Par Pascal Bovet
Photo: Jean-Claude GadmerUne église est ordinairement l’œuvre d’une communauté qui l’a désirée. Mais l’histoire nous montre que la piété populaire est capable de donner des formes locales à des représentations universelles. Certaines sont ensuite adoptées par l’institution Eglise.
La cité de Gruyères possède au moins deux œuvres de ce type, des « calvaires ». Placées en plein air, elles sont protégées des intempéries et souvent décorées. L’une, de taille plus grande est en belle place à la rue centrale ; l’autre plus discrète, vous accueille devant la cure paroissiale, proche de l’église.
Ce calvaire est très sobre : le Christ en croix, accompagné de Marie et de saint Jean. La couleur locale est dans le décor naturel : sapin vert et tavillons, comme la couverture des anciens chalets d’alpage. Ainsi une scène de la passion se pare des airs de la Gruyère.
La scène est de nature triste et la sobriété des formes et des couleurs conduit à l’essentiel. Elle redit en image que la première croyante qui a reçu le Verbe de Dieu et le plus jeune disciple qui a suivi Jésus forment une famille nouvelle et spirituelle : voici ton fils, voici ta mère. (Jean 19, 26-27)
Le calvaire ici représenté, se distingue d’une Pietà qui représente Marie supportant le corps de son Fils descendu de la croix.