Le pape François et l’acte de prendre soin de l’autre

Le pape François et l’acte de prendre soin de l’autre

Par Thierry Schelling
Photo : La Vie Dans son message aux malades pour l’année 2015, François rappelle la valeur de son accompagnement, avec réalisme : « un service […] fatigant et pénible » s’il se prolonge dans le temps. Mais « avec une foi vive, nous demandons à l’Esprit Saint de nous donner la grâce de comprendre la valeur de l’accompagnement, si souvent silencieux, qui nous conduit à consacrer du temps à ces sœurs et à ces frères qui, grâce à notre proximité et à notre affection, se sentent davantage aimés et réconfortés ». Il parle de ministère.

D’où sa pensée précise sur le thème de la fin de vie : « Quel grand mensonge se dissimule derrière certaines expressions qui insistent tellement sur la “qualité de la vie”, pour inciter à croire que les vies gravement atteintes par la maladie ne seraient pas dignes d’être vécues ! » C’est le fruit d’une foi tiède qui oublie le sens de paroles telles que « c’est à moi que vous l’avez fait » dans le célèbre texte matthéen (cf. Mt 25). Notre style de vie frénétique, hâtif, accéléré nous ferait « désapprécier » la valeur de perdre, mais plus justement dit, de prendre son temps auprès d’un souffrant : on y expérimente et exerce tout à la fois les qualités de « la gratuité, de l’acte de prendre soin, de se charger de l’autre… », détaille-t-il.

François conclut en rappelant que le commandement d’amour qui caractérise notre foi est double : la sortie de soi vers Dieu, et son corollaire, « la sortie de soi vers le prochain » qu’on résume sous le vocable de « charité » ou « miséricorde » envers autrui. Or, assure-t-il, « la charité a besoin de temps » pour se déployer, comme on a besoin de temps pour accompagner un agonisant.

Il met cela en pratique en janvier 2016 en visitant des patients en état végétatif et des pensionnaires d’un EMS, dans la banlieue romaine. Le communiqué du Saint-Siège est sans appel : « Face à la culture du déchet, le Pape a voulu montrer la grande importance et le prix qu’il accorde aux personnes âgées, aux grands-parents, et la valeur et la dignité de la vie dans toute situation. »

A noter qu’il a réformé (novembre 2016) l’Académie pour la vie – organisme romain pour la réflexion et la recherche sur la vie et sa sauvegarde – en insistant sur l’aspect pastoral et pratique des « théories » sur la vie, le mariage, les soins, la maladie, la souffrance. Et en y incluant notamment une nouvelle catégorie de membres : de jeunes chercheurs de moins de 35 ans pour ouvrir l’Académie sur de nouvelles idées…

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