Psaume 138.5 : « Et qu’en chantant ils célèbrent les œuvres de l’Eternel ! Grande est la gloire de l’Eternel ! »
Peut-on rire de tout?

Par Véronique Benz
Photo : brandonspayern.ch
Lors de la fête des brandons de Payerne, il est de tradition de taguer des messages satiriques sur les vitrines des commerces. Cette année, les inscriptions des barbouilleurs ont suscité la polémique. Certaines ont été jugées racistes et antisémites.
Cette polémique autour des brandons fait écho à plusieurs autres survenues ces dernières années dont la plus grave était l’attaque de Charlie Hebdo. Indépendamment de la forme qu’elle peut prendre (vitrine, char, journal, etc.) la satire est-elle encore possible dans notre société actuelle ? Peut-on vraiment rire de tout ?
Au vu des réactions de nos contemporains, je constate que nous ne pouvons pas rire de tout. Il y a clairement des sujets tabous sur lesquels les humoristes n’ont pas le droit de s’exprimer ! Pourtant, depuis des siècles, l’humour et la satire permettent de mettre en lumière les vices et le ridicule de son temps. Les gens sont-ils devenus plus sensibles ? Ont-ils perdu leur sens critique et leur sens de l’humour ? N’arrivent-ils plus à prendre du recul et à rire simplement ?
Comme le disait Joseph Folliet, prêtre du Prado, dans ses Petites béatitudes : « Bienheureux ceux qui savent rire d’eux-mêmes : ils n’ont pas fini de s’amuser. »
Run 4 Unity: courir pour la paix et bâtir des ponts
Il y a des dimanches où l’on court pour autre chose que soi. A Montet, on était une petite foule, jeunes, enfants, familles, baskets aux pieds et cœur ouvert. L’objectif ? Participer à la Run 4 Unity, une course-relais mondiale pour la paix, organisée par les jeunes du mouvement des Focolari.
Jésus a-t-il ri?
A part le rire d’Abraham et de Sara, on ne trouve pas grand-chose, dans la Bible, relatif à ce que Rabelais appelle « le propre de l’homme ». Dans le Nouveau Testament, les références sont encore plus rares. Ce qui amène à cette question : Jésus a-t-il ri ?
Par Calixte Dubosson | Photos : Adobestock, DR
« Le rire est le propre de l’homme », cette citation de Rabelais démontre bien que l’humour et le rire font partie de la nature humaine. Pourtant en lisant les Ecritures, on constate le peu de références à ce qui fait le quotidien de l’homme. Il est bon toutefois de mentionner le passage de la Genèse avec Abraham et Sara.
Le rire d’Abraham et de Sara
Un jour Abraham reçut la visite de trois mystérieux personnages qui lui apparurent au Chêne de Mamré. Ces trois hommes annoncèrent que l’an prochain, Abraham aura un fils. Or Sara, sa femme et lui-même étaient fort avancés en âge. Sara ne participait pas au dialogue et se tenait à l’écart dans sa tente. Quand elle entendit cette promesse, elle se mit à rire. « Tout usée comme je suis, pourrais-je encore enfanter ? Et mon maître qui est si vieux ! » (Gn 18, 12) Elle nia avoir ri alors que l’un des hommes lui avait dit : « Y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le Seigneur ? » (Gn 18, 14) Peu de versets auparavant, Abraham fait la même constatation : « Abraham se jeta face contre terre et il rit : il se dit en lui-même : « Un enfant naîtra-t-il à un homme de 100 ans ? Et Sara avec ses 90 ans pourrait-elle enfanter ? » » Le Seigneur tint sa promesse et Isaac vint au monde. Au passage, Isaac veut dire : « Celui qui rit. »
Les différentes sortes de rire
Avant d’aller plus loin, il est important de distinguer les diverses formes de rire. Dans le cas d’Abraham et de Sara, c’est un rire moqueur. Sara et Abraham interprètent l’annonce d’une descendance comme une farce et c’est pourquoi ils s’en moquent. Ce rire montre que cela était impossible humainement, mais Dieu leur donnera tort car ce qui est impossible pour l’homme est possible pour Dieu. L’humour dans nos sociétés modernes est très courant et il est souvent irrespectueux des personnes. On s’en prend souvent aux hommes et femmes politiques. L’humour d’Anne Roumanoff et de l’émission « C’est Canteloup », vont dans ce sens et bien d’autres que je ne cite pas ici. Personnellement, je pense que l’humour de notre Emil Steinberger ferait rire le bon Dieu car il ne s’attaque pas aux individus, mais à nos travers.
Il y a bien sûr de multiples formes de rire : le rire sarcastique, le rire jaune… et j’en passe. Je m’arrêterai en parlant du rire nerveux qui est une accumulation de tension émotionnelle qui se relâche pour partir en fou rire. Il s’agit ici d’un type de rire incontrôlé qui fait du bien parce qu’il est spontané. C’est cela le bon rire, tonique, amical et même moral. Les vrais comiques sont des gens qui aiment les autres. Avec eux, rire fait du bien. Chez eux, humour et humilité se tiennent la main ; ils ont la même racine : l’humus de notre commune condition humaine. Auprès d’eux, on apprend non pas la rigolade, mais la joie. On rira peut-être moins, de ce rire qui finalement retombe et nous laisse avec nos tristesses non guéries. Mais on sourira davantage ; le sourire, c’est la joie qui demeure ; il habite le cœur avant d’illuminer le visage

Jésus, le Dieu qui riait
Quand j’évoque l’humanité du Christ, certains me demandent, sur un ton pince-sans-rire, pourquoi l’incarnation aurait-elle fait fi du propre de l’homme, à savoir le rire. Si Dieu le Père est resté impassible, son Fils, Jésus, lui, n’aurait-il pas vécu ces bons moments de vie d’où fusent les éclats de rire ? Dans les Ecritures, le rire de Jésus s’impose par son absence. Nous lisons bien que Jésus a pleuré, mais nous ignorons s’il a ri. On lui reproche d’être un bon vivant mangeant avec les publicains et les pécheurs. Didier Decoin, dont j’emprunte le titre, a écrit un livre savoureux où il nous donne une histoire joyeuse du Christ. Il cite différents passages de la vie du Christ et montre que Jésus a plusieurs fois semé la joie sur sa route. J’en mentionnerai deux.

Les noces de Cana
Toute personne un peu cultivée sait ce qui s’est passé à Cana en Galilée. En préparant des mariages, je constate que la jeune génération ne connaît pas forcément ce texte qui est pourtant fondamental quand il s’agit du mariage chrétien. Jésus a donc changé l’eau en vin alors que les convives en avaient déjà passablement consommé. Il l’a fait pour obéir à sa mère Marie. Quand le majordome trouve ce vin délicieux, tous les regards se tournent vers Marie qui, « entre deux éclats de rire, ne peut que balbutier : excusez-moi, mais c’est plus fort que moi !… Et tandis que les serviteurs remplissent les coupes, tout le monde se met à rire avec Marie. Et Jésus rit aussi. » (Didier Decoin, p. 44)
Zachée
L’épisode de Zachée est on ne peut plus comique. Imaginez ce collecteur d’impôts, haï de tous, de petite taille, qui s’agrippe et se cache dans un sycomore pour voir la vedette de l’époque, un certain Jésus. Mais le Seigneur qui a l’habitude de contempler la nature a levé les yeux pour, peut-être, regarder les oiseaux mais c’est un homme qu’il découvre. Jésus l’invite à descendre et s’invite chez lui. On peut imaginer les rires de la foule quand elle voit Zachée descendre de son arbre. Rires certainement moqueurs et revanchards. Tel n’est pas celui du Seigneur qui, maintenant, partage la table de Zachée : « Alors, il regarde la table du festin. C’est très bon tout ce que Zachée a préparé pour lui. Et Jésus a faim. C’est la joie qui donne faim. Il mange et rit de bon cœur. Comme chaque fois qu’il ouvre à quelqu’un les portes du Ciel. » (Didier Decoin, p. 112)

L’humour des Evangiles
Dans les Evangiles, Jésus ne manque pas d’humour. Nous venons de l’illustrer. Il lui en faut, d’ailleurs, devant la lourdeur des disciples, qui pensent au boulanger lorsque Jésus parle du levain des pharisiens ou qui, après deux multiplications des pains, craignent encore de mourir de faim ! J’aime penser au sourire de Jésus. On le voit dans l’Evangile partager nos joies, partager le babillage des petits enfants que les apôtres, trop sérieux, veulent chasser ; les repas amicaux, même et surtout chez les pécheurs (Zachée) ; l’émerveillement devant les lys des champs, les couchers de soleil, la semence qui devient un arbre… Et aussi la joie liturgique des assemblées à la synagogue ; des pèlerinages au Temple ; de la « première messe », tellement désirée, le soir du Jeudi saint.
Et encore la joie de l’évangélisation : il tressaillit de joie par l’Esprit Saint et se mit à louer le Père, qui se fait connaître aux plus petits. La joie la plus profonde du Père et du Fils, c’est de s’aimer si totalement : en Lui j’ai mis tout mon amour. Dans son humanité sainte, Jésus a éprouvé et rayonné cette joie divine, plus haute que toute autre, et qui veut devenir notre propre joie : « Je parle ainsi en ce monde pour qu’ils aient en eux ma joie plénière. » (Mt 16, 5-12)
Conclusion
Jésus a-t-il ri ? Les Ecritures ne le mentionnent pas. Nous dirons donc que le rire est tellement naturel à l’homme que les auteurs du Nouveau Testament n’ont pas jugé bon de relever le rire du Seigneur mais ils ont montré que partout où Jésus a passé, il a semé la joie et le bonheur. N’est-ce pas là une preuve de plus de son humanité ?
Une série à voir !

Je ne peux que vous recommander le visionnement de The Chosen (en français, L’Elu ou Les Elus) qui est une série télévisée américaine retraçant la vie de Jésus-Christ sous un angle très humain. On le voit rire, danser, semant la joie et le bonheur autour de lui. C’est la parfaite actualisation du livre de Didier Decoin que j’ai cité. Cela nous change du Christ de Zeffireli qui soulignait l’aspect un peu trop solennel et rigide de la personne du Seigneur.
Des nouveaux baptisés rayonnants
Comme chaque année, des enfants en âge de scolarité choisissent de se faire baptiser. Cette année, huit enfants entre 6 et 10 ans se sont retrouvés chaque mois pour des rencontres de préparation, entre temps forts avec les parents, temps de catéchèse et célébrations.
Un glouton rieur? (Matthieu 11, 16-19)

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR
Les évangiles présentent Jésus comme versant des larmes devant le tombeau de son ami Lazare (Jean 11, 35) et même pleurant du sang lors de son agonie au Jardin des Oliviers (Luc 22, 44). Par contre, ils ne le montrent pas formellement en train de rire. Cela signifie-t-il que le Maître de Nazareth soit toujours demeuré grave et sérieux ?
En réalité, le Christ de Matthieu reproche à sa génération de ne pas danser quand il l’invite à la fête et de traiter l’ascète Jean-Baptiste de « possédé » lorsque ce dernier les exhorte. Le Rabbi assume la figure de gamins qui, sur les places des villages, partagent les sentiments de leurs contemporains, autant dans l’allégresse que dans la tristesse (Matthieu 11, 16-19a). Car le Fils de Dieu prend sur lui pleinement notre humanité, dans ses joies les plus vives comme dans ses peines les plus aiguës. Si bien qu’il est même accusé de se comporter en glouton et en ivrogne. Sans doute a-t-il dû sourire lors de ces fêtes. Et a-t-il rejoint de bon cœur la liesse des publicains et des pécheurs avec lesquels les chefs des prêtres et les pharisiens lui reprochent de prendre le repas.
Non seulement il a traversé nos tentations au désert, comme le rude Précurseur, mais il ne s’est pas retenu de manger avec toutes les catégories de la population. Etre chrétien, c’est donc bien s’affliger avec celles et ceux dont l’âme est affligée et se réjouir avec ceux et celles qui rient (Romains 12, 15). Aucun sentiment humain ne doit nous être étranger, sauf ceux qui détruisent et font du mal.
Vivre la joie de l’Evangile (Evangelii gaudium), c’est revêtir l’empathie du souverain pontife venu de l’hémisphère Sud et celle de son successeur Léon XIV, éclater de rire avec les Argentins, se recueillir avec les Birmans, prier pour la paix avec les Ukrainiens, les Palestiniens et les Israéliens, exprimer notre désarroi avec l’ensemble des catholiques et des croyants de la planète. C’est nous sentir proches des pauvres et des vulnérables, des laissés-pour-compte et des rejetés, des riches et des désorientés.
Car les œuvres de la sagesse divine manifestent la justice de l’Esprit dans toutes les « avances » qu’il fait à son peuple, dans ses invitations à la conversion comme à la réjouissance (11, 19b).
Les nombreuses actions de soutien d’«Ensemble pour le Togo»
Quand la charité devient un pont entre les cœurs. Dans le vacarme du monde, il existe encore des lieux où l’espérance n’est pas un mot abstrait, mais une main tendue. L’association Ensemble pour le Togo soutient des projets concrets portés par des prêtres et religieuses engagés au Togo. Grâce à vos dons, de nombreuses vies changent. Voici un aperçu des projets que nous soutenons activement et qui ont besoin, plus que jamais, de nos prières et de notre générosité.
Les Papes rient!

Par Thierry Schelling | Photos : DR
Si l’éclairage de cet été se demande si Jésus a ri, les Papes, eux, ont ri ! Maintes images montrent un Jean-Paul II hilare devant les pitreries de gens du cirque accueillis au Vatican en 1991 (une vidéo sur YouTube en témoigne !). Rire implique aussi avoir le sens de l’humour. De manière crescendo, dès Jean XXIII, les pontifes ont osé le trait ironique, le clin d’œil humoristique, la photo drôle et même les blagues…
François
Celui qui, peut-être, s’est le plus « lâché » en la matière, c’est bien Papa Bergoglio. Qui l’a rencontré rapporte souvent une anecdote ; qui regarde le défilé des VIP qui viennent le saluer après l’audience du mercredi remarque que souvent, le Pape parle, l’hôte écoute et tous deux finissent par rire aux éclats.
D’ailleurs, il a confié aimer redire la prière de saint Thomas More : « Seigneur, donne-moi le sens de l’humour », répète-t-il quotidiennement. A une journaliste espagnole, il dit même : « L’humour apaise, te fait voir les choses provisoires de la vie et prendre les choses dans un esprit de rédemption. »
En décembre 2024, pour le New York Times, il a même écrit un essai sur l’humour et ses bienfaits. Il y déclare notamment : « L’ironie est un remède, non seulement pour élever et illuminer les autres, mais aussi pour nous-mêmes, car l’autodérision est un instrument puissant pour vaincre la tentation du narcissisme. »
Crescendo
I fioretti di Giovanni XXIII collectionnent les bons mots de Papa Roncalli. Une première pour un pontife : laisser publier ses traits d’humour. Comme pasteur universel, il ne craignait pas pour son aura… Le nouveau Pontife Léon semble aller tout droit dans la même direction : sourire large et yeux plissés de compréhensive tendresse pour son interlocuteur : une belle continuité avec ses prédécesseurs.
Conseil de paroisse: deux nouveaux membres
Pour succéder à Christiane Volery et Alexandre Duc, démissionnaires, deux nouveaux membres font leur entrée au Conseil de paroisse : Mario Cantillo et Cédric Martin.
Les vocations au cœur de la pastorale
Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Nicolas Glasson, vicaire épiscopal pour la culture de l’appel, les vocations et la formation des séminaristes du diocèse de LGF, est l’auteur de cette carte blanche.

Par Nicolas Glasson | Photos : DR, CRV
Il y a longtemps qu’on pleure le manque de vocations presbytérales et religieuses dans nos diocèses mais aujourd’hui les effectifs des Séminaires de notre pays sont au plus bas. C’est inquiétant. On le sait, la chute des vocations est la résultante de multiples paramètres : les temps changent et il est illusoire de penser rattraper le passé.
Et pourtant nous ne pouvons pas en rester là : après tout, il y a encore des chrétiens convaincus qui s’efforcent d’orienter leur existence selon leur foi ; il y a aussi tout un monde à qui annoncer l’Evangile : ne plus être la religion de presque tous devrait donner à l’évangélisation une liberté renouvelée. Peu de temps avant son élection au pontificat le cardinal Robert Francis Prevost affirmait : « Il a des milliers et des milliers de jeunes qui cherchent une forme d’expérience qui les aide à vivre leur foi. Et je pense que cela doit être prioritaire. Notre priorité ne peut pas être de chercher des vocations. Notre priorité doit être de vivre l’Evangile. Je pense parfois que si nous cherchions comment mieux vivre notre foi et si nous apprenions à inviter et inclure les autres dans la vie de l’Eglise, spécialement les jeunes, il y aurait des vocations de manière continue. » Les paroles du futur Pape sont un examen de conscience pour celles et ceux d’entre nous qui assument un ministère pastoral. Nous sommes bien souvent tentés par ce que le pape François appelait la pastorale de guichet et d’entretien, nous savons proposer des « espaces » de rencontres et de partages : est-ce suffisant ? Dans les évangiles le Christ prêche – et il a quelque chose à dire ! – , il apprend à prier à ceux qui le lui demandent – et c’est concret ! –, dans sa compassion il voit la réalité telle qu’elle est et s’implique dans l’existence de ses contemporains. Le livre des Actes des Apôtres raconte comment ses disciples ont prolongé cette mission rédemptrice. Bref, quand la foi change concrètement la vie elle suscite des vocations.
La croix de Cheyres bénie
La croix, sur le chemin de la gare, réalisée pour le centenaire de sa présence, a bénéficié par deux fois de la bénédiction céleste. Mais cette année le ciel a été clément et en ce dimanche 1er juin, l’abbé Schubiger a lancé l’eau bénite avec toute sa ferveur.
Jeux, jeunes et humour – juillet-août 2025
Mot de la Bible
Dormir comme un bienheureux
Cette expression signifie dormir longtemps et paisiblement. Les esprits bienheureux ou les âmes bienheureuses sont ceux qui jouissent de la béatitude éternelle, ceux qui sont « plongés » en Dieu et partagent sa félicité. Une telle personne, à l’abri de toute inquiétude matérielle ou morale, est assurée de pouvoir dormir d’un sommeil paisible, qui ne soit troublé par aucun souci particulier.
Par Véronique Benz
Humour
Il y a 60 ans, un touriste de passage dans un village de montagne remarque un vieux monsieur qui fait son jardin. La conversation s’engage et le touriste finit par lui demander son âge :
– J’ai 94 ans et j’ai encore mon père. Il est en train de couper du bois derrière la maison.
N’en croyant pas ses yeux, il va chez l’ancêtre qui lui confirme qu’il a dépassé les 120 ans. Incrédule, il descend chez M. le curé pour lui demander si les deux hommes ne lui ont pas fait une farce :
– Non, c’est la vérité, affirma le vieux curé, c’est même moi qui les ai baptisés tous les deux !
Par Calixte Dubosson
L’abbé Darius fêté pour 40 ans de prêtrise!
Dimanche de liesse le 15 juin à la collégiale : l’abbé Darius, curé-modérateur, y fêtait ses 40 ans de prêtrise. « Un moment de grâce » a dit le jubilaire en ouverture de la célébration.
La Bible en fête
La foi tragique n’est pas une obligation, ni même une option. Pourtant, à voir certains chrétiens, la joie ne semble pas aller de soi, alors que la Bible appelle constamment à la fête. Sylvain Detoc (op.) expose comment se réconcilier avec la vertu de fête.

Par Myriam Bettens | Photos : M. Bettens, DR
La fête ne devrait-elle pas être une option pour le chrétien ?
Je l’ai souligné d’entrée de jeu, c’est même un commandement ! Vu le nombre de fois où la Bible nous invite à célébrer Dieu à travers la fête et à accueillir dans la réjouissance la vie avec Lui, cela démontre que ce n’est pas une proposition accessoire que l’on peut ressortir selon notre humeur. La festivité est vraiment dans le flux de la Révélation et elle court des premières aux dernières pages de la Bible. La caisse de résonance existentielle de cette réalité se trouve pour le chrétien dans la liturgie.
Pourtant, les passages invitant à la fête sont souvent sur le mode impératif. Est-ce à dire que l’humain n’est pas « programmé » pour ça ?
Cela donne en tout cas le sentiment que cette festivité risque de ne pas être spontanée, qu’il va falloir fournir un effort. Ce constat est inattendu, même un peu paradoxal pour nous. S’il y a quelque chose de spontané, c’est bien la fête ? Eh bien, non ! On peut la comparer au commandement de l’amour, car au-delà des sentiments et des impressions immédiates, le vrai amour suppose que nous l’alimentions, le mettions en mouvement. La fête c’est pareil, à un moment donné, on doit y mettre du sien et entrer dans cette dynamique.
D’ailleurs, dans l’anthropologie divine, la fête structure l’espace et le temps des hommes. Celle-ci a donc bien une fonction primordiale…
Il y a de toute évidence un élément structurant de la société, avec des temps de retenue et d’autres qui correspondent à la manifestation de quelque chose qui déborde. Prenez les noces de Cana, les exégètes estiment que Jésus aurait produit six cents litres de vin ! Une quantité complètement démesurée par rapport aux besoins. La fête, dans la Bible, n’est pas teintée de retenue, mais l’expression de l’amour exorbitant, hyperbolique de Dieu. Malheureusement, la théologie, surtout latine, est encore très marquée par l’ombre portée de la doctrine de saint Augustin ou plutôt ce qu’on en a fait, c’est-à-dire l’augustinisme : en ne relevant trop souvent que les accents pessimistes d’une nature humaine blessée par le péché et l’impossibilité que beaucoup soient sauvés.
Les chrétiens ont bien du mal à entrer dans ce commandement biblique et lui préfèrent trop souvent une foi tragique…
Le sujet qui fâche ! (rires). Effectivement, il y a comme une toile de fond tragique dans le christianisme. On peut invoquer plusieurs facteurs. Il y a des verrous culturels, auxquels je ne crois pas trop et d’autres psychologiques. Mais le verrou principal me semble être théologique, en étant persuadés qu’il faut purifier la foi des scories qui n’appartiennent pas à la Révélation biblique. Or, la toile de fond de cette Révélation n’est pas tragique. Au contraire, elle nous parle de la bonté de Dieu, de cet amour absolu et éternel, qui appelle à exister. C’est extrêmement intéressant, car cela signifie que les créatures ont été produites par cet amour. Elles n’en sont donc pas le stimulus puisqu’elles n’existaient pas ! C’est plutôt l’amour de Dieu qui a fait surgir cette existence.
Comment se réconcilie-t-on avec la vraie fête, celle à laquelle Dieu nous invite ?
La fête est l’expression de la joie à travers tous nos appareils de rites et d’usages locaux. L’Evangile appelle à un dépassement de la fête naturelle vers une festivité surnaturelle, mais ce « débordement » ne peut avoir lieu que quand l’homme blessé par le péché se découvre aimé de Dieu et pardonné. Il y a là un haut lieu évangélique de la fête.
Bio express
Sylvain Detoc est né à Rennes, en 1979. Il a effectué un doctorat en littérature et quatre années d’enseignement à la Sorbonne. Il est entré chez les dominicains en 2008, puis a été ordonné prêtre à Toulouse en 2015. Il étudie et enseigne la patristique à l’Université catholique de Lyon durant deux ans (2018-2020) avant de revenir à Toulouse pour terminer sa thèse de théologie (2022). Sylvain Detoc enseigne la doctrine des Pères de l’Eglise à l’Institut catholique de Toulouse et à l’Angelicum, à Rome. Il est l’auteur de La gloire des bons à rien et Déjà brillent les lumières de la fête.
Calice et crucifix de Jean-Pierre Coutaz

Par Amandine Beffa | Photos : Jean-Claude Gadmer, DR
L’exposition Entre terre et ciel, organisée à l’abbaye de Saint-Maurice, est l’occasion de (re)découvrir une partie de l’œuvre de Jean-Pierre Coutaz 1.
L’artiste valaisan a participé à la décoration de plusieurs églises en Suisse romande, faisant appel à des techniques variées. Son travail s’inspire profondément de sa région.
Le cloître de l’abbaye propose un cheminement entre terre et ciel, à travers la thématique de la montagne. Le trésor, quant à lui, accueille trois œuvres religieuses : un calice, une station de chemin de croix et un Christ. Les trois objets sont à la fois très contemporains et très ancrés dans le terroir.
Il est dit de Jean-Pierre Coutaz qu’il « puise son inspiration dans des vignes désaffectées dont les pieds noueux et tordus de douleur expriment, on ne peut plus naturellement, les souffrances endurées par le Christ dans sa montée au Calvaire ».
Arrêtons-nous en particulier sur le Christ. Ce qui frappe dès le départ, c’est l’absence de croix. Le Christ n’est pas en croix, il est croix.
Il n’a pas de visage, son corps est tordu, il a de très grands bras. La collaboration entre l’artiste et la nature donne un résultat très brut.
Un des chants du Serviteur souffrant résonne dans nos oreilles à la contemplation de cette œuvre : « De même que les foules ont été horrifiées à son sujet – à ce point détruite, son apparence n’était plus celle d’un homme […]. Devant Lui, celui-là végétait comme un rejeton, comme une racine sortant d’une terre aride ; il n’avait ni aspect, ni prestance tels que nous le remarquions, ni apparence telle que nous le recherchions. »
Il était méprisé, laissé de côté par les hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, tel celui devant qui l’on cache son visage ; oui, méprisé, nous ne l’estimions nullement.
En fait, ce sont nos souffrances qu’il a portées, ce sont nos douleurs qu’il a supportées […] et dans ses plaies se trouvait notre guérison. » 2
1 Entre terre et ciel, abbaye de Saint-Maurice, jusqu’au 2 novembre.
2 Es 52, 14-53, 5, traduction œcuménique de la Bible.
La vitesse de la lumière
Par Pierre Guillemin | Photo : Unsplash
La lumière occupe une place centrale dans les Ecritures, Ancien et Nouveau Testament réunis. Dans l’Evangile de Jean (8, 12), Jésus nous parle de cette lumière : « Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »
Pourtant, si la lumière du Christ éclaire notre vie spirituelle, la lumière de notre univers physique a des propriétés bien spécifiques. En particulier, sa vitesse est connue, finie. A travers les siècles, de nombreux savants se sont penchés sur l’étude et la détermination de la vitesse de la lumière : le savant arabe Alhazen (965-1039) est le premier à avoir l’intuition d’une vitesse finie de la lumière, suivent Galilée (1564-1639), Cassini (1625-1712), Romer (1644-1710), Bradley (1693-1762), Fizeau (1819-1896), Cornu (1841-1902) et ce n’est qu’en 1983 que la communauté scientifique s’accorde sur la valeur de c = 299 792 458 m/s.
Mais si cette vitesse est finie et surtout constante dans le vide, pouvons-nous aller plus vite que la lumière ?
Non, pas dans le vide, selon Einstein : selon sa théorie de la relativité, tout objet de masse au repos m se déplaçant à une vitesse v acquiert de la masse de telle façon que l’énergie de l’objet est égale à

ce qui revient à écrire que plus l’on se rapproche de la vitesse de la lumière plus l’énergie nécessaire pour y arriver devient infinie donc impossible à atteindre.
Oui dans un milieu non vide. En 1958, le physicien russe Pavel Cerenkov décroche le prix Nobel pour la découverte d’un phénomène auquel on a donné son nom. L’effet Cerenkov se produit lorsqu’une particule se déplace plus vite que la lumière dans un milieu non vide. Ainsi, comme un avion franchissant le mur du son émet un bruit caractéristique, une particule qui dépasse la vitesse de la lumière émet une lumière intense et bleutée, c’est le rayonnement Cerenkov.
Si la lumière nous attire et nous fascine, elle reste un phénomène physique extraordinaire qui nous oblige à regarder notre univers avec humilité. Le chemin de la connaissance de notre univers est long et difficile, mais surtout pas impossible : l’Homme ayant été créé à l’image de Dieu (Genèse 1 : 27), ne doutons pas que son intelligence, sa conscience, son pouvoir créatif et surtout sa capacité à aimer seront les éléments indispensables le conduisant à toujours mieux comprendre le Monde.
Apporter sa pierre à l’édifice
Depuis près de vingt ans, Immaculée Habiyambere est active dans l’unité pastorale de La Seymaz à Genève. D’origine rwandaise, elle est arrivée en Suisse en 1992. Naturalisée Suisse, elle avoue avoir trouvé sa place au sein de la communauté paroissiale.
Par Véronique Benz | Photos : V. Benz, Pixabay, DR

Son regard est doux, son sourire avenant. Lorsque j’interviewe Immaculée Habiyambere, j’ai l’impression, comme de nombreuses personnes œuvrant dans l’ombre, qu’elle a plus l’habitude d’écouter que de parler. « Mon engagement principal au service de l’Eglise est l’accompagnement des enfants dans la catéchèse. Etre enseignante auprès des adolescents m’a facilité la tâche », reconnaît-elle. « J’ai pu ainsi mieux gérer les différents groupes d’enfants dont les comportements changent d’une année à l’autre. » A côté de la catéchèse, Immaculée a encore divers « petits engagements ». Elle anime le groupe de prière saint Padre Pio qui se réunit une fois par mois. Elle chante à la chorale de sa paroisse et assure souvent le service d’accueil pour les célébrations dominicales.
Ses divers engagements procurent beaucoup de joie à Immaculée. « Durant les rencontres mensuelles de catéchèse, j’aime écouter les jeunes et partager avec eux leurs émerveillements et questionnements autour d’un récit biblique. Le service d’accueil me plaît également beaucoup. Nous échangeons un sourire, nous donnons des renseignements et parfois nous apportons quelques mots de consolation. Notre groupe de prière est une occasion de mieux se connaître, de se soutenir et de se recueillir, mais c’est surtout une opportunité de prier ensemble pour diverses intentions. » Immaculée relève que, durant ces temps de prière, elle vit des moments riches et ressourçants. Cependant, elle trouve qu’il manque de structures permettant d’aller plus loin dans l’accompagnement, notamment lors d’une solitude avouée ou d’une visite de personne endeuillée. Immaculée estime que des pistes font défaut dans l’accueil de nouveaux paroissiens ou dans l’aide matérielle ponctuelle au sein de l’Eglise. « Il y a quelques années, nous avions mis un panier au fond de l’église avec des biens de consommation non périssables pour les personnes dans le besoin. Malheureusement, nous avons dû arrêter, car nous avons eu quelques soucis, les gens venaient avec des voitures et prenaient les biens pour les vendre », remarque-t-elle avec regret.
A travers son engagement, Immaculée se sent nourrie spirituellement. « Pour moi, c’est comme une prière en action. Je crois que j’ai le devoir d’apporter ma petite pierre à l’édifice, de soutenir ma paroisse aux côtés des responsables de l’Eglise. Nous sommes tous amenés à fournir quelque chose pour la construction de la communauté et de l’Eglise. »
Un souvenir marquant de votre enfance
Au Rwanda, le passage de mon école primaire au cycle fut une étape inoubliable, car je suis entrée à l’internat tenu par des sœurs franciscaines belges. En plus d’un excellent enseignement de base riche en langues et en sciences, elles m’ont éduquée moralement et spirituellement.
Votre moment préféré de la journée ou de la semaine
Mon moment préféré de la journée est le réveil. Je remercie le Seigneur pour cette nuit et je lui confie la journée qui vient. Le moment de la semaine où je me sens comblée est le dimanche lors de la communion.
Votre principal trait de caractère
Le silence, l’écoute et la bienveillance.

Votre livre préféré
« La petite voix : méditations quotidiennes » d’Eileen Caddy, m’accompagne tous les jours.

Une personne qui vous inspire
Mère Teresa. Une citation qu’elle a dite me parle particulièrement : « Fais en sorte que chacun soit plus heureux après t’avoir rencontré. » Cette phrase est écrite chez moi dans les toilettes des invités. J’essaie de la mettre en pratique tous les jours.
Votre prière préférée
J’aime prier le « Notre Père ».
Son parcours
• D’origine rwandaise, lmmaculée Habiyambere Mukashema est arrivée en Suisse en 1992. Elle est naturalisée.
• Enseignante de formation, elle a enseigné auprès des adolescents durant 21 ans. Elle est aujourd’hui à la retraite.
• Elle est mariée à Vincent depuis 42 ans.
• Maman de trois fils (adultes), elle est grand-maman de trois merveilleux petits-enfants.
• Paroissienne catholique bénévole dans les paroisses de Chêne et Thonex (unité pastorale de La Seymaz).
En librairie – juillet-août 2025
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres

Il posa son regard sur lui et l’aima
Bendo
Bendo nous guide sur un parcours spirituel illustré de ses dessins, jour après jour. Laissez-vous toucher par la tendresse de Dieu révélée par des psaumes, des évangiles. Plus qu’un simple guide, ce cahier est un compagnon de route qui vous permettra de cultiver la tendresse de Dieu au cœur de votre quotidien et de vivre pleinement un temps de retraite spirituelle. Une invitation à entrer dans le silence, écouter la voix de l’Esprit et découvrir la douceur infinie de l’amour divin.
Editions Nouvelle Cité

Soyez toujours joyeux et riez sans cesse
Joseph Challier
Disciple de Jésus-Christ et de Louis de Funès, Joseph Challier a méticuleusement récolté les petites histoires, bons mots et blagues du monde catholique. Son critère ? Pas seulement rire pour faire rire, mais surtout pour faire grandir. Aussi nous présente-t-il des anecdotes spirituelles dans tous les sens du terme et pleines d’humanité : jeux de mots des saints, bourdes de paroisses, vaticaneries, fioretti de missions… des plaisanteries originales émaillées de réflexions non moins drolatiques de l’auteur.
Editions Emmanuel

Humour au Vatican
Gilles Jeanguenin
Si l’on connaît le fameux proverbe « sérieux comme un Pape », bien des pontifes se sont employés à le démentir au cours de leur vie. Célèbres pour leur sens de l’humour, la plupart d’entre eux ont gouverné l’Eglise avec habileté, intelligence et zèle, selon les connaissances et mœurs de leur temps. Car au-delà de la drôlerie d’un bon mot ou d’une situation, l’humour n’est-il pas un rappel à l’humilité, aux limites de notre humanité ? D’où la bonne idée du père Gilles Jeanguenin de rassembler, dans ce florilège humoristique couvrant plusieurs siècles de papauté, quelques anecdotes étonnantes émaillées de situations cocasses et de savoureuses reparties.
Editions Salvator

En arrivant au Paradis
Richard de Seze
Une religieuse de la Drôme et un intellectuel parisien agnostique meurent. L’une arrive au Paradis, l’autre au Purgatoire. Devant eux se dévoile la grande bureaucratie céleste : la réception des prières et leur traitement, la fabrique des saints et le repos des anges gardiens, les archives des fautes à réparer… Et leurs interrogations se bousculent : quelle est la taille du Paradis ? Ressemble-t-il à la campagne française ? Comment coule le temps au Purgatoire et comment y accomplit-on sa pénitence ? Et surtout, comment venir à bout de toutes les prières promises mais jamais récitées dont le Ciel est notre créancier ? Richard de Seze fait naître ici un merveilleux chrétien empreint d’humour et proche de nous sans jamais faire abstraction des vraies questions. Un conte plein de tendresse qui rend l’au-delà familier.
Editions du Cerf
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Merci, Seigneur, de nous avoir donné Léon XIV!
Le nouveau Pape a choisi le nom de Léon, qui fait directement référence au pape Léon XIII (pontificat de 1878 à 1903) et c’est surtout son encyclique « Rerum Novarum » (sur l’engagement social) qui nous vient à l’esprit.
Un joli succès pour la «Nuit des églises»
La « Nuit des églises », qui s’est déroulée le vendredi 23 mai dernier à Estavayer-le-Lac, a connu un joli succès ! Une centaine de personnes ont participé aux diverses composantes d’un programme copieux et attractif.