Ici le Christ est adoré et nourri

Ici le Christ est adoré et nourri

Texte et photo par Pierre Ançay

Une jeune fille tout sourire sur le pas de la porte de l’hospice du Grand-Saint-Bernard.
Une jeune fille tout sourire sur le pas de la porte de l’hospice du Grand-Saint-Bernard.

« Hic Christus adoratur et pascitur »
« Ici le Christ est adoré et nourri »

Depuis le XIe siècle, des chanoines réguliers de Saint-Augustin ont tenu de façon ininterrompue une double mission d’hospitalité et de louange sur le col du Grand-Saint-Bernard. 

Aux hospices du Grand-Saint-Bernard et plus tard du Simplon, à l’instar de nombreux autres hospices qui ont existé ou qui existent encore, l’accueil est considéré comme un devoir sacré !

Selon la définition donnée par la plupart des dictionnaires, « l’hospice » (du lat. hospitium) est « une maison d’assistance où l’on reçoit les vieillards démunis ou atteints de maladie chronique », ou « une maison où des religieux donnent l’hospitalité aux pèlerins, aux voyageurs ».

Autrement dit, qu’il soit tourné vers l’accueil des malades chroniques, des vieillards démunis ou vers l’accueil des pèlerins ou des voyageurs, l’hospice reste une maison dont la vocation est d’accueillir « l’autre ». 

S’il demeure encore quelques hospices dont le régime est proche des hôpitaux, ceux que nous connaissons le plus dans nos régions sont évidemment les hospices du Grand-Saint-Bernard et du Simplon, tous deux tenus par des religieux qui accueillent pèlerins et voyageurs.

C’est justement par leur double mission de louange et d’hospitalité des pèlerins et des voyageurs, quels que soient leur rang et leur statut, que les religieux des deux hospices vivent et perpétuent la devise : « Ici le Christ est adoré et nourri ».

Finalement, si des hospices de pierres ont été édifiés au cours des siècles par des religieux sur des cols ou tout autre endroit propice ou nécessaire à l’accueil, par ces exemples ne serions-nous pas nous aussi invités à édifier dans notre cœur un « hospice intérieur » ? 

Dans ce monde où l’individualisme, l’égoïsme, la défiance et la peur de « l’autre », proche ou étranger, prennent souvent le pas sur l’accueil, le partage et la fraternité, l’Evangile ne nous invite-t-il pas quotidiennement à nous dépasser un peu nous-mêmes et à nous tourner vers l’autre ?

Depuis des siècles des religieux ont édifié des hospices. N’est-il pas aussi venu pour nous le temps d’édifier notre « hospice intérieur », hospice ouvert « à l’AUTRE » et avec LUI « aux autres » afin de pouvoir dire « Ici le Christ est adoré et nourri » ?

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