Les jeunes, la foi… et le coronavirus

Les jeunes, la foi… et le coronavirus
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2020

Texte et photo par Paul Salles

Avec la crise du coronavirus, la vie n’est plus tout à fait la même : tout le monde à la maison, commerces et écoles fermés. Même les églises sont vides et les messes publiques sont annulées. Nous avons rencontré (virtuellement) quelques jeunes pour savoir comment ils ont vécu cette expérience, et quel retentissement elle a eu sur leur vie familiale et chrétienne.Jeanne, 16 ans, nous a rapporté avoir eu un peu peur. Lors des premiers jours de restrictions, elle a ressenti de l’incompréhension et de l’étonnement. Son monde environnant semblait s’écrouler face à une menace difficile à identifier. Petit à petit, un nouveau rythme s’est installé à la maison, tout le monde s’est adapté et une nouvelle vie a commencé, même si cela n’est pas toujours facile. « C’était difficile, car tout d’un coup, on ne pouvait plus sortir de la maison, rencontrer ses amis, et faire ce que l’on voulait ! J’ai découvert qu’on ne peut pas vivre chacun pour soi, mais ensemble, c’est-à-dire faire attention à l’autre, prendre sa part dans les tâches familiales (ménage, cuisine, lessive…) pour que tout ne repose pas sur les parents. On a aussi dû apprendre à se demander pardon parce qu’il y a eu de nombreuses tensions. Mais maintenant, c’est bien! Je peux dire que j’ai appris à mieux connaître les membres de ma famille à travers ce confinement. »

Pâques sur le canapé
Quant à la vie de prière, tous les jeunes témoignent de la difficulté à la vivre de manière virtuelle. « J’étais très déçue de ne pas pouvoir vivre les liturgies de la Semaine sainte, parce que ce sont celles que je préfère » témoigne Céline, 20 ans. « J’ai pu suivre un peu quelques célébrations sur internet ou à la TV, mais c’est nettement moins participatif, difficile de se concentrer sur ce qui se passe. Pâques sur le canapé ce n’est pas l’idéal ! »

« Regarder la messe à la télé, ce n’est vraiment pas facile », poursuit Jeanne. « On nous a beaucoup parlé de communion spirituelle, mais c’est super dur ! Il me manque l’ambiance, le cadre, le fait de se rassembler avec d’autres personnes (même si c’était souvent des personnes âgées). Même le trajet pour me rendre à l’église me manque : je me rends compte qu’il me permettait de me préparer à l’eucharistie. »

Vivre connecté
Mais heureusement, ils ont aussi découvert que la vie de prière ne se réduisait pas à la messe dominicale. Avoir moins d’espace pour vivre leur a donné plus de temps à vivre et donc aussi un certain rythme : la prière le soir en famille, souvent suivie de longs temps de discussion, ou encore ces temps de prières connectés. En effet, une multitude d’offres de prières en ligne a vu le jour sur différents réseaux sociaux : groupes WhatsApp, témoignages ou enseignements sur YouTube, chapelets ou discussions en vidéoconférence. Grégoire, 20 ans, témoigne avoir passé beaucoup de temps connecté pour vivre sa foi durant cette Semaine sainte : « Je me réjouis qu’il y ait eu plein de propositions pour vivre sa foi sur les réseaux. Il y a des choses qui ne m’ont pas convenu, et d’autres qui m’ont beaucoup plu. J’ai rencontré des réalités d’Église que je n’aurais jamais connues sans ce confinement. »

Enfin, comme tous les jeunes, ils ont pu compter sur les innombrables messages et appels téléphoniques qu’ils ont faits « pour garder le lien, prendre des nouvelles, entretenir les relations et se soutenir », témoigne Jeanne.

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