«Laudato si’» et «Notre Mère la Terre»

«Laudato si’» et «Notre Mère la Terre»
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), avril 2020

Par l’abbé Etienne Catzeflis
Photo: Tirée du film «Human» de Yann Arthus-Bertrand

Alors que l’encyclique «Laudato si’» a déjà produit une forte influence de par le monde pour une «conversion écologique» 1, un nouvel ouvrage du Pape, «Notre Mère la Terre» (édition Salvator, 2019) 2 renforce et résume son message sur notre planète Terre.Dans le livre «Notre Mère la Terre», le Pape invoque notamment les motivations spirituelles pour sauvegarder la planète.

• Il rappelle que « la Création est un don, un don merveilleux que Dieu nous a fait, afin que nous en prenions soin et que nous l’utilisions au profit de tous, toujours avec un grand respect et gratitude.»

• De plus, « pour les croyants en Jésus-Christ, Verbe de Dieu qui s’est fait homme pour nous, la spiritualité n’est déconnectée ni de notre propre corps, ni de la nature, ni des réalités de ce monde ; elle se vit plutôt avec celles-ci et en elles, en communion avec tout ce qui nous entoure ». Et donc « vivre la vocation de protecteurs de l’oeuvre de Dieu (…) n’est pas optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne ».

• Dans cette optique François propose même un complément aux deux listes traditionnelles des sept oeuvres de miséricorde: ajouter à chacune la sauvegarde de la maison commune. D’une part sur le plan spirituel, cela demande de nourrir la contemplation reconnaissante du monde, qui nous permet de découvrir à travers chaque chose un enseignement que Dieu veut nous transmettre. D’autre part sur le plan corporel, la sauvegarde de la maison commune demande les simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme, et se manifeste dans toutes les actions qui essaient de construire un monde meilleur.

• Et pour qui estime de tels efforts dérisoires face à la gravité et la complexité de notre monde, le Pape nous met dans la logique de la pauvre veuve : celle qui a mis dans le tronc plus que les autres (cf Marc 12, 43). « Il ne faut pas penser que ces efforts ne vont pas changer le monde. Ces actions répandent dans la société un bien qui produit toujours des fruits au-delà de ce que l’on peut constater, parce qu’elles suscitent sur cette Terre un bien qui tend à se répandre toujours, parfois de façon invisible ».

• Et « le développement de ces comportements nous redonne le sentiment de notre propre dignité, il nous porte à une plus grande profondeur de vie (…) ». Cette dernière affirmation me paraît vraiment essentielle. Je la comprends ainsi : Même si la planète devait exploser l’année prochaine, le sens de mes jours qui resteraient à vivre jusque là consiste en cette dignité humaine que je cherche à honorer – chaque jour – en continuant mes efforts solidaires pour le service de mes frères, incluant la sauvegarde de la création.

Qu’en pensez-vous ?

1 Voir par exemple la revue scientifique : Biological Conservation Volume 235, juillet 2019, pages 209-225 : … Le résultat est que l’intérêt public pour l’environnement s’est déjà accru.
2 Ce petit livre rassemble plusieurs textes du pape François sur les thèmes de la préservation de la Création et de la promotion d’une vie digne pour tout être humain.

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