Bérengère Rozier

Bérengère Rozier

Maman, médecin-adjointe au CHUV et femme engagée dans sa foi, Bérengère Rozier semble avoir une vie trépidante. Pourtant, lorsque vous la rencontrez, c’est une femme calme qui affiche une grande paix intérieure.

Propos recueillis par Véronique Benz
Photo : DR8h30 mercredi matin, je retrouve Bérengère Rozier à la sortie de la messe à Renens. Comme elle travaille à 80%, le mercredi est son jour de respiration. « Mercredi matin, je commence par participer à l’Eucharistie. J’aime ces célébrations de semaine où nous avons du temps pour nous recueillir. Je consacre la journée à des activités avec les enfants, je prends du temps pour moi, je suis à la maison. »

Le reste de la semaine, la vie de Bérengère est rythmée par sa famille et son travail. « Le matin j’accompagne mes enfants à l’école. J’arrive au CHUV entre 8h et 8h30. Mon quotidien s’écoule entre consultations, enseignements, formations et management. » Une journée qui est généralement ponctuée par les appels téléphoniques de ses enfants. Le soir, elle rentre chez elle entre 18h30 et 19h15. « Tout de suite ma vie de maman reprend le dessus : faire les devoirs avec les enfants, préparer les repas, ranger la maison, etc. »

Bérengère Rozier avoue avoir toujours eu des engagements au sein de l’Eglise. « Enfant, j’aimais lire à la messe, j’ai également été choriste. Durant mon adolescence, j’ai eu la chance de participer à des rencontres organisées par la communauté de l’Emmanuel. Puis j’ai rencontré des aumôniers dominicains à la faculté de médecine de Montpellier. J’ai commencé alors un cheminement spirituel. J’avais beaucoup de questions. On vit des choses pas forcément faciles, il faut savoir mettre des limites à son engagement de médecin. »

Impliquée dans sa paroisse

Arrivée en Suisse, Bérengère a tout de suite pris contact avec la communauté paroissiale où elle habitait. « J’ai assez vite senti que j’étais bien à Renens. J’ai accompagné mes enfants durant leur parcours catéchétique, mais j’avais le désir de m’engager davantage, alors j’ai été voir le prêtre et je lui ai demandé s’il avait besoin de moi. » Le prêtre lui a proposé de former un groupe de lecture d’Evangile. « Nous avons commencé par lire l’Evangile en faisant des liens avec notre quotidien. Il me semblait que cette manière était très intellectuelle. J’ai alors suggéré des images pour porter notre discussion. Après avoir réfléchi sur l’exégèse du texte, avec le support de photos nous échangeons dans des domaines plus émotionnels. » A côté de cela, Bérengère fait également partie d’un groupe de révision de vie.

Bérengère essaie de mettre de la cohérence dans sa vie de femme, de mère et de médecin. « Etre cohérente entre sa vie de foi, sa vie personnelle et sa vie professionnelle n’est pas simple tous les jours », reconnaît-elle. « Lorsque du jour au lendemain mon mari est parti, cela m’a fait un énorme choc, mais cela m’a permis de mettre de la cohérence dans ma vie. Il y a un but et il y a un chemin avec ses difficultés. De nombreux soutiens existent. J’ai appris à demander de l’aide. Nous pouvons faire de multiples choix et nous pouvons arriver à vivre ces choix. » Bérengère admet qu’assumer ses choix, c’est également assumer les critiques des gens. « Il faut se libérer de certaines règles qui ne sont pas les nôtres, que nous n’avons pas choisies. Tout ce qui nous fait du mal, il faut apprendre à le laisser de côté. »

Art et foi

« Ces dernières années, j’ai recherché dans mes rencontres la spiritualité chez les personnes afin de pouvoir en discuter et la partager. J’ai des amis bouddhistes, animistes, évangéliques. Les gens ont besoin de connexion spirituelle. » Dans la vie de foi de Bérengère, l’art contemporain tient une grande place. « Je suis touchée par l’émotion de certains artistes. Dès que je le peux, je vais voir des expositions d’œuvres contemporaines. Avec mon travail je voyage souvent. Lors de ces déplacements, je prends toujours du temps pour aller admirer des œuvres d’art. Je ressens un bien-être à travers leur contemplation. Un bien-être que j’éprouve également lors d’une méditation ou d’une adoration. C’est cette émotion que j’essaie de retrouver dans toutes ces expériences. »

« Ce que vous faites aux plus petits, c’est à moi que vous le faites. » Cette phrase a beaucoup fait réfléchir Berengère. « J’ai envie de voir en chaque
être humain le visage du Christ. Tout comme les gens peuvent voir en moi le Christ. Regarder les personnes avec les yeux du Christ et voir le Christ dans chacun. » C’est ainsi que Bérengère essaie de travailler avec ses patients. « Je les accueille avec beaucoup de respect et de confiance. Au fur et à mesure des rencontres je vois que certains patients sont connectés au niveau spirituel. Certains me disent « je prie pour vous » et d’autres me parlent de leur spiritualité. » Le médecin allopathe trouve essentielle cette unité entre soins et spiritualité.

Biographie

Bérengère Rozier est d’origine française. Elle vit dans notre pays depuis 11 ans. Divorcée, elle est maman de 3 enfants. Médecin-adjointe au CHUV à 80%, elle est spécialisée en rhumatologie, ostéoporose et maladies rares des os. 

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