L’Eglise à l’ère numérique

L’Eglise à l’ère numérique

A l’heure du développement digital, l’Eglise doit être «geek parmi les geeks», pour paraphraser saint Paul. Le Pape lui-même est très actif sur les réseaux sociaux. Un exemple à suivre… en utilisant les bons moyens!

Par Nicolas Maury
Photos : Jean-Claude Gadmer, DR«S i l’Eglise ne s’engage pas dans les réseaux sociaux, elle est condamnée à ne plus exister. Les croyants sérieux doivent y être, sans quoi les autres prendraient toute la place. Et pas pour le meilleur… »

Pour le Père Janvier Yameogo, l’Eglise doit s’engager sur les réseaux sociaux.
Pour le Père Janvier Yameogo, l’Eglise
doit s’engager sur les réseaux sociaux.

Ce constat, le Père Janvier Yameogo l’a posé lors de la 20e Journée de la presse paroissiale, le 20 octobre dernier à Saint-Maurice. Titulaire d’une maîtrise de théologie et d’un diplôme de journalisme, membre depuis 2006 du dicastère pour les communications sociales à Rome, il parle en connaissance de cause. « J’ai été au cœur de ce moment où le Vatican a fait un pas de géant pour entrer dans les réseaux sociaux, lorsque la page Youtube du pape a été créée. C’est par ces démarches que nous pouvons être présents au sein de la société. »

A l’image de la révolution de l’imprimerie

Une société dont il s’agit de décrypter les codes. « Sur Terre, on compte quatre milliards de téléphones cellulaires pour cinq milliards de brosses à dents, sourit le Père Yameogo. Facebook, c’est deux milliards d’abonnés. Twitter : 1,2 milliard. Chaque minute, trois cents heures de vidéos sont partagées sur Youtube. » Spécialiste de la communication digitale, Claire Jonard détaille : « L’évolution des techniques est fulgurante. La question n’est plus de savoir si les réseaux sociaux sont bons ou mauvais vu que les gens vivent et travaillent avec ces outils. Lorsque les missionnaires furent envoyés en Asie et en Afrique, ils durent apprendre la langue et la culture des peuples indigènes. La situation est similaire sur le continent numérique. Pour paraphraser saint Paul, il ne s’agit plus d’être Grec parmi les Grecs, mais geek parmi les geeks. »

PAO: prière assistée par ordinateur

Cette formulation plaît au Père Janvier Yameogo : « On compare notre époque avec le XVIe siècle qui a vu l’imprimerie aller de pair avec la Réforme. La révolution technologique et la propagation des Evangiles ont été simultanées. » Si, se fondant sur ces prémisses, certains chercheurs prédisent « un cataclysme pour l’Eglise actuelle », le théologien du Vatican y voit une opportunité : « L’Eglise est à l’épreuve de la communication. Le pape choisit lui-même ce qu’il entend mettre en avant. Benoît XVI percevait déjà le monde digital comme une nouvelle agora. Le pape François dit qu’il faut l’habiter ! » Si possible avec efficacité. « Le catholicisme est une religion de transmission et d’échange. L’Esprit Saint crée la communion et le réseau la communication», synthétise Claire Jonard. Janvier Yameogo reprend : « Le terme clef est la Parole ! En presse écrite, PAO signifie publication assistée par ordinateur. Mais PAO peut aussi dire prière assistée par ordinateur (rires). Les réseaux permettent l’approfondissement de la foi. J’ai rencontré des religieuses et des prêtres qui ont vu leur vocation naître grâce au net. Avec les moyens audiovisuels, la bénédiction Urbi et Orbi s’était étendue à ceux qui regardaient la télé et écoutaient la radio. La prière est tout aussi réelle sur le web. » Avec des formes particulières. 

Messages percutants

« On a parfois l’impression que la foi, c’est lent, à l’inverse de la rapidité du web, constate Claire Jonard. Mais dans l’Evangile, Jésus dit aux apôtres : venez et voyez. C’est pareil sur les réseaux. L’Eglise donne le goût, le réseau aide à dire la foi. Avec un message rapide et percutant ! » Notamment sur Facebook, où est actif le Groupe Saint-Augustin : « On ne choisit pas la manière dont fonctionnent les réseaux et c’est parfois frustrant quand on vient de la presse. L’émotionnel prend le dessus sur la réflexion. Mais si on alimente régulièrement les pages, les messages passent », assure Jean-Luc Wermeille qui en est l’administrateur.

Permettre le dialogue et l’échange

Laure Barbosa.
Laure Barbosa.

Laure Barbosa, animatrice pastorale à Martigny, en est convaincue : « Les réseaux constituent un lieu de dialogue. Quand on écrit quelque chose, on ne sait pas ce que le lecteur va en penser. Là, l’échange est possible. Parfois intéressant, parfois pas. Mais voir son article valorisé et propagé sur d’autres supports que le papier permet de toucher un public plus vaste. Cela offre des perspectives d’interactivité. Grâce à des professionnels comme ceux des Editions Saint-Augustin, nous pouvons mieux coller au quotidien en étant plus pointus et directs. Quelques petits clics sont plus importants qu’on le croit. » Quelques clics, voire même un seul, comme le propose theodia.org « Ce service permet de disposer des horaires des messes partout où on se trouve, montrant que l’Eglise, loin de végéter en queue de peloton, peut innover », note son fondateur Jean-Baptiste Hemmer. Ceci a d’ailleurs incité cath.ch et Saint-Augustin à devenir partenaires de l’aventure. « Cette technologie permet de franchir les frontières paroissiales, cantonales ou diocésaines », note Bernard Litzler, directeur de Cath-info. « Un homme habillé de blanc a un charisme extraordinaire à Rome, mais la foi est aussi à vivre entre nous, dans les institutions catholiques. »

Pour Jean-Baptiste Hemmer, patron de theodia.org, l’Eglise possède une force d’innovation.
Pour Jean-Baptiste Hemmer, patron de theodia.org, l’Eglise possède une force d’innovation.

Devenir des influenceurs

Laure Barbosa résume : « Sur les réseaux, on parle d’influenceurs pour la mode, l’habitat ou les tendances culinaires. A nous d’être plus contagieux dans la transmission de la bonne nouvelle. » Le Père Janvier Yamaogo reprend ce vœu à son compte : « La religion catholique a l’ambition d’être universelle, les réseaux sociaux aussi. Entre les deux, il y a un ADN commun. Apprenons à vivre de manière interconnectée à Dieu, à nos frères et à nos sœurs. Ces nouveaux médias constituent des ressources puissantes pour toucher ceux qui se trouvent au loin. Et surtout toucher ceux qui se trouvent loin de Jésus Christ ! »

L’Essentiel numérique

Par Dominique-Anne Puenzieux

Saint-Augustin a toujours voulu donner une voix à Dieu. Les équipes de L’Essentiel accompagnent vos paroisses, secteurs et UP dans leur communication pastorale et se chargent de l’impression et de la diffusion de cette presse sur papier.

Ce modèle est aujourd’hui remis en question par le digital. C’est pourquoi, nous proposons plus. En connectant le réel et le virtuel. En développant notre savoir-faire plus que centenaire sur les canaux modernes de communication.

Une offre variée
La transformation technologique en cours nous permet d’enrichir l’offre. Désormais, nous évangélisons les gens partout où ils se trouvent. Grâce à des blogs, des pages Facebook, des comptes Instagram, des newsletters nourries par les contenus des journaux paroissiaux. Et ce presque automatiquement. Des paroisses de Genève, Nyon, Estavayer-le-Lac, Fribourg, Martigny, Riddes et Fully sont actives sur le web et les réseaux sociaux, avec nous. D’autres vont bientôt les rejoindre. Allez voir sur : presse.saint-augustin.ch

Un « Groupe Saint-Augustin » réunit plus de 6000 personnes sur Facebook. Celles-ci échangent sur l’actualité de l’Eglise catholique ou parlent spiritualité. Et ça marche ! L’audience grandit.

Depuis l’été, nous avons ouvert une grande librairie virtuelle : librairie.saint-augustin.ch, afin de permettre à chacun de chercher des livres ou des objets, de les commander, les réserver ou les acheter en ligne.

Enfin, avec www.theodia.org, Saint-Augustin propose une plateforme romande capable de donner tous les horaires de messes en un clic. Et demain, viendront s’ajouter des feuilles dominicales automatiques.

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