Par Nicole Andreetta
Photo: PxhereSouvent cachée, la pauvreté reste présente en Suisse. Paradoxalement, 25% à 30% des personnes concernées renoncent à bénéficier de certaines aides sociales 1.
Les causes de non-recours sont multiples et diverses. Un manque d’information, la crainte de perdre son permis de séjour. Mais il y a également des motifs liés aux barrières sociales qui s’élèvent insidieusement à partir du regard de l’autre et du regard que l’on porte sur soi.
Les personnes qui font le pas de demander de l’aide se retrouvent souvent confrontées à une « inhospitalité administrative ». L’avalanche de formulaires à remplir et de justificatifs à fournir suscite chez elles un sentiment de rejet, de non-reconnaissance.
Or, devoir franchir le seuil des services sociaux représente pour beaucoup le deuil de leurs propres valeurs : « Demander de l’aide, ce n’est pas un métier ! J’ai honte ! »
Les droits sociaux représentent un des piliers de notre démocratie.
Ceux que l’on nomme « bénéficiaires » sont d’abord des « ayants droit ». Reconnaître les droits et la dignité de chacun, une piste pour avancer ensemble.
1 Selon une enquête menée par Barbara Lucas, professeur à la HETS-GE.