L’hospice du Simplon

L’hospice du Simplon

Photos : Laurence Buchard

Vacances chrétiennes en famille (VCF) à l’hospice du Simplon

Texte d’élodie Cheseaux

Trois semaines par année, l’hospice du Simplon accueille des familles pour les « vacances chrétiennes en famille ». Le concept est simple : tous les matins, les enfants sont pris en charge par des animateurs pendant que les parents restent avec un chanoine pour approfondir leur foi autour de discussions sur le thème de la semaine. Enfants et parents se retrouvent après le dîner pour un après-midi sieste ou loisirs en famille. J’ai eu la chance de participer à l’organisation de ces semaines pendant six ans. Pour notre équipe d’amis animateurs, l’hospice est vite devenu une deuxième maison et le lieu incontournable de nos étés. Entre discussions tardives au bar avec le chanoine, échanges avec les parents, bronzette au bord du lac, adoration, messe en plein air et j’en passe, difficile de dire ce qui me ressourçait le plus. S’arrêter une semaine au milieu des montagnes, sur ce lieu de passage, me permettait de mettre un instant ma vie sur pause, d’être accueillie et d’accueillir à mon tour celui qui vient. Au Simplon, j’ai appris à l’exemple de la congrégation qu’en se mettant au service de celui qui arrive, on reçoit effectivement le centuple de ce que l’on donne. Merci à elle pour ses mille ans d’accueil !

L’hospice du Simplon pour moi, c’est…

Texte de Muriel buthey

Essentiellement des moments de bonheur en famille. Chaque année, on a la chance de pouvoir vivre les trois jours du ressuscité au rythme des enfants, dans un cadre magnifique. C’est un mélange de calme, de ressourcement, de joie et d’excitation pour grands et petits. On y est si bien accueilli par les chanoines, que l’on s’y sent comme à la maison. Et les enfants en redemandent chaque année!

Michel Praplan ; un accueil souriant.
Michel Praplan ; un accueil souriant.

Texte de Laurence Buchard et de Michel Praplan

1 – Comment as-tu atterri là-haut ? Est-ce un hasard, le fruit d’une grande réflexion ou une obligation ?
Je suis à ma quinzième année de présence à l’hospice du Simplon. A la demande de la Congrégation du Grand-Saint-Bernard dont je fais partie, je me suis mis à disposition pour continuer l’œuvre d’hospitalité qui a été commencée dans les années 1830. Les premières années de vie sur la montagne, à 2’000 mètres d’altitude, furent un peu décapantes, de par le genre de vie en petite communauté, de l’approche des hôtes qu’il faut rejoindre très rapidement et de la somme de travail qu’exigent la gestion et l’entretien d’un bâtiment qui peut accueillir jusqu’à 130 personnes.

2 – Comment vois-tu ton ministère au sein de l’hospice ?
Je dois me redire chaque matin que je suis avant tout prêtre, assis au bureau d’accueil ou accaparé par des travaux manuels. Ma journée est rythmée par des temps de prière en communauté dans notre chapelle. J’y trouve la motivation avant d’ouvrir la boîte mail de l’hospice, converser au téléphone ou accompagner les hôtes dans la salle à manger, vers la chambre ou le dortoir. Le quotidien est rempli de petites choses qui m’obligent sans cesse à améliorer ma présence dans la maison.

3 – Contrairement à une communauté paroissiale où des liens se tissent, que partages-tu avec les pèlerins de passage à l’hospice ? (frustation ?)
Le charisme de l’accueil invite chaque membre de notre Congrégation à une grande disponibilité à l’égard de toute personne que nous rencontrons, que ce soit à l’évêché de Sion, en paroisse ou en hospice. La manière de l’exercer au Simplon demande une présence active, attentive à chacun, même auprès des passants qui ne sont pas sympathiques au premier abord. L’Evangile nous propose de donner notre vie pour ceux qu’on aime ; l’hospitalité nous oblige à aimer ceux qui se présentent à notre porte.

4 – Quels sont les temps forts de la vie à l’hospice ?
La maison reste ouverte toute l’année (cela étonne bien des visiteurs). On y célèbre chaque jour l’Eucharistie et la Prière des Heures, avec la possibilité pour tout un chacun d’y participer. Les célébrations sont très vivantes lors des journées réservées pour les familles avec enfants en bas âge. Les semaines et les week-ends organisés pour les étudiants et les préparations aux sacrements « ne sont pas tristes » : un beau travail de formation spirituelle et humaine. La maison vit également des temps de calme, se faisant accueillante pour un temps de retraite ou de repos à la montagne. La période de Noël est la plus fréquentée, grâce à la magie de la fête, de la neige et des soirées passées dans les salons et les salles de jeux.

5 – Comment occupes-tu tes journées ?
Si Dieu et mes parents  m’ont donné quelques qualités, je désire les mettre à disposition des hôtes de 16h à 10h le lendemain. En dehors de cet horaire, il me reste du temps pour l’entretien du bâtiment et un temps personnel.
J’avoue que, ayant atteint l’âge de la retraite depuis quelques années, l’esprit reste vif, mais les forces physiques ont diminué. Quand le souffle me manque, je fais une sieste, une turbo-sieste ou même une deuxième sieste. 

6 – Comment fonctionne l’hospice ? (organisation ?)
L’hospice du Simplon est propriété de la Maison Hospitalière du Grand-Saint-Bernard. Celle-ci la confie à quelques confrères (actuellement au nombre de 4) qui y résident, prient et travaillent en communauté. Ils jouissent d’une certaine autonomie dans le choix des activités à organiser et des personnes à accueillir. Ils en rendent compte chaque année auprès de tous les membres de la Congrégation. Le service de la cuisine et des nettoyages est assuré par du personnel salarié. Nous aimons collaborer avec les entreprises du village du Simplon qui ont une affection particulière pour leur « Simplon-Hospiz ».

– J’ai répondu à toutes les questions qui m’ont été posées. J’en ajoute une : « Pourquoi des chanoines habitent en montagne, alors que la population est plutôt en plaine » ?
La montagne favorise la rencontre, l’amitié, le partage.
Elle exige un effort pour sortir de son chez-soi, pour rencontrer l’Autre et les autres. Même si ce dernier hiver m’a paru particulièrement long, j’aime le Simplon comme lieu de rencontre : avec les amis, avec les anciens paroissiens, avec toute personne qui cherche un appui pour continuer dans son quotidien. « Sans cesse tenté de vivre tranquille, tu me demandes, Seigneur, de monter vers Toi » (Prière du pèlerin).

L’hospice en plein été.
L’hospice en plein été.
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