Par François-Xavier Amherdt
Photo : Jean-Claude GadmerLorsque le geôlier chargé de surveiller Paul et son compagnon de captivité Silas constate que le Seigneur a miraculeusement délivré ses prisonniers mais que ceux-ci ne se sont pas enfuis, il renonce à se suicider. Il demande alors aux hommes de Dieu ce qu’il doit faire « pour être sauvé » comme eux. Il se voit gratifié d’une catéchèse privée, lui et toute sa maisonnée. Il adhère à la foi, la traduit en actes immédiatement en soignant les deux disciples. Puis, dit le texte des Actes, il reçoit le baptême, « lui et tous les siens » (16, 33).
Dès le début du christianisme, dès les premières conversions au sein de l’Eglise primitive, c’est à tout âge que le baptême a été accueilli, y compris donc par les nouveau-nés, afin de souligner le cadeau de l’Esprit fait gracieusement par le Père.
Ainsi donc, contrairement à ce que prétendent parfois certaines communautés chrétiennes, notamment évangéliques, le Nouveau Testament ne réserve pas le don du baptême aux adultes. Pour le Seigneur, le Royaume appartient aux tout-petits et à ceux qui leur ressemblent (cf. Marc 10, 14). Comment dès lors l’Eglise pourrait-elle priver les bambins, que le Christ se plaît à bénir en leur imposant les mains (cf. Marc 10, 16), de ce signe du salut ?
Comme pour les proches du gardien de prison, dans les Actes des apôtres, c’est portés par la foi d’adultes, parents, parrains et marraines, grands-parents, famille et communauté, que les nourrissons sont associés à la grâce baptismale. La redécouverte progressive du catéchuménat des adultes et des enfants en âge de scolarité, depuis le concile Vatican II, nous montre par ailleurs que ce qui compte d’abord, c’est la démarche même de la demande des sacrements. L’âge est second, la question vient après : avec notre Dieu, c’est toujours « le moment favorable » (2 Corinthiens 6, 2).