Bienheureuse proximité

Bienheureuse proximité
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), décembre 2020

Texte et photo par Marie-Françoise Salamin

En cette saison, les nuits de Judée sont fraîches. Enroulé dans la couverture de laine tissée par sa maman, Tobia peine à trouver le sommeil. Il faut dire que tout le pays vit dans une certaine agitation ces derniers temps. L’empereur ayant ordonné à chacun de venir se faire recenser dans son lieu d’origine, Bethléem n’échappe pas à l’arrivée de nombreuses familles qui cherchent à se restaurer et un lieu pour dormir.Tobia se tourne et se retourne sur la natte, en essayant de ne pas réveiller le reste de sa famille. Son père, Natan, le potier et Léa, son épouse, ont eu une journée bien remplie. La petite Rebecca s’est aussi endormie en tenant bien fort dans sa main sa poupée de chiffon.

Tobia, riche de l’imagination d’un enfant de sept ans, cherche à mettre des images sur les bruits qui parviennent à ses oreilles. Car des bruits, cette nuit, il y en a. Et des lumières aussi. D’ailleurs, même le ciel est plus clair que d’habitude. Par la petite fenêtre, Tobia a d’abord vu une étoile, plus grande que les autres. Puis, des lueurs, là-bas, vers les collines. Maintenant, il devine une procession de gens porteurs de torches et de lampes à huile. Tous se dirigent vers une vieille étable, à l’orée du village. Leurs propos sont étonnés, joyeux. Leurs pas alertes…
Tobia sent, sait que quelque chose d’important est arrivé. Il se lève sans faire de bruit, enroule sa couverture autour de ses épaules, va chercher le chien derrière la maison pour se donner du courage, et met ses pas dans ceux des pèlerins. 

La vieille étable baigne dans une lumière empreinte de tendresse et de joie. Tous les visiteurs, pour la plupart d’humbles bergers, sont en cercle autour d’un jeune couple et de leur enfant nouveau-né. Il émane de cet enfant tellement d’amour et de paix que chacune et chacun peut entendre le chant les anges, venus de l’au-delà…

Tobia regarde le bébé, serré contre sa mère.
Les paroles d’un psaume qu’il aime beaucoup lui montent dans le cœur :
Mon âme est comme un petit enfant,
Un petit enfant contre sa mère.

Alors, Tobia attache le chien à l’entrée de l’étable. Puis, doucement, il tente de se rapprocher du bébé. Il est attiré par lui comme la biche assoiffée par la source, comme l’affamé par l’odeur du pain, comme… un être humain par ce qui va donner sens à sa vie.
Marie comprend ce qui se passe. Par un geste, un regard, un sourire, elle invite Tobia à s’approcher, à embrasser son bébé Yeshouah.

Ce cœur à cœur avec le Fils de Dieu, ce moment de communion marque la vie de Tobia pour toujours.

Tobia a grandi. Il est devenu un homme.
A l’approche de la quarantaine, il est marié, père de famille, à la tête d’un petit commerce.
Il sera un des premiers à confier ses affaires à son fils aîné pour pouvoir aller écouter les paroles de vie éternelle que Yeshouah dépose dans tous les cœurs qui savent les recevoir.

Tobia a toujours gardé son âme en proximité avec le Tout-Puissant. Son cœur est prêt à accueillir le message d’amour et de paix de son Fils. Les événements tragiques qui vont suivre n’ébranleront pas sa foi. L’Esprit a déposé en lui la promesse de l’éternel salut.

Soyez dans la joie !
Je le répète :
Soyez dans la joie,
car le Seigneur est proche !
nous dit saint Paul.

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