Réponse d’un évêque à Aline Jacquier

logo_synode4En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRaline-jaquier2Aline Jacquier, 28 ans, habite le canton du Valais. Parmi les nombreuses questions qu’Aline a posées à nos évêques, Mgr Alain de Raemy a retenu celle-ci à laquelle il souhaite répondre :

– Assistance au suicide, acharnement thérapeutique, avortement, transhumanisme, PMA-GPA (procréation médicalement assistée et gestation pour autrui), eugénisme… quand l’homme se prend pour Dieu, quelles limites ? 

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:

alain-de-raemyChère Aline,

Toutes ces possibilités, si diverses, semblent faire reculer toutes nos limites. L’être humain semble pouvoir décider de tout. Ce dont j’ai envie (concevoir ou stopper un enfant, vivre plus longtemps, mourir maintenant) semble à portée de main. Si je le veux, je le peux. Le pouvoir de tout choisir.

Pourtant, qu’est-ce qui nous rend le plus heureux ? Tout faire, quand je veux, comme je veux ? Qui donc est plus en paix ? Celui qui a toutes les possibilités ou celui qui accepte de ne pas tout décider ?

Si je crois être livré à des forces anonymes, qui n’ont aucun sens, mais dont je suis simplement victime, alors oui, j’essaie de m’en délivrer et je veux tout, absolument tout pouvoir décider.

Mais si je vis dans la confiance en Quelqu’un qui non seulement tient mon destin mais le tient par amour et le conduit à l’amour pour toujours, et si je crois ne pas être le fruit du hasard, mais bien celui d’une volonté toute-puissante qui m’a donné la vie pour m’aimer à vie et à vie éternelle, alors je ne suis plus obsédé par ce que je veux ou ce que je peux, mais au contraire émerveillé, défié et porté par un amour qui peut habiter tout ce que je vis, même ce dont je manque et même ce que je perds.

Le livre de la Genèse nous décrit la volonté originelle de l’homme et de la femme d’être comme des dieux (voir chapitre 3). Ah, si seulement nous avions soif d’être plutôt comme Dieu, et non pas comme des dieux ! A son image, pas à nos images. Libres d’aimer quoi qu’il arrive. Libres de donner quoi qu’on perde. Libres de pardonner, quoi qu’on nous fasse. Libres de vivre, quelle que soit l’épreuve. Libres de mourir, quel que soit le moment. Comme Jésus.

Il nous faut demander, non pas de tout pouvoir choisir (inévitablement, ce ne sera pas toujours le cas), mais de toujours pouvoir choisir… d’aimer. Et quand on se sait divinement aimé, ça aide… un peu, beaucoup, passionnément et pour toujours !

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

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