Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), mars-avril 2020
Par Vincent Lathion | Photo: Pixabay
Le terme fanatisme est avant tout rattaché au monde religieux (sa racine vient d’ailleurs de « fanum » qui signifie « temple » en latin). Il décrit une attitude de ferveur extrême allant jusqu’à l’aveuglement de la raison : inutile de préciser donc, que sa connotation est normalement négative.Il faut pourtant, contre une méfiance actuelle envers les religions, se demander si une telle attitude relève proprement du monde de la foi, ou bien s’il s’agit plus généralement d’un risque qu’encourt l’être humain lorsqu’il défend une cause. L’Histoire récente en Occident nous donne quelques éléments de réponse à travers les régimes totalitaires du siècle passé : elle nous fait pencher pour la seconde solution.
Il faut donc croire qu’en l’homme, sommeille toujours la possibilité d’un excès. Ce désir le pousse tantôt à choisir le « trop », tantôt le « trop peu ». Certes, l’énergie et l’ardeur qu’une personne déploie pour une cause juste peut être admirée. Mais la prudence s’impose quand les discours se font idéologiques et lorsque les moyens d’atteindre son objectif s’éloignent de ce que préconise une réflexion paisible. Il y a donc une différence claire entre une belle passion, une ardeur généreuse et un fanatisme obtus et obstiné. Cette distinction est donnée par la raison.
Le fanatisme est sans doute un risque qui guette davantage les personnes qui débutent et la fougue de la jeunesse, mais aucune tranche d’âge ou catégorie de personnes ne peut s’en dire immunisée. Par ailleurs, comme nous l’avons mentionné auparavant, ce danger ne se limite pas au domaine religieux, mais peut toucher d’autres sphères de la vie sociale.
Alors comment s’en préserver ? Une manière facile d’y remédier réside probablement dans l’écoute attentive des personnes qui nous entourent et dans la sagesse acquise par l’expérience. En effet, les solutions simples demeurent parfois les plus efficaces.