Halte au pélagianisme!

Halte au pélagianisme!

Par l’Abbé Giraud Pindi
Photo: DR
Après le gnosticisme, le pape François, dans son exhortation apostolique « Gautete et exsultate », met en garde contre le pélagianisme qui se caractérise par une volonté sans humilité. C’est la transformation du gnosticisme après que beaucoup ont reconnu que ce ne sont pas les connaissances qui nous rendent meilleurs ou saints, mais la vie que nous menons. Les pélagiens attribuent à la volonté et à l’effort personnel le pouvoir que les gnostiques attribuent à l’intelligence.

Ceux qui épousent cette mentalité, bien que parlant de la grâce de Dieu, font en définitive confiance à leurs seules forces, se sentant supérieurs par l’observance de normes déterminées ou une inébranlable fidélité à un certain style catholique. Ils considèrent que tout est possible par la volonté humaine, comme si elle était quelque chose de pur, de parfait, de tout-puissant auquel s’ajoute la grâce. Ils sont dans la justification de leurs propres capacités qui se traduit par une autosatisfaction égocentrique et élitiste dépourvue d’amour vrai. En pensant que tout dépend de l’effort humain, on devient esclave d’un schéma qui laisse peu de place à l’action de la grâce. Thomas d’Aquin rappelle que l’observance des préceptes ajoutés à l’Evangile doit être pratiquée avec modération de peur que la vie des fidèles en devienne pénible et que la religion ne se transforme en fardeau asservissant.

Il n’est pas question de l’homme qui veut, mais de Dieu qui fait miséricorde (Rm 9, 16), car il nous a aimés le premier (1 Jn 1, 19). Il ne faut pas ignorer que tous ne peuvent pas tout et qu’en cette vie, les fragilités humaines ne sont pas complètement et définitivement guéries par la grâce. Saint Augustin dit que Dieu nous invite à faire ce que nous pouvons et à demander ce que nous ne pouvons pas.

Si nous oublions nos limites, nous freinons l’action de la grâce en nous. Nous ne sommes pas justifiés par nos œuvres, mais par la grâce du Seigneur ; elle n’est pas le prix de nos efforts, car le désir de purification qui nous habite est l’œuvre de l’Esprit Saint. La grâce ne vient pas des œuvres, autrement la grâce n’est pas la grâce (Rm 11, 6). Le don de la grâce surpasse les capacités de l’intelligence et la force de la volonté humaine. L’amitié de Dieu est un don de son initiative d’amour. Thérèse de Lisieux priait ainsi : « Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres ».

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