As-tu déjà souri aujourd’hui?

As-tu déjà souri aujourd’hui?
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), juillet-août 2020

Par Sylvie Blumenthal | Photo: Lydia Blumenthal

En voyant le thème de ce numéro « L’humour, chemin vers Dieu », je me suis demandé s’il était approprié de parler de l’humour, alors que « l’ouragan coronavirus » était encore en train de sévir ?
Je me suis donc plongée dans l’actualité pour voir si le confinement avait eu raison du sourire. Eh bien, non ! En plus de la solidarité, les gens ont rivalisé d’initiatives pour rendre vivable ce moment inédit. Beaucoup ont compris que, aussi terrible que puisse être ce que nous traversons, laisser mourir le sourire aurait été encore pire. 

Dès lors, qu’en est-il des chrétiens ? Serait-il inconvenant d’avoir un visage de « ressuscité » ? Quand il n’est pas méchant ou moqueur et qu’il respecte la sensibilité de l’autre et ses convictions, l’humour est un bon moyen de dédramatiser, se décentrer, alléger les situations lourdes, dénoncer ou dévoiler ce qui est caché, créer une ouverture à l’autre.
L’humour, par le rire qu’il provoque, suscite une décontraction intérieure qui permet de se libérer, de créer du lien et de faire un espace à l’autre et au Tout Autre. J’y vois alors un lien très étroit avec la foi, qui génère chez les fidèles : liberté, désappropriation de soi, altruisme, confiance, miséricorde, joie, bienveillance, ouverture à l’autre, et au Tout Autre, et vie en abondance.

Une foi déconnectée du quotidien de l’homme ou mieux encore, une foi décontextualisée n’est rien d’autre qu’une foi morte. Elle devient fade et sombre. Or un chrétien n’est ni fade ni triste. Le pape François, dans son exhortation apostolique La Joie de l’Evangile, dénonce avec force ces chrétiens « qui semblent avoir un air de Carême sans Pâques ». D’ailleurs au Moyen Age, le prêtre devait faire rire les fidèles le jour de Pâques. On appelait cela le « rire de Pâques ». Et saint Paul, dans sa première épître aux Thessaloniciens (5, 16-18), nous invite à être toujours joyeux et à rendre grâce en toute chose.

Cette joie n’est pas une joie simple. C’est celle que donne le Christ qui nous veut parfaitement heureux. Le Pape ajoute « La joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement.  Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours ».
Ayons donc à partir de maintenant des visages de « ressuscités ». Un visage souriant dit Dieu, car Dieu est allégresse. 

Alors, as-tu déjà souri aujourd’hui ?

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