Deux ennemis de la Sainteté

Deux ennemis de la Sainteté

Par l’Abbé Giraud Pindi
Photo: DR
Dans son Encyclique Gaudete et exsultate, le pape François nous met en garde contre deux ennemis subtils de la sainteté : le gnosticisme et le pélagianisme. Deux hérésies antiques qui ressurgissent dans notre quotidien de façon préoccupante.

Le gnosticisme consiste en une foi enfermée dans le subjectivisme, où seule compte une expérience déterminée ou une série de raisonnements et de connaissances que l’on considère comme pouvant réconforter et éclairer, mais où le sujet reste en définitive fermé dans l’immanence de sa propre raison ou de ses sentiments. Les gnostiques jugent les autres par leur capacité à comprendre la profondeur de certaines doctrines. Ils croient que par leurs explications, ils peuvent rendre parfaitement compréhensibles toute la foi et tout l’Evangile. Ils absolutisent leurs propres théories et obligent les autres à se soumettre à leurs raisonnements. Ils considèrent que leur propre vision de la réalité représente la perfection. Saint Jean-Paul II mettait en garde ceux qui dans l’Eglise ont la chance d’une formation plus poussée contre la tentation de nourrir un certain sentiment de supériorité. C’est une « spiritualité désincarnée et vaniteuse » et sans émotion.

Selon l’enseignement de l’Eglise la perfection se mesure par son degré de charité et non pas la quantité des connaissances accumulées. On ne peut pas réduire l’enseignement de Jésus à une logique froide et dure. On ne peut pas prétendre définir là où Dieu ne se trouve pas, car il est présent mystérieusement dans la vie de toute personne. Il est dans la vie de chacun comme il veut, et nous ne pouvons pas le nier par nos supposées certitudes. Même quand l’existence d’une personne a été un désastre, détruite par les vices et les addictions, Dieu est dans sa vie. Si nous nous laissons guider par l’Esprit plus que par nos raisonnements, nous pouvons et devons chercher le Seigneur dans toute vie humaine. Saint François d’Assise percevait la tentation de transformer l’expérience chrétienne en un ensemble d’élucubrations mentales qui finissent par éloigner de la fraîcheur de l’Evangile. Saint Bonaventure faisait remarquer que la vraie sagesse chrétienne ne doit pas être séparée de la miséricorde envers le prochain.

Le pélagianisme, dans le prochain numéro…

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