Christus Vivit: l’éclairage

Christus Vivit: l’éclairage

Voici la quatrième partie de notre série sur l’exhortation Christus Vivit du pape François suite au synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. Dans ce numéro, nous vous proposons de décrypter le septième chapitre du texte.Par Paul Salles
Photo: FJ

La première intuition que le pape ne cesse de rappeler, c’est que l’Église ne peut pas proposer une pastorale à destination des jeunes. Elle doit initier un chemin de rencontre avec les jeunes, et dans lequel les jeunes sont acteurs, sujets de la mission qui leur est adressée. Ainsi, les meilleurs évangélisateurs des jeunes sont les jeunes eux-mêmes. Nous ne devons pas proposer quelque chose pour eux, mais les accompagner de manière à ce qu’ils puissent développer leur créativité et les autres charismes que Dieu leur donne, dans l’Église. Mais nécessairement, ce sera avec leurs manières de faire qui ne sont pas forcément celles auxquelles nous aurions pensé. 

Les grandes lignes
Le pape François donne deux axes principaux de travail. Tout d’abord la recherche et l’invitation adressée aux jeunes qui n’ont pas encore fait cette expérience de l’amour de Dieu pour eux. Il s’agit d’une première annonce, celle du cœur de la foi qui mène à la rencontre personnelle avec Jésus. Cette annonce peut prendre toutes les formes, dans tous les milieux possibles, mais elle doit revêtir le « langage de la proximité » et la « grammaire de l’amour ». D’autre part, notre action doit viser la croissance et la maturation de la foi pour ceux qui ont déjà fait cette expérience. Le pape met en garde contre une formation qui resterait uniquement au niveau dogmatique ou moral. Il plaide pour un accompagnement qui leur permettrait d’approfondir l’essemble de la foi (le kérygme) et d’enraciner les expériences de la foi et de la vie chrétienne dans des propositions riches de sens et d’amour fraternel (entraide mutuelle, vie en communauté, service des plus pauvres…). Le pape souligne ainsi l’importance de développer des lieux qui soient de véritables foyers, où l’on peut faire l’expérience de la foi comme d’une vie de famille. Il demande même que l’on puisse laisser des locaux à disposition des jeunes pour qu’ils puissent créer cette vie fraternelle et prendre leur place dans la communauté ecclésiale.

Le pape cite ensuite différents domaines à renforcer : la prière et les rencontres favorisant le silence, le service du prochain, la musique, le sport ou la sauvegarde de la création, mais en soulignant que rien ne pourra jamais remplacer les fondamentaux de la vie chrétienne que sont la fréquentation de la Parole de Dieu, de l’eucharistie, du sacrement du pardon, à l’image des saints et à l’école de la longue tradition spirituelle de l’Église.

Accompagner une pastorale populaire et missionnaire
Le pape rappelle de nouveau l’importance de développer une pastorale « populaire », c’est-à-dire de ne pas se laisser enfermer dans un entre-soi qui nous fait perdre le souffle missionnaire. Il est bon de soigner la formation de jeunes leaders, passionnés par l’Évangile. Mais il ne faut pas oublier l’immense majorité des jeunes qui n’attendent (en apparence) rien de l’Église. Ce sont les brebis perdues pour lesquelles le bon pasteur ne craint pas de laisser le troupeau pour partir à leur rencontre. Il nous faut les rejoindre et créer des espaces de rencontre où chacun puisse trouver sa place. Sachons laisser aux jeunes l’initiative de créer de nouvelles formes de mission pour porter l’Évangile de façon nouvelle à leur génération. 

Enfin, le pape se fait l’écho des demandes des jeunes réunis en présynode qui demandent d’authentiques accompagnateurs. Trop souvent, ils se retrouvent seuls par manque de personnes qui puissent véritablement faire un bout de chemin avec eux, qui sachent marcher à leur rythme, être une oreille attentive. Ils décrivent ainsi les qualités de l’accompagnateur idéal : « Qu’il soit un chrétien fidèle et engagé dans l’Église et le monde, qui cherche constamment la sainteté, quelqu’un en qui l’on peut avoir confiance, qui ne juge pas, qui écoute activement les besoins des jeunes et y répond avec bienveillance, quelqu’un qui aime profondément avec conscience, qui reconnaît ses limites et comprend les joies et les peines d’un chemin de vie spirituelle. » (CV 246)

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp