A la découverte de l’Arménie

A la découverte de l’Arménie

Les membres du groupe de jeunes de Nyon ont découvert l’Arménie, terre des premiers chrétiens, du 8 au 21 juillet. Un voyage enrichissant aux plans humain et spirituel pour chacun. Et des souvenirs plein la tête.Par Audrey Boussat
Photos : Laurine Roos, Audrey Boussat, Stéphane Ernst

Lorsque nous nous sommes envolés pour Erevan, la capitale de l’Arménie, le 8 juillet, nous étions loin d’imaginer que notre guide, Irène Chaboyan, serait aussi exceptionnelle. Celle qui est devenue notre maman arménienne dégageait une énergie communicative. Au fil des jours, elle a aiguisé notre soif d’apprendre et répondu à nos nombreuses interrogations dans un français parfois meilleur que le nôtre. Cette femme avait le don de nous captiver. Elle nous a embarqués dans l’authenticité de son pays. C’est grâce à elle que notre voyage s’est bien déroulé, et en si agréable compagnie. Merci Irène !

Un peuple accueillant

Dès le premier jour, le ton était donné : nous avons visité Erevan avec des Arméniennes de notre âge qui sont très rapidement devenues des amies. Lors de notre découverte de la capitale à pied, elles ont partagé avec nous aussi bien des anecdotes historiques que leurs habitudes et leurs centres d’intérêt. Le soir, nous avons compris que la cordialité de l’Arménie ne se résume pas à son peuple, mais qu’elle s’étend à ses mets, ses musiques et ses danses. Nous avons mangé dans un restaurant proposant des spécialités du pays. Entre les différents services étaient ménagés des interludes musicaux pendant lesquels nous étions invités à nous lever pour apprendre des danses traditionnelles.

Tradition spirituelle

Le lendemain, nous avons visité les ruines de la cathédrale de Zvartnots, un édifice datant du 7 e siècle qui bénéficiait alors d’une renommée internationale. Zvartnots, la « cité des anges », est aussi le nom donné à l’aéroport national en référence aux avions qui tutoient les habitants du ciel.

L’après-midi, nous nous sommes rendus à Etchmiadzin, le siège de l’Eglise apostolique arménienne. Irène nous y a présenté une œuvre d’art typique du pays : les stèles sculptées (khatchkars). Ces blocs de pierre sculptés à la main représentent la croix du Christ après qu’il en est descendu. Des racines, symboles du renouveau et de la victoire de la vie sur la mort, sont souvent visibles au-dessous des croix. On y trouve aussi régulièrement la planète Terre pour évoquer le caractère universel de la chrétienté.

Les jours suivants, nous avons découvert un nombre important de monastères, églises et autres édifices religieux tous plus beaux les uns que les autres. Lors de ces visites, nous avons pris soin d’appliquer les conventions locales afin de respecter ces lieux sacrés. Les filles du groupe dissimulaient régulièrement leurs cheveux sous des foulards et nous sortions des bâtiments à reculons pour ne pas tourner le dos (dans tous les sens du terme) à l’autel.

Des fontaines inoubliables

En définitive, le programme qu’Irène nous avait concocté était d’une richesse qui n’avait d’égale que la joie que nous avions à le suivre. En plus d’avoir découvert la dimension spirituelle de l’Arménie, très riche, nous nous sommes familiarisés avec les us et coutumes locaux. Nous avons notamment cueilli des abricots, tissé des tapis, vécu un rite folklorique, appris à jouer du duduk (un instrument à vent typique du Caucase), assisté à la préparation du pain traditionnel (le lavash) et dégusté du vin d’argousier. Les fontaines d’Erevan qui dansent et chantent resteront dans nos mémoires : à la tombée de la nuit, des jets d’eau et de lumière s’allument dans le bassin situé devant le musée d’histoire et bougent au rythme de musiques entraînantes et variées. Il règne une ambiance extraordinaire lors de ce spectacle, aussi y avons-nous assisté le plus souvent possible.

Des plaisirs simples

Ce voyage m’a ressourcée et m’a permis de prendre de la distance tant géographiquement que mentalement. Des diverses émotions qui m’ont habitée durant ces quelques jours, la plus marquante est incontestablement la gratitude. D’abord envers l’Arménie et le peuple arménien : j’ai découvert une nation généreuse, dynamique et bienveillante qui restera gravée dans mon cœur. A l’heure où mes convictions écologiques me poussent à abandonner les voyages en avion au profit de trajets en train, j’ai d’autant plus savouré cette escapade.

Ces vacances m’ont aussi permis d’apprécier la chance que nous avons en Suisse. Nous habitons dans un pays calme où l’électricité est considérée comme un dû et l’eau omniprésente. En Arménie, l’or bleu coule aussi à flots et des fontaines sont disséminées à travers toute la capitale. Toutefois, dans l’auberge de jeunesse, nous avons expérimenté une coupure d’eau de 24 heures suivie d’eau glaciale pendant le même laps de temps. Se laver avec un seau ; prendre garde à ne pas trop boire malgré la chaleur afin de garder des réserves ; ne pas pouvoir choisir la température de sa douche : une réalité dans de nombreux pays, mais pas en Suisse.

Depuis quelques mois, je cherche aussi à me détacher de mon téléphone portable, trop souvent dans ma main. Ce séjour en Arménie m’y a aidée : nous n’avions pas le wifi tous les jours, ce qui limitait nos possibilités de connexion ; et quand nous avions accès à internet, nous avions bien mieux à faire. Discuter, jouer aux cartes, résoudre des énigmes et surtout rire aux éclats : autant de plaisirs simples de la vie que nous avons appréciés là-bas à leur juste valeur.

Alors pour ces vacances, nos nouveaux amis et tous les souvenirs que nous avons ramenés, je veux te dire, Seigneur : « Chnorakaloutioun » (merci en arménien) !

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