Message de l’équipe pastorale pour le 1er août 2018, jour de la fête nationale de la Suisse

Message de l’équipe pastorale pour le 1er août 2018, jour de la fête nationale de la Suisse

Par Fabiola Vollenweider Gavillet
Photo: DRLorsque l’on demande aux passants de définir la Suisse en deux mots, on s’aperçoit que les clichés habituels du « chocolat » et des « montres » cèdent la place à deux autres mots : « la beauté » et « la liberté ».

La beauté
La Suisse offre des paysages d’une beauté à couper le souffle, que ce soit en montagne ou sur le plateau. Mais cette beauté est le résultat d’un idéal commun du peuple Suisse. Lorsque l’on se balade en ville, en campagne ou en montagne, partout on retrouve ce souci du respect de la nature, du respect de la Création. Cette beauté représente l’aboutissement d’une tradition séculaire de l’effort, du travail non compté de l’individu dévoué à une terre qu’il met en commun. Ce travail est motivé par un esprit de solidarité, de partage et de protection offerte à tous, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs. Derrière ce simple mot de beauté, il y a cette détermination admirable de mettre en commun, de donner la priorité à l’intérêt communautaire plutôt que celui de l’individu. Cet acte généreux est une exception dans ce monde.

La liberté
Ce petit mot demande une montagne de courage et de tolérance. Certes, la Suisse se voit souvent critiquée. Bien qu’étant une démocratie directe, les femmes n’y ont eu le droit de vote au niveau fédéral qu’en 1974. Oui, il faut en convenir. Mais au-delà des apparences, ce pays est peut-être le seul où un droit de vote fut octroyé aux femmes par TOUS les hommes et non par la décision d’une seule élite gouvernementale. Bien qu’acquis au niveau fédéral, un seul canton, Appenzell Rhodes-Intérieures n’octroiera le droit de vote au niveau communal et cantonal à ses citoyennes qu’en 1992. Par cet exemple, le bien-être de la communauté est encore passé devant l’intérêt régional et individuel. 

La Suisse, une terre d’accueil, de courage et de tolérance
Il faut du courage autant pour trouver l’équilibre entre tradition et innovation que pour se rallier aux décisions prises démocratiquement parce qu’elles servent le bien-être commun, même si elles ne répondent pas à un souhait individuel. 

Terre de tolérance. 727 ans d’existence reposent sur cette volonté libre d’adhérer à cet incroyable projet qu’est de vivre ensemble. Aujourd’hui, plus d’un quart de sa population vient de l’étranger.

Sa Sainteté le pape François a rappelé, lors de son homélie au Centre œcuménique International ce dernier mois de juin, l’importance de vivre ensemble, dans l’Unité. Soyons attentifs aux points communs et non aux divisions, et accueillons la complémentarité de chacun avec confiance.

Ces deux mots « beauté » et « liberté » qui semblent définir notre patrie, rassemblent les 4 piliers fondateurs de ce pays, rappelé par la croix blanche de son drapeau, où le souci d’équité apparaît même dans les dimensions égales de ses 4 branches.

La beauté, lien à la terre
La beauté de cette terre partagée, lien à la solidarité
La liberté de la différence, lien à l’accueil
La liberté confessionnelle, lien au spirituel

Ce sont quatre piliers dont chacun porte la responsabilité. Oui… chacun !

De ce petit pays émane un sentiment de communauté nationale avec parfois des aspects irrationnels, comme le refus catégorique d’une semaine de vacances supplémentaire. Une telle réaction semble étrange pour qui n’a pas fourni les efforts de gravir une de ses montagnes. Ce petit pays a su s’inscrire dans l’histoire en choisissant la logique du service à l’autre et de la mise en commun au nom du Dieu Tout-Puissant.

Suisse, que Dieu te protège !

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