Février 2025: «Les coachs à l’heure d’Insta !»
L’exégèse à l’écoute de la Parole
Autrefois réservée aux théologiens, l’exégèse permet de passer les textes bibliques au crible de l’analyse et de la raison. A travers les médias notamment, ses résultats sont aujourd’hui à la portée du grand public. De quoi donner un nouveau regard sur l’Ancien Testament et le Nouveau ?
Par François-Xavier Amherdt | Photos : DR, Flickr
Une lecture « intelligente »
Bien loin de vouloir rationaliser la lecture de l’Ecriture, l’exégèse contemporaine s’emploie à conduire les lecteurs et lectrices d’aujourd’hui, croyants ou non, dans l’intelligence de la Révélation.
C’est prendre exemple sur Jésus, dans le chapitre 24 de Luc notamment. Le Ressuscité ouvre l’intelligence des disciples à la saisie de l’Ecriture, il l’interprète (mot qui donne herméneutique), c’est-à-dire qu’il les « conduit dedans » (intus-legere, en latin) la compréhension des textes le concernant. Voici les principaux apports exégétiques pour notre temps.
Contexte historique
La première grâce du travail exégétique, c’est de situer la Parole dans le contexte historique de sa production. Certains passages en effet sont fortement « contextualisés », c’est-à-dire marqués par leur époque, et méritent d’être dé-contextualisés et re-contextualisés pour aujourd’hui.
On ne peut ainsi prendre au pied de la lettre les exhortations à la lapidation des femmes adultères ou les condamnations de l’homosexualité dans le livre du Lévitique. C’est un travail « historico-critique » qui permet de voir ce que ces textes peuvent encore pouvoir signifier pour l’invitation à la fidélité et l’ouverture à la fécondité dans le couple.
Lecture canonique
Une autre contribution décisive de l’approche exégétique, c’est l’invitation à toujours situer chaque péricope et verset à l’intérieur du livre biblique concerné ou de l’ensemble du canon. Nous parlons alors de lecture canonique. Il n’est pas possible d’extraire une citation de l’ensemble dans lequel elle est insérée.
Les passages « problématiques » au premier abord, comme « Femmes, soyez soumises à votre mari », sont ainsi éclairés par ce qui les entoure, à savoir : « Soyez tous soumis les uns aux autres, comme le Seigneur s’est soumis à l’humanité » et « Maris, aimez vos femmes, à l’exemple du Christ qui a donné sa vie pour nous sauver » (Ephésiens 5, 21-28).
Analyse littéraire
Parmi les nombreuses méthodes légitimées par la Commission biblique pontificale (sociologique, psychologique, psychanalytique, structurale, etc.), l’analyse littéraire occupe une place de choix et offre une troisième contribution exégétique d’importance. La construction de l’évangile de Matthieu, ponctué par cinq discours de Jésus, amène à le considérer comme la nouvelle Loi du nouveau Moïse donnée sur le nouveau Sinaï, à l’exemple du Pentateuque (cinq rouleaux de la Torah) au début de l’Ancien Testament. Cela est dû au fait avéré que Matthieu s’adresse principalement à des chrétiens venus du judaïsme, alors que Luc notamment se destine surtout à des pagano-chrétiens et met ainsi plus l’accent sur la place des femmes et sur la miséricorde du Père.
L’analyse littéraire et rhétorique conduit de cette manière à appréhender la façon dont les divers auteurs se servent des modèles existants à l’époque, comme les lettres, les discours, les écrits de sagesse, les paraboles et mettent en œuvre les genres littéraires. On ne reçoit pas un poème comme le Bulletin officiel…
Pas de littéralisme
Quatrième apport de l’exégèse, indispensable dans nos dialogues avec nos frères et sœurs évangéliques qui ont souvent tendance à prendre la Parole dans sa littéralité matérielle. On ne peut comprendre l’Apocalypse par exemple sans saisir le genre littéraire dit apocalyptique (c’est-à-dire Révélation). De même pour les paraboles du jugement et les passages sur la fin des temps dans les évangiles.
Tous ces textes ne veulent pas décrire immédiatement la façon dont adviendra le terme de l’histoire, mais se présentent comme des signes avant-coureurs de la venue du Christ sur les nuées, nous invitant donc dans l’urgence à la conversion. L’Ecriture a fréquemment recours au langage des deux voies de l’Alliance et à la caricature, non pour dire que tout est soit blanc soit noir, mais pour nous presser de changer nos cœurs et de choisir le chemin du salut. Veiller, servir et prier : tel est le message de ces textes qui retentissent souvent à l’Avent, au Carême ou à la fin de l’année liturgique.
Compréhension des termes hébreux et grecs
L’exégèse nous fournit ainsi, cinquième apport, des clés pour appréhender les termes de la Révélation (hébreux, araméens et grecs), Adam signifiant la terre meuble d’où l’homme est tiré, et Eve, la vivante, grâce au souffle de Dieu.
Recherches récentes
Car grâce aux recherches archéologiques récentes et à la critique textuelle sur les manuscrits antérieurs, certaines convictions établies sont battues en brèche. La signification des textes en ressort grandie et précisée.
– Moïse n’a pas écrit tout le Pentateuque : celui-ci est le résultat d’un rassemblement progressif de couches de récits selon les deux traditions principales, sacerdotale et deutéronomiste (la « deuxième Loi »).
– Isaïe correspond à trois grandes époques et parties, le deutéro-Isaïe (2e) comportant notamment les quatre chants du Serviteur souffrant, annonçant la figure du Messie crucifié.
– Les Psaumes ne sont pas tous l’œuvre de David, mais rédigés sur une période de près de 1000 ans par des individus ou des communautés, au profit de la prière collective.
– Paul n’a pas écrit lui-même l’ensemble des lettres qui lui sont attribuées, notamment celle aux Hébreux qui n’est ni de Paul, ni une lettre, ni n’est destinée à des Hébreux, mais qui chante le sacrifice nouveau du seul grand prêtre, le Christ.
Une fois de plus, nous constatons que science et foi ne s’opposent pas, mais que les apports scientifiques aident à l’intelligence de la foi.
Un document officiel sur les méthodes
La Commission biblique pontificale a consacré un précieux document aux principales méthodes exégétiques utilisables en Eglise catholique, selon une herméneutique respectueuse du contenu de la foi : COMMISSION BIBLIQUE PONTIFICALE, L’interprétation de la Bible dans l’Eglise, coll. « Documents des Eglises », Paris, Cerf, 1994.
Pas de créationnisme
L’une des illustrations de cette importance de ne pas tomber dans le fondamentalisme littéraliste, c’est la présence en début de la Bible des deux récits de la création.
Le premier, issu de la littérature sacerdotale du temps de l’exil à Babylone (VIe siècle avant Jésus-Christ) (Genèse 1, 1-2, 40), déploie l’œuvre du Seigneur comme une vaste liturgie en sept jours, où le Créateur dit et cela se fait. En Genèse 1, 27, nous avons ainsi déjà l’homme et la femme façonnés à l’image de Dieu.
Tandis qu’en Genèse 2, 4b, nous avons l’impression que l’histoire recommence à zéro, avec la mise en place du jardin, puis de l’homme masculin seul, puis de sa côte édifiée en femme comme vis-à-vis. C’est un récit antérieur difficile à dater précisément (entre le Xe et le VIIIe siècle avant Jésus-Christ), au genre symbolique exprimant en images la réalité de la grandeur des êtres humains selon la volonté de Dieu et du mésusage de leur liberté dès leur premier acte où ils désirent se prendre pour Dieu.
Fête des couples jubilaires
Photo: Pixabay
Comme habituellement lors de la fête de l’Immaculée Conception (dimanche 8 décembre), dans chacune de nos communautés, nous accueillerons et bénirons les couples fêtant 5-10-15-20-25-30-40-50 ans et plus de fidélité dans le mariage.
–> Pour les paroissiens de Martigny, les couples jubilaires sont invités à se retrouver pour une raclette dès 12h à la salle Notre-Dame des Champs. Pour participer au repas, il suffit de s’annoncer jusqu’au 4 décembre au Prieuré au 027 722 22 82 ou aux responsables de votre communauté.
–> Pour les paroissiens de Bovernier, l’apéritif et le repas des couples jubilaires seront servis à la salle polyvalente après la messe de 10h. Pour y participer, annoncez-vous dès que possible à Isabelle Bourgeois au 079 325 92 27.
Beau pèlerinage paroissial à Paray-le-Monial
Les 19 et 20 octobre derniers, 25 pèlerins ont pris la route de Paray-le-Monial pour vivre les 350 ans des apparitions de Jésus à sainte Marguerite-Marie. Ce jubilé a débuté le 27 décembre 2023, date de la première apparition et se terminera le 27 juin 2025 en lien avec la Solennité du Sacré-Cœur.
Ouvrir l’Esprit aux Ecritures
Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR
Comment comprendre le mystère caché depuis des siècles, sinon à travers la « Révélation » ? C’est le Fils qui a été envoyé manifester le dessein du Père dans l’Esprit Saint, c’est lui qui est venu l’expliquer (exégèse, en grec) et l’interpréter (herméneutique, également en grec).
Pour ce faire, Jésus part du Premier Testament, la Loi, les prophètes et les écrits de sagesse, dont les Psaumes, et il interprète pour nous dans les Ecritures tout ce qui le concerne. C’est ainsi qu’il procède pour les deux disciples marchant vers Emmaüs, complètement déboussolés par la mort du Messie sur la croix (cf. Luc 24, 27). En cela, le Christ est véritablement « l’exégète du Père », il nous dévoile le projet divin.
Ainsi, le Ressuscité nous ouvre l’intelligence à la compréhension des textes, comme il le fait avec les apôtres avant son Ascension, en une dernière catéchèse : quel privilège ils ont eu de recevoir en direct un tel enseignement par l’intéressé lui-même (Luc 24, 45) ! Il s’agit de pénétrer à l’intérieur de la Parole biblique, comme le signifie l’étymologie du terme « intelligence » en latin, intus-legere, lire au dedans.
C’est portés par l’Esprit du Vivant que les exégètes et théologiens contemporains scrutent la Révélation. Nous avons les yeux aussi aveuglés et le cœur aussi endurci que les compagnons du chemin d’Emmaüs ou que les onze avant d’avoir reçu les instructions du Maître et bénéficié de la Pentecôte avec Marie.
C’est toujours le même souffle divin qui a inspiré les Ecritures anciennes, qui a accompagné les évangélistes et les écrivains des Actes, des lettres et de l’Apocalypse dans leur travail de rédaction, et qui continue d’insuffler son élan et de transmettre sa lumière aux lecteurs et lectrices d’aujourd’hui. Rien ne vaut le fait de recevoir la Bible lors de la liturgie ecclésiale, de la pratiquer dans des groupes de lecture ou de l’explorer seul dans sa chambre. L’Esprit invoqué nous initie à la Parole de Dieu et nous la donne en nourriture.
Accueillir la lumière de l’Espérance
Texte et photo par Marion Perraudin
Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Et laisser sa lueur guider nos pas dans la nuit,
Lorsque tout semble voilé et obscur,
Pour découvrir le cadeau de l’Amour reposant dans l’étable de notre cœur.
Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Et la laisser éclairer notre marche vers la maison du pain,
Habiller notre cœur de la joie de l’attente de la venue du Sauveur
Afin de savoir reconnaître le visage de l’Enfant qui va venir.
Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Et laisser sa clarté nous conduire à l’humble crèche
Pour accueillir le plus beau des cadeaux, le Salut et de la Paix offert,
Afin de laisser naître en nous l’Emmanuel pour le porter au monde.
Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Pour la laisser briller sur tous les matins de l’an neuf,
Que cette flamme fragile, grandisse et brille sans cesse
Afin que nous devenions témoins de la Lumière de l’Enfant Dieu.
La collection de crèches de l’abbé Bernard
L’abbé Bernard Schubiger, notre nouveau prêtre auxiliaire, possède une fabuleuse collection personnelle d’une cinquantaine de crèches qu’il a rassemblées au fil des ans et de ses pérégrinations.
L’exégèse, pour quoi ?
Par Thierry Schelling | Photo : flickr
« Outre la compétence académique, il est demandé à l’exégète catholique la foi », insiste le Pape. Etonnant, non ? Car on attend de l’exégète qu’il croie ce qu’il lit. Il entend par « foi » « une vie spirituelle fervente, riche de dialogue avec le Seigneur », précise-t-il. Il a donné le but de l’exégèse : « Aider le peuple chrétien à percevoir de manière plus nette la Parole de Dieu dans ces textes, afin de mieux l’accueillir pour vivre pleinement en communion avec Dieu. »
Pour qui ?
Déjà en 1993, la Commission biblique internationale avait écrit : « Pour parler aux hommes et aux femmes, depuis le temps de l’Ancien Testament, Dieu a employé toutes les possibilités du langage humain, mais en même temps, il a dû soumettre sa parole à tous les conditionnements de ce langage. »1 Non seulement il est bon d’avoir la foi, mais de connaître les langages humains ; l’exégète fait le pont, en quelque sorte pour que « l’exégèse n’a[it] pas le droit de ressembler à un cours d’eau qui se perd dans les sables d’une analyse hypercritique ». Expliquer pour expliciter et non pas complexifier, pourrait-on résumer.
Comment ?
Dans la préface d’une nouvelle édition de la Bible du Youcat en allemand en 2015, François a confié : « Si vous voyiez ma Bible il se pourrait qu’elle ne vous impressionne pas vraiment : quoi, c’est cela, la Bible du Pape ? Un vieux livre tout abîmé ! Vous pourriez m’en offrir une nouvelle très coûteuse, mais je n’en voudrais pas. J’aime profondément ma vieille Bible qui m’a accompagné la moitié de ma vie. Elle a vu mes plus grandes joies et elle a été mouillée de mes larmes. C’est mon trésor le plus précieux. Je vis d’elle et pour rien au monde je ne voudrais m’en séparer. »
1 Conclusion, L’interprétation de la Bible dans l’Eglise, 1993.
Le tunnel de l’amitié
Par Claude Amstutz
Photos : DR
Lors de son voyage apostolique en Indonésie, le pape François a mentionné la construction d’un tunnel souterrain – le tunnel de l’amitié – reliant à Djakarta la mosquée d’Istiqlal et la cathédrale Sainte-Marie de l’Assomption, signe pour le monde entier que, dans l’histoire de cette nation et dans la culture que l’on y respire, la mosquée et la cathédrale, comme les autres lieux de culte, sont des espaces de dialogue, de respect mutuel, de coexistence harmonieuse entre les religions et les différentes sensibilités spirituelles.
Vous me direz peut-être que c’est beau, certes, mais si loin de nous, occidentaux, parfois refermés sur nos traditions et nos rites d’un autre âge. Pourtant, à l’approche de la fête de la Nativité de notre Sauveur, ne rêvons-nous pas, nous aussi, d’une grande maison pour l’humanité, sans portes verrouillées, sans fondamentalisme ni extrémisme, mais lieu d’accueil, de dialogue, d’apprentissage mutuel et d’amour réciproque ? Sans même y penser, au fil de cette période de l’Avent, nous contemplons la crèche de Noël avec tendresse et joie : cette première maison que nous figeons si volontiers en des temps révolus.
La Vierge Marie et saint Joseph sont là pour nous rappeler que cette maison pour l’humanité reste à construire chaque jour dans nos cœurs, entre nos propres murs, dans nos paroisses, voire, peut-être, sur les ruines présentes que foulent nos pas.
Notre bien-aimé Jésus est patient. Il nous tend la première pierre pour manifester sa joie et devancer la nôtre.
Que les paroles de Aelred de Rievaulx, moine cistercien du XIe siècle, parlent à notre cœur : Le bien qui se trouve dans le prochain nous donne autant de joie que celui qui est en nous (Le miroir de la charité III).
Belles fêtes à toutes et à tous !
A la veille de changements
Avec ce dimanche 1er décembre, nous entrons dans une nouvelle année… liturgique. Nous nous préparons avec le temps de l’Avent à fêter la belle et grande fête de Noël.
Et si Alain Delon avait raison?
Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Mgr Alain de Raemy, administrateur apostolique du diocèse de Lugano, est l’auteur de cette carte blanche.
Par Mgr Alain de Raemy
Photo : DR
Peut-être le savez-vous. En 2018 Alain Delon a surpris la journaliste Catherine Ceylac, dans son émission Thé ou Café, en déclamant sa « passion folle » pour la femme au monde qu’il aime le plus, le comprend et à qui il se confie totalement… la Vierge Marie.
Venant de cet acteur, il y avait de quoi surprendre ! La journaliste exprimant son étonnement, Delon en rajoute. Il extrait de sa poche une statuette d’une Vierge alsacienne, qui l’accompagnit partout « parce qu’elle a existé, parce qu’elle été ce qu’elle a été, parce qu’elle a fait ce qu’elle a fait et elle continue à le faire ».
Un autre journaliste, Bernard Pivot, quelques années plus tôt dans Apostrophes, lui posait cette question : « Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire ? » L’acteur lui répondit : « Puisque tel est ton plus grand et ton plus profond regret, je le sais, viens je te mène à ton père et ta mère, afin que pour la première fois tu les voies ensemble. »
On perçoit l’immense souffrance de l’enfant, restée celle de l’adolescent et encore plus évidente chez l’adulte. Il précisait aussi qu’il n’avait pas fait de bonnes expériences dans les écoles catholiques où il avait été placé… Un homme éloigné de sa famille et blessé dans sa vie et son âme.
Et pourtant il l’a senti. Marie est au nom du Christ la plus proche des plus lointains. La seule qui les voit grandeur nature ! Puisqu’elle n’a jamais rien connu du péché, elle a toujours vécu l’évangile de son Fils à la lettre et en direct (et même par anticipation !) : « Ce que vous faites au plus petit, c’est à moi que vous le faites. » Le plus petit, c’est aussi celui qui semble le plus lointain, comme ce plus grand qui, vu de loin ne semble qu’un tout petit point ! Mais pas pour Marie qui voit en son Petit le plus Grand des temps et de l’histoire ! Marie dans sa pureté a aboli les distances. Elle ne tient personne à distance.
Voilà l’effet Marie sur le plus petit, ce petit apparemment loin. Elle en est aussi naturellement que surnaturellement proche. Et elle ne scandalisera jamais le plus fragile, qui ne s’en croit pas digne. C’est pourquoi les plus lointains perçoivent en elle, sans le savoir, l’Amour que son Fils est et donne.
Oui, Alain Delon avait raison.
Parce que Marie avait toutes les raisons de le détecter, de l’aimer loin des siens lui, et de l’aimer encore.
Elle saura lui présenter ses parents séparés, réunis par un Amour qui rassemble et réconcilie. Marie le permet, en toute innocence et simplicité.
Accueillir un enfant
Par Marta et Yorick Hossfeld
Photo : Florian Tibor Hossfeld
Ce printemps, nous avons eu l’immense joie d’accueillir dans notre famille notre fils, Leonydas Aleksander, un véritable petit ange venu combler nos cœurs de bonheur.
Entrant dans la période propice à la préparation de Noël et de l’annonciation, il a reçu le plus cadeau du ciel : la bénédiction spéciale dans la sérénité de notre église Saint-Joseph, celle du baptême, entouré de notre famille et de notre communauté.
Ce moment unique a amené une profondeur particulière à notre foi, appelant l’esprit de Noël et la lumière qu’apporte la naissance d’un enfant.
Alors que s’illuminent déjà les premières lueurs qui réchauffent les cœurs en cette saison froide, nous anticipons la célébration de notre premier Noël avec Leonydas Aleksander, symbole d’espoir et de renouveau dans notre foyer.
La présence de notre fils est pour nous le plus précieux des cadeaux, un miracle qui chaque jour nous remplit de gratitude.
En ce Noël 2024, et alors que nous venons de nous souvenir du jour de notre mariage (fin novembre), nous rendons grâce pour notre fils et la bénédiction qui l’accompagne, priant pour que cet amour et cette paix illuminent notre famille pour toujours.
Que la paix de Noël emplisse vos foyers !
Du nouveau pour notre magazine paroissial !
Chers paroissiens, chers lecteurs de L’Essentiel,
Mauvaise nouvelle, le magazine paroissial est en déficit notable !
Nous devons donc réduire les coûts pour retrouver un équilibre financier.
Jeux, jeunes et humour – décembre 2024
Par Marie-Claude Follonier
Question jeune
Que signifie le mot « messe » ?*
Lorsque la messe était célébrée en latin, le prêtre disait : « Ite missa est », ce qui signifie : « Allez, la messe est dite » ou plus littéralement : « Allez, c’est le renvoi », non pas au sens de bon débarras, mais pour nous inviter à partir nous aussi en mission et témoigner de ce que l’on a reçu.
Par Pascal Ortelli
* Nous vous proposons cette année de décrypter la messe, en lien avec le livre de Pascal Desthieux : Au cœur de la messe. Tout savoir sur la célébration, illustrations Hélène VDB, Editions Saint-Augustin.
Humour
Un élève appelé Toto avait la fâcheuse habitude de tutoyer sa maîtresse. Chaque fois, celle-ci le reprenait, mais il n’y arrivait pas. Elle lui infligea une punition : « Pour demain, tu copieras vingt fois la phrase suivante : « Je ne dois pas tutoyer ma maîtresse ! » » Le lendemain, Toto apporta sa punition à l’institutrice. Elle constata qu’il avait copié 40 fois la phrase imposée. Celle-ci lui demanda pourquoi il avait écrit le double de ce qu’elle avait prescrit. Toto répondit : « C’était pour te faire plaisir ! »
Par Calixte Dubosson
Partage de Noël 2024 à Sainte-Thérèse
PAR LAURENT KOELLIKER | PHOTOS : DR
« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » Matthieu 25 : 31-46
Le groupe Sainte-Thérèse Mission a retenu pour l’Action de Noël 2024 un projet à Genève et un projet au Liban.
Votre contribution peut être apportée en utilisant le QR-Code prévu ou lors des ventes organisées par les enfants du catéchisme et la communauté polonaise qui auront lieu les 30 novembre et 1er décembre après la messe.
Pour le projet local genevois, nous avons choisi le Fonds Eloïse Wise de Caritas-Genève. Ce fonds apporte son soutien aux parents qui ont besoin d’aide pour financer les activités parascolaires, sportives ou associatives de leurs enfants. Cela peut être le cas par la prise en charge des frais d’inscription pour des cours de sport, de musique ou la participation à un camp de vacances ou à un centre aéré.
Le Fonds Eloïse Wise peut aussi aider pour couvrir les frais de restaurants scolaires, de crèche, de médecin ou de dentiste. Actuellement, Caritas-Genève apporte son aide par cet intermédiaire à une centaine de famille représentant plus de 200 enfants pour leur permettre de vivre des activités extrascolaires avec leurs camarades et de rester ainsi socialisés.
Pour le projet international, le groupe Sainte-Thérèse Mission a choisi le Liban, un pays qui reste plus que jamais meurtri par la crise économique à laquelle s’ajoute la guerre. Deux associations ont été retenues, avec lesquelles nous avons des contacts privilégiés, gage que les dons parviendront directement à leurs bénéficiaires.
Il s’agit de l’Association Oumniati et de l’Ecole d’Antoura.
L’Association libanaise « Oumniati » que l’on peut traduire littéralement par « mon vœu » est issue du groupe de prière « Les enfants de Marie ». Elle offre des repas chauds, des habits et des jeux à des enfants dans le besoin. Pas moins de 500 familles sont aidées chaque semaine après la messe du samedi.
Le deuxième projet vise à apporter notre aide au Collège Saint-Joseph d’Antoura. Ce collège, fondé par les Lazaristes en 1834, reste la première école francophone catholique du Proche-Orient. La crise n’a pas épargné cette institution qui sollicite notre aide pour couvrir les frais de scolarisation. En soutenant le collège, nous contribuons aussi au rayonnement de la langue française au Liban et au soutien de la communauté chrétienne en Terre Sainte, en permettant une bonne formation des enfants et des jeunes.
Nous espérons que nos projets retiendront votre attention et que vous apporterez votre soutien à notre Action de Noël 2024.
Merci pour votre partage et joyeux Noël 2024 !
Triptyque de l’église de Monthey
En entrant dans l’église de Monthey, nos yeux se lèvent vers la voute du chœur. Un portrait de Marie nous accueille avec son regard doux. De chaque côté, deux peintures illustrent le début de la Bible. Cette peinture murale « raconte » une histoire en trois temps.
La Parole et l’image
S’émerveiller du jeu des couleurs, cheminer avec humilité et patience sous le regard bienveillant du sujet représenté, travailler la matière inerte autant que la « pâte humaine » : la peinture d’icônes est un cheminement autant artistique que méditatif. Rencontre avec Agnès Glichitch, qui enseigne cet art sacré.
Par Myriam Bettens | Photos : Jean-Claude Gadmer
Quelle est la différence entre art sacré et art religieux ?
L’art sacré est un art vivant traditionnel, réglementé et essentiellement liturgique. C’est un langage avec une grammaire et une syntaxe. Quant à l’art religieux, il est beaucoup plus large : il suffit que le sujet soit religieux.
Existe-t-il des « codes » pour bien lire et comprendre une icône ?
Il ne faut pas trop chercher midi à quatorze heures ! Une icône n’est pas faite pour être décortiquée avec la tête, c’est une aide pour une mise en Présence. Il en va de même pour l’Evangile, on peut le décortiquer, mais son intérêt premier est de nous parler et de nous conduire à Dieu. Dans le monde orthodoxe, l’icône est du même ordre que la Parole, car le Christ est Parole et Image de Dieu.
On parle parfois « d’écrire » une icône…
En effet, car dans les langues où les icônes ont commencé à être peintes (ndlr. grec, russe), il n’existe qu’un terme pour dire « écrire, dessiner et peindre ». Etant donné qu’en français nous avons plusieurs termes, je considère qu’il y a là un peu de snobisme de dire « écrire » une icône. Et il y a aussi l’idée qu’« écrire » est supérieur à « peindre », cela déséquilibre l’égalité parfaite entre l’Ecriture et l’Icône.
Pourquoi le christianisme (hormis les courants protestants) est-il la seule religion du Livre à avoir gardé des images ?
C’est la seule religion dans laquelle Dieu s’est fait voir ! Il s’est fait homme et s’est donné à voir. Il y a là une caractéristique fondamentale du christianisme. Il est aussi intéressant de relever que le protestantisme s’est construit au moment où l’Eglise catholique a perdu le sens de l’icône, dans son acception spirituelle profonde. L’auréole en est un exemple éclairant. Elle symbolise la lumière qui émane de la personne, mais petit à petit elle devient un « plateau » au-dessus de la tête, indication de la sainteté, avant de souvent disparaître.
Sans être bénie, une icône est-elle une « icône » ?
La bénédiction des icônes est arrivée tardivement, autour du XVIe siècle. C’est aussi à ce moment-là que l’art de l’icône – et son sens profond – commence à décliner. A la base, pour que la peinture soit une icône, il faut une image et un nom. En d’autres termes, c’est le nom de la personne représentée qui fait l’icône. Mais la bénédiction peut être comprise comme une reconnaissance ecclésiale. Elle permet par exemple aux élèves de « recevoir » l’icône qu’ils ont peinte, autrement.
Infos supplémentaires : www.peintre-icones.fr
Bio express
Agnès Glichitch est iconographe et docteure en Histoire de l’Art.
Elle s’est initiée à l’art de l’icône en 1981 à Paris, auprès d’un iconographe d’origine russe. Elle donne des conférences sur cet art sacré, enseigne la peinture d’icônes et expose aussi ses œuvres dans différents lieux d’Europe.
Le langage de l’icône
« Dans l’icône, il y a un langage qu’il faut respecter. On ne peut pas lui faire dire n’importe quoi. » Agnès Glichitch donne l’exemple de certaines représentations de la Sainte Famille sur lesquelles « on voit Jésus entre Marie et Joseph. Dans le langage iconographique, cela signifie que Jésus est le fils biologique de Marie et Joseph ». Elle nomme encore « la rencontre entre Anne et Joachim, où on les voit s’embrasser l’un l’autre. Ce qui traditionnellement signifie une relation charnelle entre les deux et donc la conception de Marie ». La technique de l’icône se réalise par couches successives, « les couleurs les plus foncées sont posées en premier, jusqu’aux plus claires ». Ces « lumières » donnent alors le relief à cet art pictural dans lequel la troisième dimension n’existe pas. Les couleurs sont composées de pigments naturels mélangés à du jaune d’œuf, « une technique très ancienne remontant au VIe siècle ». Toute la gamme de couleurs existe, par contre le noir est très peu utilisé, car il représente la non-lumière : la couleur des Enfers ou du pied de la croix.
Donner sens au célibat
Le célibat non choisi demeure une question peu abordée au sein de l’Eglise et les propositions dédiées à cette thématique sont rares. Depuis la rentrée dernière, un groupe de célibataires chrétiens se réunit régulièrement à la paroisse Saint-Joseph pour réfléchir aux défis, mais aussi aux richesses de cet état de vie.
Par Myriam Bettens | Photos : Pixabay, DR
« Et le 4, est-ce que c’est possible pour vous ? », lance Noémi à ses deux acolytes. Assise en tailleur sur le tapis du salon, elle compulse son agenda chargé en quête d’une date. Les deux autres jeunes femmes, téléphones en main, consultent leurs calendriers respectifs. « Pour moi cela irait. Il faut juste regarder avec l’Abbé Thierry s’il n’a rien ce jour-là », répond Marie à l’adresse du reste du « noyau ». Ces trois jeunes femmes – Marie, Noémi et Cécile – constituent le noyau du groupe de célibataires qui vient de se former à la paroisse Saint-Joseph des Eaux-Vives. Elles sont, ce soir-là, réunies dans l’appartement de Marie, fondatrice et responsable du groupe, pour discuter de l’organisation des prochaines rencontres et détailler ce qui a motivé la création d’un tel groupe.
« C’est lors d’un repas de famille que la proposition s’est esquissée. Nous avons abordé ma vie privée, le célibat. L’ébauche d’une rencontre régulière entre célibataires partageant la même foi a alors été avancée par un proche », confie Marie. Bien déterminée à faire « converger des cercles qui habituellement ne se croisent jamais » – celui des célibataires et des chrétiens – la trentenaire, décide de glisser l’idée à Thierry Schelling, prêtre responsable de la paroisse qu’elle fréquente depuis 2019. Celui-ci est partant pour animer des apéros-rencontres autour de cette thématique. Les trois jeunes femmes ne savent pas trop à quoi s’attendre, mais le succès est au rendez-vous. Des célibataires chrétiens de tous les horizons oecuméniques répondent à l’invitation. Pas étonnant pour Noémi qui considère qu’ecclésialement parlant, « c’est le désert autour de cette question ». Car, il faut le reconnaître, la parole de l’Église les concernant est pauvre, voire inexistante. Celle-ci étant toujours rapportée à la préparation d’une vocation plus « positive ».
« Il y a énormément de force et de joie venant du célibat. Si j’étais mariée, je ne ferais pas les mêmes choix, je n’aurais pas les mêmes engagements. Tout ce que je vis, le temps que j’ai, l’énergie et l’espace mental, sont des éléments positifs auxquels on ne pense pas assez lorsque l’on est célibataire. Il faut prendre conscience de ces éléments et apprendre à les cultiver. Or, très souvent, le célibat est plutôt connoté comme : Il te manque quelque chose », glisse Noémi. Elle poursuit : « Parfois, je me demande aussi si j’ai manqué de confiance, raison pour laquelle je suis célibataire aujourd’hui. En même temps, je me dis que c’est peut-être ce à quoi je suis appelée… ». Ce groupe donne l’occasion de rediscuter le sens de la « vocation » de chacun tout en mettant des mots sur la manière de la vivre pleinement. « Dans tous les choix de vie, il y a des aspects positifs, comme négatifs. L’important est d’admettre qu’il n’y a pas d’échec à être célibataire », confie Marie. « Il y a aussi le fait que même sans « matchs », je passerai une excellente soirée de laquelle je repartirai avec quelque chose à méditer. Une « rencontre » qui m’aura permis d’être écoutée et d’entendre des témoignages qui résonnent avec le mien », conclut Noémi.
Rencontre – Célibataires chrétiens
Rencontres pour célibataires chrétiens qui souhaitent partager des thèmes qui les concernent à la lumière de l’Evangile et de leurs expériences. A la cure de l’église Saint-Joseph – au 1er étage – Anne-de-Lusigan (Rue Petit-Senn) 1, 1207 Genève. Plus d’informations sur les prochaines dates sur upeauxviveschampel.ch ou à aperos_rencontres@bluewin.ch
Entrons en Avent
Chaque année, nous célébrons l’entrée dans la période de l’Avent avec les cavaliers de l’Avent. Ceux-ci apportent aux paroissiens le message de l’Avent venu de Crêt-Bérard.