Vers une Église plus verte

Vers une Église plus verte

Bonne nouvelle! Les communautés chrétiennes de France qui veulent s’engager «pour le soin de la création», autrement dit pour l’environnement, ont la possibilité de se faire conseiller et même d’obtenir un label! Depuis septembre 2017, catholiques, protestants et orthodoxes peuvent en effet compter sur la plateforme Église verte pour «prendre le chemin de la conversion écologique». Ce label qui a fait parler de lui sur diverses plateformes médiatiques francophones est parrainé par l’Association suisse œco Église et environnement qui s’investit depuis plus de 30 ans dans le conseil aux paroisses sur les questions environnementales.

Par Fanny Sulmoni
Photo: DR
En 2015, la publication de l’encyclique Laudato si’ ainsi que la Conférence internationale sur le climat à Paris ont dynamisé la mobilisation des chrétiens de France, sensibles aux questions environnementales, et initié une démarche œcuménique qui s’est exprimée par diverses actions citoyennes et paroissiales. Le label œcuménique Église verte a été lancé dans ce contexte et propose une pédagogie de mise en œuvre des initiatives écologiques et citoyennes. En France, déjà 295 communautés chrétiennes se sont engagées dans la démarche.

Le commencement est souvent l’étape la plus difficile, tant les enjeux sont immenses et les solutions semblent complexes. C’est grâce à une méthode pas à pas que ce label aide les paroisses ou communautés religieuses à démarrer ou à renforcer leurs démarches, en les accompagnant dans leur progression et en valorisant leur engagement. 

Vers une « Éco-Responsabilité »
Pour débuter, Église verte propose à chaque paroisse de faire son « éco-diagnostic » via un formulaire détaillé comprenant près de 100 questions, allant des choix liturgiques au suivi énergétique des bâtiments ecclésiaux.

On demande par exemple aux candidats à quelle fréquence « les cantiques de célébrations évoquent la création » et si « ce thème est abordé dans la catéchèse des enfants ». Des questions plus pragmatiques sont ensuite posées sur le type de chaudière ou d’ampoules, l’isolation, la consommation d’eau et la récupération de pluie. On demande également aux paroisses si le courant utilisé provient d’énergies renouvelables. Pour être plus précis, elles sont aussi interrogées sur le type de papier utilisé – recyclé ou non – ou encore sur la vaisselle utilisée – réutilisable, biodégradable ou jetable. Existe-t-il un parc à vélo ? Un compost ? Un jardin potager ?… 

Ensuite, en fonction de leurs réponses, les paroisses ou unités pastorales candidates se voient attribuer un nombre de points par domaine afin de mieux cibler les actions concrètes à mener. Le score obtenu et les engagements pris correspondent à un des cinq niveaux du label.

Le questionnaire est également complété d’une liste de suggestions ouvertes et utiles à toutes les organisations.

Nous ne pouvons que conseiller à nos lecteurs d’y jeter un œil, même sans être impliqués dans une démarche d’obtention du label, histoire de s’inspirer de toutes ces bonnes – et parfois surprenantes – idées !

Plus d’informations sur https://www.egliseverte.org/ 

Que pouvons-nous faire?

La mise en place de labels qui encouragent les paroisses à améliorer leurs performances environnementales et à entreprendre de nouvelles démarches est réjouissante. Mais dès aujourd’hui, chaque paroissien peut s’engager pour la protection de la création. Voici quelques premières idées, à compléter :

Mobilité douce : Au lieu de se rendre à la messe en voiture, pourquoi ne pas essayer de prendre les transports publics ? Ou si ce n’est pas possible, pourquoi ne pas proposer du covoiturage autour de soi ? et, pour les plus jeunes et les plus sportifs, pourquoi ne pas combiner messe dominicale et exercice en s’y rendant à pied ou à vélo ?

Réduire ses déchets : Afin d’éviter de remplir les poubelles de plastique et de papier lors d’apéritifs ou de repas canadiens, pourquoi ne pas privilégier la vaisselle et les contenants réutilisables et lavables ?

Achats et approvisionnement : Pour les apéritifs ou les repas lors des fêtes ou des célébrations, pourquoi ne pas privilégier le « fait maison » avec des produits locaux et de saison ?

Entraide et échange : Pourquoi ne pas profiter du grand réseau des paroissiens auquel nous appartenons pour se prêter des objets à utilisation rare comme une perceuse ou une tondeuse ? ou pourquoi ne pas redonner une deuxième vie à des objets inutilisés en les donnant à d’autres ?

Et enfin, pour poursuivre la réflexion et développer de nouvelles initiatives, pourquoi ne pas créer des groupes de réflexion paroissiaux autour de la lecture de Laudato si’ ?

L’Association suisse «œco Église et environnement»

En Suisse, c’est l’Association œcuménique œco Église et environnement créée en 1986 (!) qui s’investit activement auprès des Églises pour la protection de la création. Forte de 600 membres (individuels ou collectifs), elle a pour but d’encourager les paroisses et les communautés religieuses à manifester leur responsabilité envers la création dans les célébrations liturgiques et dans la vie de tous les jours. œco bénéficie du soutien des Églises au niveau fédéral, cantonal et local. Elle conseille les paroisses sur les questions environnementales, propose des formations dans le domaine de l’environnement ou de l’énergie, coordonne des programmes de soutien comme ÉgliseProWatt (qui aident les paroisses à économiser de l’électricité) et publie de la documentation sur l’utilisation de l’énergie et le respect de l’environnement dans les Églises. L’association est également l’agence de certification pour le label écologique Coq Vert qui est encore peu connu en Suisse romande. Mais peut-être que l’engouement actuel pour le label Église verte de nos voisins français réveillera le coq (vert) qui dort en nous ?

Plus d’informations : https://oeku.ch/fr/ et www.coq-vert.ch

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