Première journée mondiale des pauvres

Première journée mondiale des pauvres

Mais quelle mouche a bien pu piquer notre cher pape François de mettre les pauvres au premier plan et d’instituer une journée mondiale à leur intention? Qui sont ces «pauvres»? Ceux que l’on a l’habitude de cacher… Ceux qui abusent tellement de l’aide sociale… Ceux qui ne font rien de leur journée… Ceux qui nous dérangent au bas de notre immeuble ou devant le supermarché… Nous?

Par André Pianta (à partir d’extraits du Message du Saint-Père pour la journée mondiale des pauvres)
Photo : http://coopdonbosco.skynetblogs.beAlors que nous venons de veiller pendant quatre semaines pour accueillir le Nouveau-né dans sa crèche dans une ambiance de lumière, de magasins remplis de choses toutes plus brillantes les unes que les autres, de marchés de Noël sentant la cannelle  et le vin chaud, envahis par des gens qui aiment se rencontrer autour d’un verre, pourquoi venir nous dé-ranger avec la pauvreté ?

En parcourant les mots du pape François dans son message à l’occasion de cette première journée exceptionnelle dédiée aux pauvres (19.11), on comprend mieux que ce n’est pas des pauvres vivant dans la misère dont il s’agit premièrement,… mais de nous ! Nous qui jetons un regard agacé sur cette réalité qui, aux yeux de Dieu, est une réalité à transformer. L’apôtre Jacques nous rappelle que « Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis à lui à ceux qui l’auront aimés ? » (Jc 2, 5).

« Un pauvre crie ; le Seigneur l’entend », dit le psalmiste (Ps33, 7). Depuis toujours, l’Eglise a compris l’importance de ce cri. Dans les Actes des Apôtres, Pierre demandait de choisir sept hommes pour assumer le service de l’assistance aux pauvres ; car, dit-il, « n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérités » (1Jn3, 18). Et le pape François dans son message de préciser : « Ne pensons pas aux pauvres uniquement comme destinataires d’une bonne action de volontariat à faire une fois par semaine, ou encore moins de gestes improvisés de bonne volonté pour apaiser notre conscience. Ces expériences, mêmes valables et utiles pour sensibiliser aux besoins de nombreux frères et sœurs et aux injustices qui en sont souvent la cause, devraient introduire à une rencontre authentique avec les pauvres et donner lieu à un partage qui devient style de vie… Si nous voulons rencontrer réellement le Christ, il est nécessaire que nous touchions son corps dans le corps des pauvres couvert de plaies, comme réponse à la communion sacramentelle reçue dans l’Eucharistie. Le corps du Christ, rompu dans la liturgie sacrée, se laisse retrouver, par la charité partagée, dans les visages et dans les personnes des frères et sœurs les plus faibles. »

C’est donc bien une invitation qui nous est adressée à nous mettre en route, « appelés à tendre la main aux pauvres, à les regarder dans les yeux, à les embrasser pour leur faire sentir la chaleur de l’amour qui rompt le cercle de la solitude. Leur main tendue vers nous est aussi une invitation à sortir de nos certitudes et de notre confort, et à reconnaître la valeur que constitue en soi la pauvreté. Celle-ci est la mesure qui permet de juger de l’utilisation correcte  des biens matériels, et également de vivre de manière non-égoïste et possessive les liens et affections. »

Ouvrons donc nos cœurs, nos maisons, nos églises pour accueillir « le cri de celui qui souffre de la précarité et du manque du nécessaire ». « Les pauvres ne sont pas un problème : ils sont une ressource où il faut puiser pour accueillir et vivre l’essence de l’Evangile.»

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