Poursuivant sa méditation de l’Hymne à la charité (1 Co 13), le pape François invite à un amour qui rend service. Une belle attitude mariale pour le joli mois de mai !
Par Bertrand Georges
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Pour le Pape, l’amour n’est pas une attitude passive mais se traduit par une activité, une réaction dynamique et créative face aux autres. C’est pourquoi la charité est serviable. 1
Il faut bien le dire, le service n’a pas vraiment la cote. On préfère être servi. Pourtant, dans la Bible, servir est un honneur. Le Seigneur nomme « mon serviteur » celui qu’Il appelle à collaborer à son dessein. Jésus dit de lui-même qu’il « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie ». 2
François insiste sur le fait « que l’amour n’est pas seulement un sentiment, mais qu’il doit se comprendre dans le sens du verbe « aimer » en hébreu : « faire le bien ».[…] Il peut montrer ainsi toute sa fécondité, et il nous permet d’expérimenter le bonheur de donner, sans mesurer, gratuitement, pour le seul plaisir de donner et de servir ». 3
Travailler fait partie de la condition humaine et coûte parfois. La question est de savoir dans quel état d’esprit nous réalisons notre travail. Avec amour ou seulement par contrainte ? Que ce soit dans les tâches de la vie domestique, professionnelle, ou même dans nos engagements, on fait parfois les choses parce qu’on est obligé de les faire, dans une attitude plus servile que servante. Tout en faisant de son mieux pour le bien de tous, le chrétien est appelé à travailler dans un esprit de service. Il entre ainsi dans une autre dimension de son agir, dans une charité effective. Accomplir son travail pour Dieu et pour les autres, c’est peut-être cela, le service.
Qui, mieux que Marie, l’humble servante du Seigneur a aimé ainsi ? En ce mois de mai, elle veut nous conduire sur les chemins joyeux du service.
1 Cf. Amoris Laetitia (AL) no 93
2 Mc 10, 43
3 AL no 94
Qu’est-ce que vous faites ? demande un homme à des ouvriers affairés sur un chantier.
– J’entasse des pierres, dit le premier.
– Je monte un mur, dit le deuxième.
– Je bâtis une cathédrale, dit le troisième.
Même travail, regards différents. Ça ne change rien mais ça change tout !