Marie, aujourd’hui, Marie dans nos vies…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), mai 2020

Par Françoise Besson | Photos: cath.ch, DR

Marie, humble figure de l’évangile, mère de Jésus, reine du ciel… Marie de tous les contrastes ! Qui est-elle pour vous ? Voilà la question que j’ai eu envie de poser à quelques personnes de nos paroisses protestante et catholique : Elvira Tochet, Patricia et Léonard Muller et Sandrine Volluz se sont prêtés au jeu. Merci à eux pour leur partage et leur confiance…

Elvira : Marie, une figure familière et universelle à la fois.

Elvira Tochet.

J’ai grandi dans une famille protestante assez stricte en Suisse alémanique. Chez nous, Marie n’était jamais vraiment mentionnée, on savait que c’était la maman de Jésus mais elle était comme entre parenthèses… Mon père venait d’une famille de souche catholique. Certains de ses frères et sœurs étaient catholiques. L’un d’eux, Augusto avait épousé une femme qui s’appelait Maria. Toute petite, quand j’ai commencé à entendre parler de Marie, je me suis dit : « Voilà, ça c’est Marie ! » Ma tante Maria avait un visage tellement doux, elle était si gentille, je me souviens qu’elle avait des cheveux noirs qu’elle coiffait en un gros chignon… Avec sa voix douce et toute sa gentillesse, pour moi, c’était Marie ! Je me souviens qu’un jour mes cousins parlaient qu’ils avaient prié Marie, et j’ai posé la question : « Mais tu parles de tante Maria ? » Ils m’ont dit : « Mais non !… » Et ils ont tellement ri ! Ma cousine Adelina qui a passé 80 ans s’en souvient encore…

Aujourd’hui, si je pense à Marie dans les récits de l’évangile, c’est vraiment dans les deux moments de la naissance et de la mort de Jésus, Marie de la Nativité et Marie au pied de la croix. 

Ce qui me frappe aussi, c’est que, dans les représentations de Marie, il n’y a pas de racisme, car elle est représentée en noire et aussi en asiatique. Pour moi, c’est quelque chose de rassurant : Marie est là pour tout le monde. Elle est universelle…Je me souviens particulièrement d’une figure de Marie asiatique à Hanoï… Pour les personnes qui se sont converties, c’est important de pouvoir s’identifier !

Pour moi, Marie a un visage humain, familier, celui de ma tante Maria et un visage universel, pour tous les hommes sans distinctions… Marie, elle a des traits qui nous ressemblent…

Patricia et Léonard : Marie, la mère qui nous permet de grandir.

Patricia et Léonard Muller.

Patricia : Pour moi, depuis toute petite, Marie a eu une place très importante dans ma vie, c’est la figure de la maman, celle qui nous permet de grandir, de nous construire… Dans mon enfance, une dame rencontrée au catéchisme a joué aussi un rôle capital, cette personne était en chaise roulante et elle m’a vraiment donné cette force de croire que, quoi qu’il arrive dans la vie, il y aura toujours quelqu’un pour nous aider à avancer… Aujourd’hui, je vois Marie comme la mère de tous les hommes, celle qui a été choisie pour être la mère de Jésus. J’ai chez moi une petite statue de Marie qui m’a été offerte par une amie il y a de nombreuses années… Marie a gardé une place importante, c’est une femme qui a donné la vie…

Léonard : J’ai grandi dans une famille athée et c’est très tard, en rencontrant mon épouse, que je suis venu à la foi. C’est grâce à cette force qui nous entoure, quel que soit le nom qu’on lui donne, que j’ai puisé l’énergie nécessaire pour vivre… Je ressens intérieurement cette force, je suis reconnaissant d’être vivant et de pouvoir transmettre aux autres ce que j’ai reçu, je le fais par la musique qui nous réunit les uns les autres. La figure de Marie nous rappelle la question de l’égalité… Pour ma part, je n’ai jamais fait de différence entre la femme et l’homme, quel que soit leur rôle. Nous sommes dans des temps de prise de conscience par rapport à l’équité, à cette égalité entre hommes et femmes. Cette question est très présente aujourd’hui et elle est importante…

Sandrine : Le oui, c’est ce qui caractérise Marie

Sandrine Volluz.

J’ai vécu onze mois à Madagascar, en 2014-2015, dans la communauté des sœurs de saint-Maurice. Ce que j’ai envie de partager, au sujet de Marie, c’est quelque chose de cette expérience, parce que c’est le moment de ma vie où Marie a eu le plus d’importance, un temps où j’ai eu envie de suivre son exemple, avec toutes mes fragilités et mes limites. Pour moi, ce qui caractérise le plus Marie, c’est ce OUI qu’elle offre comme réponse à l’appel de Dieu, cet appel si mystérieux dont elle ne comprend pas tout.

Partir pour Madagascar, c’était aussi dire « oui », naïvement mais de tout cœur à ce chemin de service que me montrait Marie. Sur ce chemin, j’ai eu besoin d’aide à de nombreuses reprises et c’est Marie que j’ai priée dans ces moments-là. Sœur Aurélie, ma première amie à Madagascar, m’a appris à le faire dans sa langue. C’étaient mes premiers mots malgaches et aujourd’hui encore, quand je prie Marie, je le fais en malgache.

Ce qui me touche le plus dans la figure de Marie c’est sa simplicité. Marie a eu la simplicité de se mettre au service de la vie, en tant que maman, et au service de Dieu. Elle se sait appelée, elle ne sait pas encore à quoi, mais elle dit oui…
Il y a des années, j’ai reçu, au Foyer Dents-du-Midi de Bex, une prière qui m’est devenue familière. Je vous partage cette version du « Je vous salue Marie » écrite par le Père Clément Renirkens :

Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce
le Seigneur est avec toi,
tu es bénie entre toutes les femmes
et Jésus ton enfant est béni.
Sainte Marie,
mère de Dieu et notre mère,
soutiens notre espérance et notre prière
la nuit, le jour, maintenant et toujours.
Amen.

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