En selle avec l’évêque

En selle avec l’évêque
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Audrey Boussat | Photo: DR

Le groupe de jeunes de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte a vécu en juillet une aventure cycliste inédite avec notre évêque, Mgr Charles Morerod. Une splendide expédition riche d’efforts, de partage et d’amitié.Cette année, nous avons organisé notre habituel voyage de groupe en Suisse afin d’en apprendre plus sur notre pays et de minimiser la pollution. Nous nous sommes donc rendus de Delémont à Nyon du 18 au 21 juillet à coups de pédales. Concrètement, nous avons parcouru 225 kilomètres. Nous nous sommes arrêtés pour dormir dans de petits hôtels confortables à Mont-Soleil, à Couvet et au Sentier. Cet itinéraire escarpé nous a permis de découvrir une région magnifique et proche de chez nous : le Jura.

Foi mise en pratique
Au plan spirituel, nous avons composé avec les moyens du bord et dans l’originalité, notamment en organisant une lectio divina au pied d’une éolienne à l’heure où le ciel se pare d’orange et de rose flamboyants. Mgr Morerod a également célébré une messe dans un cadre relativement atypique puisqu’elle a eu lieu dans l’une de nos chambres d’hôtel.

Durant ce voyage, le Seigneur s’est aussi particulièrement révélé dans nos relations amicales : tout au long du parcours, chacun a donné sans compter pour rendre ce voyage des plus agréables. Nous étions toujours prêts à nous rendre service et à rire aux nombreuses blagues partagées pour nous faire oublier la fatigue ou la chaleur.

Sur nos vélos, cette dimension d’entraide était aussi présente, par exemple lorsque les cyclistes les plus rapides redescendaient des cols à peine gravis pour rejoindre et encourager ceux avec des vélos plus lourds. Armin, le plus féru de bicyclette, nous a tous impressionnés lorsqu’il poussait, en montée et de son vélo, les cyclistes à côté de lui en leur mettant une main dans le dos.

Des amis en or
J’ai vraiment vécu ces quelques jours comme une parenthèse, laissant derrière moi toute l’agitation de ces derniers temps. Après ce que nous avions traversé, l’idée derrière ces quelques jours ensemble était de passer du temps de qualité entre amis. Toutes les personnes qui ont participé à ce camp me sont chères et je les considère comme ma deuxième famille.

J’aimerais aussi souligner les qualités de Mgr Charles Morerod : il est non seulement un évêque brillant et d’une grande intelligence, mais aussi un homme accessible, drôle et d’une profonde humanité.

Je souhaite aussi témoigner ma sincère gratitude aux paroissiens qui nous ont aidés à financer ce voyage en nous achetant des tresses début juillet après les messes dominicales. C’est un peu grâce à eux que nous sommes partis, alors merci beaucoup !

Témoignages d’autres participants

Joël Perey

Ce voyage à vélo dans le Jura m’a fait découvrir des terres magnifiques et m’a permis de partager de grands moments de joie et d’amitié. Quelle chance d’avoir été accompagnés par Mgr Morerod ! Un excellent cycliste, qui plus est ! Sa présence nous a donné la force et la détermination pour vaincre les sommets et les difficultés et d’arriver au bout de ce périple.

Nous avons aussi rencontré des personnes formidables, toujours prêtes à nous aider. Qu’il s’agisse d’un contrôleur de train qui nous a prêté main-forte lorsque nous devions prendre une correspondance, d’un employé de supermarché qui nous a donné accès aux toilettes du personnel lorsque nos envies étaient trop pressantes ou d’un groupe de femmes plus âgées qui nous ont encouragés de leurs vélos électriques sur la route du col du Marchairuz, nous avons toujours accueilli cette bonté avec reconnaissance.

Après toutes ces montagnes et ces kilomètres franchis, nous sommes arrivés à Nyon avec des mollets d’acier et plein de beaux souvenirs qui nous unissent dans la foi et l’amitié.

Roxane Strohmeier

Ce que je retiens de ce voyage, c’est l’entraide dans les moments difficiles physiquement. Je m’étais entraînée et j’avais préparé mon matériel avec soin, mais mon vélo n’était pas du tout adapté. C’est en grande partie grâce aux encouragements de mes compagnons de voyage que j’ai réussi à dépasser mes limites. Ce voyage m’a aussi permis de connaître mes amis sous de nouvelles facettes.

Je garde en mémoire le barbecue improvisé du premier soir : nous avons dû traverser un champ occupé par des vaches et des chevaux peu accueillants. Je me souviens aussi de cette magnifique vue sur le lac de Joux suivie d’une baignade bien méritée après 76 km en selle. Et je n’oublie pas les fous rires partagés.

Monseigneur Charles Morerod

Durant l’été 2017, j’avais participé à une partie (quatre jours) d’un pèlerinage entre Porto et Saint-Jacques-de-Compostelle. J’avais beaucoup apprécié l’expérience, regrettant de ne pas pouvoir rester jusqu’au bout des dix jours. Lorsque deux des participantes à ce pèlerinage m’ont rendu visite, en octobre 2019, me proposant une version cycliste en Suisse durant l’été 2020, j’ai accepté sans hésiter, gardant l’élan de l’expérience portugaise avec la joie des rencontres qu’elle avait occasionnées. Je ne pouvais toutefois pas prévoir, l’automne dernier, à quel point ces quatre jours à vélo constitueraient pour moi une occasion extrêmement bénéfique de laisser de côté des soucis trop pressants dans un climat d’effort et de bienveillance.

La dimension explicitement religieuse a été moins présente qu’en 2017, celle de la détente a été déterminante. En outre, j’ai été fort surpris de voir ce que je pouvais faire sur un vélo. Au fond, ma fonction fait qu’on attend souvent de moi un soutien ; là, c’est moi qui ai reçu une aide (même si ce n’était pas le but), et j’en reste très reconnaissant aux jeunes. C’est d’ailleurs un sentiment profond en ce moment: dans la brume, je vois tant de lumières belles et apaisantes dont on ignore trop l’existence. Je les accueille comme des cadeaux pour lesquels ma reconnaissance est très vive.

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