Se souvenir ensemble

Se souvenir ensemble

Par Nicole Andreetta
Photo: DR

L’arbre aux 4 saisons, fil rouge de la célébration de décembre 2018.
L’arbre aux 4 saisons, fil rouge de la célébration de décembre 2018.

La mort d’un enfant reste encore un sujet tabou dans notre société. Des groupes de partage permettent aux parents et aux proches de rompre l’isolement du chagrin et de la douleur.

Chaque début décembre, l’aumônerie du CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois) propose aux familles endeuillées un temps de célébration pour se souvenir ensemble. Quelques parents et trois assistants spirituels participent à sa préparation.

Ouverte à tous
Cette cérémonie à caractère interreligieux est ouverte à toutes et à tous, quelles que soient leurs convictions ou leurs croyances. Le directeur de l’hôpital (ou un médecin) accueille chaque fois les participants. Des membres du personnel soignant sont également présents.

Il y a six ans, Viviane et son mari Dimitri ont vécu le décès de leur petite fille, le jour même de sa naissance.

« J’aurais tout donné pour que notre petite Elyne grandisse dans mes bras, mais le mauvais sort avait pointé. D’abord la tristesse nous envahit, la colère nous submerge, l’incompréhension se fait sentir. Puis un jour, cet arbre meurtri au plus profond de nous se remet gentiment à bourgeonner. On continue. On avance. C’est à ce moment que l’on m’a tendu la main. J’ai rencontré un groupe de parents qui avaient, eux aussi, subi la perte de leur enfant. »

Fil conducteur
Depuis, Viviane s’implique activement dans la préparation des célébrations du CHUV. « Plusieurs réunions, parsemées de rires, de pleurs et d’échanges sont nécessaires pour trouver le fil conducteur qui aidera les parents à se recueillir. Ces moments de partage m’ont permis de me reconstruire, de vivre de belles rencontres et de soutenir à mon tour d’autres personnes. »

Isabelle, la grand-mère d’Elyne, assiste, elle aussi, aux célébrations.

« Lors du décès de notre petite-fille, nous étions décalés. Nous ne pouvions pas nous permettre de nous laisser aller. Il fallait consoler nos enfants. C’est après, lorsqu’ils allaient mieux, que nous avons pu commencer notre deuil. Les célébrations nous ont remis au diapason. Nous pouvions vivre la même chose ensemble et en même temps. »

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