Saints par fidélité à «leur» pays
Début 2018, le diocèse d’Alger a engagé un processus de béatification englobant les 19 martyrs de la guerre civile algérienne, indissociables les uns des autres, en un signe de témoignage de foi commun. Le 8 décembre de cette même année, l’Algérie a célébré la première béatification en pays majoritairement musulman.
Par Myriam Bettens | Photo : cath.ch/Bernard Hallet
La décennie noire débute en 1991 en Algérie. Le gouvernement vient d’annuler les élections législatives durant lesquelles les résultats du Front islamique du salut (FIS) laissent clairement augurer une victoire et le risque de la mise en place d’une république islamique. Une guérilla islamiste émerge alors rapidement et dirige ses attaques contre les civils.
L’Eglise catholique algérienne n’est pas épargnée. Composée essentiellement de catholiques non autochtones, elle devient la cible de groupes terroristes. Même menacés, ces religieux ne souhaitent pas quitter le pays. Ils se sentent « Algériens » et refusent d’abandonner « leur » peuple. Entre 1994 et 1996, dix-neuf religieux, dont Mgr Claverie et les tragiquement célèbres moines de Tibhirine, paient de leur vie cet attachement indissoluble.
Signe riche de sens
Ils sont reconnus martyrs par le pape François le 26 janvier 2018, ce qui conduit à leur béatification le 8 décembre de la même année en la chapelle de Santa Cruz à Oran. Le lieu de cette célébration n’a pas été laissé au hasard. Pierre Claverie, alors évêque d’Oran, a été tué dans la nuit du 1er août 1996 par une bombe placée contre la porte de l’évêché. Son chauffeur, un jeune musulman de Sidi Bel Abbès, Mohamed Bouchikhi, était allé le chercher à l’aéroport cette nuit-là. Les deux hommes sont morts ensemble. « Ce signe du sang mêlé est riche de sens et le choix de la ville d’Oran est là pour le signifier », révélait l’évêque d’Oran en poste en 2018 au quotidien El Watan.
Cette béatification, en terres majoritairement musulmanes, aurait pu être perçue comme la mise en avant par l’Eglise de « ses » martyrs au détriment des nombreuses autres victimes. Or l’accueil a été très positif, autant par la presse que par les autorités civiles et religieuses algériennes. Le matin même, la Grande mosquée d’Oran avait rendu hommage aux bienheureux et aux cent quatorze imams qui se sont élevés contre le terrorisme, en un témoignage de communion interreligieuse.
Patronale à Monthey: messe prêchée par le chanoine Simone Previte
Lully: le chœur mixte a fêté ses 80 ans
En librairie – décembre 2023
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres

Paul de Tarse
Daniel Marguerat
Célèbre parmi tous les apôtres, saint Paul est aussi le plus mal connu. On le dit colérique, doctrinaire, antiféministe, hostile au judaïsme. Après le message simple de Jésus, il serait venu tout compliquer avec une théorie obscure du péché… Mais qui a vraiment lu ses lettres ? Qui a deviné l’homme derrière les propos de Paul de Tarse ?
L’originalité du livre de Daniel Marguerat est d’immerger ses écrits dans la vie tumultueuse et passionnée de l’apôtre. Car derrière les textes de ce grand théologien, il y a un homme qui aime, qui lutte, qui peine et qui souffre. Un livre passionnant, qui fait découvrir un Paul peu connu. Sa pensée incandescente fait de lui, aujourd’hui encore, l’enfant terrible du christianisme.
Editions du Seuil

Les 12 inouïs de l’Evangile
François-Xavier Amherdt
A force d’entendre et de réentendre sans cesse les Saintes Ecritures, il se peut que leur puissance créatrice n’atteigne plus nos cœurs et nos consciences. Voici donc douze inouïs de l’Evangile, parmi tant d’autres, douze réalités que nous, croyants et baptisés, n’avons jamais vraiment vues et entendues, malgré les témoins, les saintes et saints au long de l’histoire de l’Eglise. Il s’agit de rendre compte avec douceur et respect, en toute bonne conscience, de l’espérance qui nous habite. Une démarche détonante, inédite, tissée des surprises et des clins d’œil que nous fait l’Esprit pour nous communiquer par heureuse contagion le virus de la joie de l’Evangile.
Editions Parole et Silence

Bien dans ses baskets
Joël Pralong
Qui d’entre nous n’a jamais expérimenté un vide existentiel ? En partant des problématiques qui touchent la jeunesse d’aujourd’hui (hyperactivité, burn-out, hyperémotivité, dépression liée au vide existentiel, angoisse de l’avenir, etc.), Joël Pralong aborde le sujet complexe du vide affectif qui engendre névrose, dépression, mésestime de soi. Face à ce constat, il donne surtout des pistes spirituelles qui rejoignent les problématiques évoquées à partir de ce qui leur est commun et creuse par lui-même un sujet peu traité. Un livre didactique émaillé de témoignages et d’images, qui s’adresse aussi bien aux jeunes qu’aux adultes.
Editions EdB

L’Evangile pour les enfants
Christine Ponsard et Jean-François Kieffer
Dieu, personne ne l’a jamais vu. Pourtant, depuis deux mille ans, retentit cette bonne nouvelle : Dieu s’est fait homme. Jésus qui est Dieu aime avec un cœur d’homme. Lire les évangiles, c’est connaître Jésus et apprendre à aimer comme Lui. Cette bande dessinée permettra à l’enfant de découvrir les plus grands épisodes de l’histoire de Jésus racontés par deux auteurs de talent : Christine Ponsard et Jean-François Kieffer (à partir de 6 ans).
Editions Mame
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Rome 2023
Sévaz: moment fraternel chaque mardi
« Roráte, cæli désuper »
Noël: le sapin, la couronne, quatre bougies et les cadeaux!
Ils sont nés…
Si tu avais pu vivre Noël…
Action de Noël en faveur des enfants d’Haïti
Un magasin où l’on ne vend rien
Histoire véritable d’un petit sapin de Noël
Un chant fil rouge pour l’année pastorale: «Notre soif intérieure»
Paul Taramarcaz, l’aventurier du ciel
L’Annonce de la venue du Sauveur
Estavayer: la chapelle de l’HIB transformée en crèche géante
Comment faire un «buzz»?
Par Myriam Bettens
Photo : Jean-Claude Gadmer
Une « star » qui s’ignore, un storytelling percutant, de la créativité pour s’imposer sur un marché saturé, de bons réseaux sociaux et des modérateurs encore plus efficaces. Il n’en fallait pas plus pour mettre le christianisme sur les rails.
La recherche théologique est unanime, l’intention de Jésus n’était pas de fonder une nouvelle religion, mais de réformer le judaïsme. Le christianisme comme mouvement autonome n’advient qu’au milieu du IIe siècle « grâce » à l’échec de cette réforme. L’élan de l’influenceur nazaréen aurait pu s’arrêter là s’il n’y avait eu sa communauté de followers et l’étincelle de génie d’un de ses principaux community manager, l’apôtre Paul. Celui-ci se sert des ressorts de la culture gréco-romaine fortement imprégnée d’universalité pour reformuler la pensée de Jésus. Le christianisme aurait pu rester une secte du judaïsme, mais les premiers détracteurs s’y intéressent autour de 110-120. L’inverse de l’effet souhaité se produit. Les mises en garde font le buzz et le christianisme devient alors un trend. Or, la nécessité de pénétrer un marché religieux saturé demeure. Armés du hashtag #EssencedelaRévélation, les premiers chrétiens enchaînent les likes et se hissent au firmament de l’Empire.