Pierre Hoarau

Pierre Hoarau

Le sens de ma vie, c’est Jésus-Christ ; sa réponse à nos questions, c’est : « Je t’aime ! »

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang 
J’ai grandi dans une famille catholique pratiquante de cinq enfants. Quand j’ai été adolescent, j’ai abandonné l’Eglise petit à petit, parce que je ne trouvais aucune réponse à mes questions. J’ai vécu comme n’importe quel adolescent, avec toujours ce questionnement sur le sens de la vie et la recherche de quelqu’un qui m’aime. Je l’ai cherché dans beaucoup de choses : amitiés, filles, sport, surtout la moto. J’aimais ce sport dangereux parce qu’il donne des sensations. Mais je ne trouvais jamais de réponse. Tout cela m’a conduit à une certaine tristesse, à un certain cynisme. Une fois, un ami m’a invité à une catéchèse d’adultes donnée par la communauté du Chemin néocatéchuménal. Je l’ai suivie pendant deux mois et je suis allé me confesser. Ce moment a été une rencontre avec Dieu. C’est le moment charnière qui a changé le cours de ma vie. Je suis alors entré dans la communauté, d’abord comme laïc et ensuite, plus tard, je suis devenu prêtre. Dans le cadre de ma formation, j’ai été envoyé aux Philippines et en Afrique. Je pensais y retourner en mission, mais j’ai abouti en Suisse !

Je suis venu à Fribourg en tant que prêtre choisi pour accompagner la communauté du Chemin néocatéchuménal ; ensuite je suis devenu le recteur du nouveau séminaire Redemptoris Mater. J’ai deux charges : d’une part l’évangélisation, avec le néocatéchuménat, et d’autre part la direction du séminaire. La communauté du Chemin néocatéchuménal a été fondée en Espagne vers 1960. L’idée de départ était que beaucoup de personnes sont baptisées, mais que peu ont une foi adulte. Elles ont besoin d’une initiation chrétienne. D’où le nom de « catéchuménat », parce que c’est un chemin, et de « néo- », parce qu’il s’adresse aussi à des gens déjà baptisés. Les participants, essentiellement des laïcs, forment une communauté se réunissant deux fois par semaine et partageant des temps de prière, d’approfondissement et de discernement. A côté, chacun vit chez soi et poursuit ses activités habituelles. Une caractéristique du chrétien, c’est d’aimer ses ennemis. Mais d’habitude, on aime ses amis, pas ses ennemis. Dieu vient guérir cela, mais on a besoin de le découvrir petit à petit : la catéchèse est un chemin pour permettre aux gens de grandir dans la foi.

Quant au Séminaire diocésain missionnaire, il a été fondé par Mgr Morerod en juin 2018. Actuellement, quatre jeunes gens y sont en formation en vue de devenir prêtres, et d’autres sont encore dans des démarches pour y entrer, en provenance de différents pays. 

En regardant ma vie, en considérant ma propre expérience, je vois que rien n’est jamais perdu. Dieu peut faire rejaillir la vie. J’avais perdu la foi, donc je gaspillais ma vie. Dans un sens, j’étais mort, au sens spirituel du terme. De la mort existentielle où j’étais, Dieu a fait quelque chose de plus vivant. J’avais perdu la foi progressivement. Je l’ai retrouvée en un instant : le sens de ma vie, c’est Jésus-Christ ; sa réponse, c’est : « Je t’aime ».

Biographie

Pierre Hoarau est français, prêtre du diocèse d’Avignon. Il a grandi du côté de Montpellier. Puis, dans le cadre de ses études en Histoire, il a passé une année en Afrique. Après son retour, il est entré en tant que laïc dans la communauté du Chemin néocatéchuménal. Quelques années plus tard, il est devenu séminariste et a été ordonné prêtre. Actuellement, il est à Fribourg en tant que prêtre fidei donum, c’est-à-dire prêté par son diocèse d’origine, pour diriger le Séminaire diocésain missionnaire Redemptoris Mater à Givisiez.

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