Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRC’est d’Orient, là où se lève le soleil du matin, que viennent les mages. Ces sages astrologues se laissent conduire par leur bonne étoile, qui les mène vers celui qui est l’astre nouveau, la lumière qui vient nous visiter, dit Zacharie dans son cantique (Luc 1, 78). Ceux qui se trouvaient dans les ténèbres et l’ombre de la mort sont éblouis par la lumière qui accompagne leurs pas au chemin de la paix (Luc 1, 79).
Les mages apportent de précieux présents, au nombre de trois, l’or pour la royauté du Christ, l’encens pour la divinité du Fils de Dieu et la myrrhe pour le corps de Jésus promis à la crucifixion et à la mise au tombeau. C’est d’ailleurs pour cette raison que la tradition a retenu qu’ils étaient trois et qu’ils méritaient le titre de rois.
Aujourd’hui aussi, les chrétiens orientaux proviennent de la nuit de la guerre et des conflits. Ils ont bien souvent été chassés de leurs pays notamment, de Syrie, d’Irak et des différents Kurdistan. Ils portent avec eux d’inestimables cadeaux : ceux de leur sens de l’hospitalité donnée et reçue ; de leur langue semblable à leurs frères et sœurs de diverses confessions et traditions religieuses ; de leur finesse et de leur culture, mises à mal par l’oppression, les menaces et les bombes. Ils sont riches de l’or de leur délicatesse humaine et de leur recherche de communion, de l’encens de leur patrimoine séculaire et de leur liturgie, de la myrrhe des épreuves traversées et des blessures subies.
Leur seule présence nous rappelle que l’Eglise catholique est universelle, qu’elle respire en quelque sorte à deux poumons, l’oriental et l’occidental. Comme déjà sa théologie et sa spiritualité se sont forgées grâce au dialogue entre les Pères grecs et latins.
Puissent tous ces réfugiés et migrants pouvoir, comme les savants du premier évangile, être avertis par Dieu et parvenir à rentrer dans leurs terres (Matthieu 2, 12) !