Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), février 2020
Texte et photo par Vincent Lafargue
Cette rubrique nous présente tout au long de l’année, à nous Vaudois mais paroissiens du diocèse de Sion, quelques figures engagées dans notre diocèse. Nous poursuivons avec Marie-Jeanne Ballestraz, qui veille sur l’information depuis des décennies dans notre diocèse.
Une place en tant que femme
Veuve du diacre Jean-Luc Ballestraz, pionnier de l’information, Marie-Jeanne avoue avoir eu de la peine à faire sa place féminine et dans l’équipe (où elle était longtemps la seule femme) et aux côtés de son mari avant qu’il ne décède. « Quand j’ai commencé à travailler avec Jean-Luc, j’ai eu écrit des mails pourtant signés « Marie-Jeanne » auxquels on répondait, il n’y pas si longtemps encore, « Bonjour Monsieur »… Pas facile d’être femme en Eglise, parfois ! »
L’œil du lecteur type
Quand les théologiens, journalistes et spécialistes de l’équipe de l’information diocésaine se lancent dans des débats compliqués pour changer une virgule à tel ou tel futur article, Marie-Jeanne avoue : « Je les laisse faire leur ping-pong et je relis le tout après, regardant si c’est compréhensible pour tout un chacun… » Car c’est elle qui va relire attentivement le résultat final. Son regard est donc essentiel : c’est celui du lecteur type. Elle remarque pourtant : « qu’il y a parfois des textes un peu tordus pour moi, mais je me dis que d’autres les comprendront tout de même ! » Son œil acéré ne laissera pas passer, en revanche, la lettre ou le mot qui manque, ni la coquille – qu’elle soit désastreuse ou insignifiante.
« Mon Cher… » ou « Monsieur… »
« Chacun veut que son information soit diffusée. Il faut donc souvent rappeler le nombre de signes à disposition… ce que tout le monde ne respecte pas toujours. Lorsqu’il faut renvoyer un texte pour demander à son auteur de le raccourcir, la réaction n’est pas toujours sympathique. » Marie-Jeanne se souvient ainsi d’une tête haut-placée dans la hiérarchie catholique : « S’il avait apprécié la correction, le mail envoyé à Jean-Luc commençait par « Mon Cher… » S’il voulait négocier les termes, c’était « Cher Monsieur… » Et si le mail commençait simplement par « Monsieur… », ça devenait dangereux ! »
Un souhait pour l’avenir ?
Lorsqu’on demande à Marie-Jeanne Ballestraz ce qu’elle peut espérer pour l’avenir du service diocésain de l’information, la réponse fuse : « La page « Eglises » du « Nouvelliste » telle qu’elle est aujourd’hui est agréable à voir et à lire. Je souhaite vraiment que le plus de gens possible, y compris hors canton, continuent de la découvrir et de la lire ! » On peut aussi souhaiter que « 24 heures » imite un jour son cousin valaisan et offre aux Eglises vaudoises un tel espace d’expression !