Vocation et communication

Vocation et communication

Spécialiste en communication, Claire Jonard a intégré la communauté du Saint-Bernard. Elle gère notamment la Pastorale jeunesse en Suisse romande.

Par Nicolas Maury
Photos: François Perraudin, Nicolas Maury« Ici le Christ est adoré et nourri. » Ces paroles résonnent de manière particulière aux oreilles de Claire Jonard. Vierge consacrée, la quadragénaire belge a guidé pendant une dizaine d’années nombre de ses compatriotes sur le chemin du col du Saint-Bernard. « Il y a vingt ans, j’ai senti que Dieu m’appelait. Découvrant ma vocation grâce à mon évêque, j’y ai répondu. Dieu est venu la confirmer. » Ce moment décisif s’est déroulé à 2473 mètres d’altitude. « Quand je venais à l’hospice animer des retraites et des vacances, j’ai compris le charisme du lieu. Cela a complété ce que je vivais en Belgique. Le Seigneur m’a conduite à rejoindre la communauté du Saint-Bernard. » 

Aujourd’hui, Claire vit dans la maison que la communauté possède à Martigny. « Arrivée en Suisse début 2017, je suis encore en train de chercher la forme exacte de l’appartenance et du cheminement que cela pourrait prendre. C’est à conjuguer avec ma vocation de vierge consacrée », avoue-t-elle. Ce qui ne l’a pas empêchée de rapidement assumer des responsabilités, en Valais et au-delà. Son quotidien, elle le partage entre sa fonction de chargée de projet pour la Pastorale jeunesse en Suisse romande et de coordinatrice du Centre romand des vocations d’une part, et d’animatrice pastorale à Bagnes avec rayonnement sur Martigny et Orsières d’autre part. 

Le Synode en point d’orgue

« Ma journée commence à 7h15 par la prière des laudes, suivie du petit déjeuner avec la communauté. Ce moment est l’occasion de prendre des nouvelles de chacun. Nous ne sommes pas tous présents en permanence dans la maison de Martigny », sourit la jeune femme. Qui s’attache ensuite à répondre à son double mandat professionnel. Ses instruments : son ordinateur et son téléphone portable. « Mes deux temps partiels, je les conjugue plutôt sur la durée que sur 24 heures. En général, le matin est réservé à faire avancer les dossiers. »

De courriels en téléphones, le Synode des jeunes l’occupe en priorité cet automne. Forte de sa précédente expérience professionnelle – elle fut responsable des services de communication des vicariats de Bruxelles et du Brabant wallon ainsi que porte-parole de la Conférence épiscopale en Belgique –, elle supervise la campagne de prière liée à cet événement. Sans oublier la réalisation de clips vidéos liés aux vocations. « Ce synode est un événement extraordinaire. Il n’y en a jamais eu sur un thème liant jeunesse, foi et discernement qui tient très à cœur au Saint-Père. Je ne pense pas que quelque chose de similaire se reproduise ces cent prochaines années. La particularité, c’est que les jeunes sont appelés à être protagonistes, comme durant la phase de préparation. Tout cela donnera une ligne pour la pastorale des 30 à 40 ans à venir. Sans oublier que l’Esprit Saint va souffler sur le Synode. Participer à tout ça, c’est avoir le cœur qui bat au rythme de la mission de l’Eglise mondiale. »

En parallèle, elle tourne une partie de son attention vers janvier 2019 et les JMJ de Panama.  « C’est tout soudain ! Je prends des contacts avec le diocèse de Bocas del Toro où les Suisses se rendront. Je serai aussi de la partie. »

L’après-midi, Claire Jonard le consacre davantage aux rencontres et rendez-vous. « A Bagnes, nous tentons de cibler les besoins, les rêves et les appels plutôt que de nous limiter à remplir le cahier des charges administratif. Tout ça dans une ambiance ouverte et informelle. »

Son travail met souvent Claire en contact avec la jeunesse, notamment en vue des JMJ de 2019 à Panama.
Son travail met souvent Claire en contact avec la jeunesse, notamment en vue des JMJ de 2019 à Panama.

Missionnaire du XXIe siècle

Sa passion pour la communication, elle la fait vivre via les réseaux sociaux. « C’est en montant des projets avec les jeunes que j’ai appris à être efficace pour eux. Il est important que les chrétiens soient présents sur ce type de médias. Ce n’est pas parce qu’on est catholique qu’on doit faire des choses de manière amateure. » Entre l’établissement d’un calendrier de publication, la planification à moyen et à long terme et la génération de buzz, Claire sait exactement quelles sont les méthodes à adopter : « Les missionnaires qui partaient en Afrique devaient apprendre le langage et la culture locale avant de mener à bien leur tâche. Ici, c’est pareil. Il faut d’abord donner le goût aux jeunes de rejoindre l’une ou l’autre activité d’Eglise. Ce n’est pas à travers les réseaux sociaux que l’on explique comment approfondir un Evangile, mais c’est là qu’on peut dire : Venez et Voyez. »

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