Le sens de la foire

Le sens de la foire
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), janvier 2020

Texte et photos par Raphael Delaloye

Ils étaient nombreux en ce dimanche matin à s’activer au cœur de la tente, devenue fourmilière. Il y a ceux qui nettoient les déboires de la veille.
Il y a ceux qui portent, qui déplacent, qui rangent, arrangent ou enragent.

Chacun y met du sien. Une troupe de jeunes débarque, les yeux mi-clos, voire rougis par une nuit trop courte. Le sourire est là malgré ça, derrière la fatigue se lit l’envie, le cœur chante déjà, la louange est sur les lèvres. On empoigne à plusieurs des palettes qui suffiront comme scène. On défie la technique : micro, spot, beamer, rien n’est trop beau pour celui qui entre.

Deux, trois costauds lèvent les bras, le Christ se hisse au-dessus de la foule qui prend place petit à petit sur les rangées de bancs tout juste alignés. Les premiers chants saisissent les lieux dans une légère odeur de saucisse. On sent que l’Esprit opère. Même les lustres jouent le jeu. A peine levé le soleil crève l’écran.

Les banderoles ont fini de voler, elles accueillent avec les curés les passants, les curieux, les paroissiens enthousiasmés d’avoir quitté leur nef. Des tambours, des barmans, des parents en quête de sacrements, des enfants, tout ce monde éclectique se bouscule gentiment. 

Au signe de la croix la foule est saisie et retient son souffle mais pas les fifres. La Parole est lue au milieu des marques de bière. Pendant l’homélie personne ne se fait sermonner. Des couronnes s’approchent pour le roi. Encore un chant, un cuivre, une guitare, des voix qui nous transportent. Tout concorde.

Les cœurs sont ouverts, comme ces bras-là. Oui, c’est bien lui le roi de la foire, celui qui lui donne sens, justement. La messe se termine, on remercie, on loue, on s’applaudit. 

On ne part pas loin et on attend à peine que les tables soient mises pour manger. La foule devient bruyante, on se salue, on rit, on boit et on parle fort. Mais soudain, tout s’arrête, le temps est suspendu. Les regards aussi. Le Christ traverse la tente et sort. Par la grande porte.

La joie se communique.

Mot de conclusion (extrait)

il est temps de rendre grâce, de se dire merci.
Dieu soit loué pour ce signe d’une Eglise « en chantier », une Eglise qui tente, qui sort des sentiers battus.
Dieu soit loué pour ce que l’Esprit fait dans les cœurs quand on ne lui met pas de bâton dans les roues…
Dieu soit loué pour l’invitation du comité de la Braderie, en particulier Kevin. Votre intuition se confirme :
OUI ! nous avons le sens de la foire. Ce sens nous l’avons trouvé, et il a un visage (c’est le Christ).
Dieu soit loué pour le curé Léonard, le curé Frédéric, le Conseil de communauté et toute l’équipe pastorale qui font de cet événement une vision commune.
Dieu soit loué pour vous Top Louange, comme un OVNI sur la grande scène, votre présence bouscule notre foi.
Dieu soit loué pour vous, les familles, vous avez trouvé ici une place de choix, reprenez-la autant que vous voulez !
Dieu soit loué enfin pour les lecteurs, les fifres et tambours de Borzuat, les servants de messes, la technique et tous les acteurs de l’ombre de cette liturgie.
Dieu soit loué, enfin, pour chacune et chacun, d’avoir joué le jeu, chanté, prié, d’avoir investi cette célébration !

Braderie du lundi

Une fois n’est pas coutume, le fœhn avait fini de tout balayer et nous laissait dès le matin une température et un soleil clément. Une fois tout accroché à sa place, le pasteur nous rappelait les missions des paroisses. Les passants très préoccupés à passer s’arrêtaient parfois pour nous dire à quelle(s) occasion(s) nous avons manqué la cible…

Un jeu de fléchettes les dissuadait de nous accuser trop fort, surtout quand les projectiles atteignaient la vitrine du CMS. C’était surtout l’occasion d’avoir de bonnes discussions et de créer des liens.

Exercice difficile que d’atteindre la cible…
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