou moquée par un riche bestiaire 1 ! Jusqu’au XXIe siècle, avec Jude Law (Pie XIII) jouant à cache-cache avec son kangourou dans l’excellente série The Young Pope2 !

Nourrir
François d’Assise calma la voracité du loup de Gubbio en demandant aux villageois de le nourrir, et non de le pourchasser. Et Fratello Lupo devint leur compagnon. En renversant le rapport de dominant-dominé, le Pape, dans la veine de l’Evangile des chamboulements, invite à la conversion : « Il y a […] une mystique dans une feuille, dans un chemin, dans la rosée… » Commençons petit.

1 Cf. A. Pavacini Bagliani, Le bestiaire du pape, Belles Lettres, 2018.
2 Mini-série écrite par P. Sorrentino (1re diffusion, 2016).