Les animaux dans nos églises

Les animaux dans nos églises
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), décembre 2020

Par Isabelle Vogt | Photos: Marie-Paule Dénéréaz

Pour faire écho au thème du cahier romand « Des animaux et des hommes », nous vous proposons de partir à la découverte de quelques animaux représentés dans les églises de notre secteur pastoral et de leur signification symbolique.

Les quatre évangélistes

Saviez-vous que les quatre évangélistes, Matthieu, Marc, Luc et Jean, sont souvent représentés accompagnés d’un animal ou d’un homme ailé, et ce que cela signifie ? Regardez bien les photos prises à l’église de Vétroz.

En fait, ces animaux sont les quatre figures du « tétramorphe (du grec tetra, quatre et morphé, forme) » qui tirent le char évoqué dans la vision d’Ezéchiel (Ez 1, 1-14) puis repris dans la description des « quatre vivants » dans l’Apocalypse selon saint Jean
(Ap 4, 7-8). Ils font aussi référence à la façon dont chaque évangile débute. Matthieu est accompagné d’un homme ailé (un ange), qui symbolise à la fois l’inspiration reçue pour écrire son évangile et le fait qu’il commence son récit en évoquant la généalogie de Jésus, Dieu fait homme. Marc est accompagné d’un lion car son évangile débute par une citation d’Isaïe évoquant une voix criant dans le désert, comme un lion. Luc est accompagné d’un bœuf, animal utilisé pour les sacrifices, car au début de son évangile il met en scène Zacharie, prêtre au Temple. Et enfin Jean est représenté avec un aigle parce que c’est le roi des oiseaux, capable de fixer le soleil sans se brûler les yeux, tout comme Jean le Baptiste qui, au début de son évangile, est venu pour rendre témoignage à la Lumière.

Le bœuf, l’âne et l’agneau

Scène de la Nativité.

Sur cette photo prise à l’église de Vétroz, nous voyons au premier plan un agneau dans une position étrange, sur le dos, les pattes liées, comme s’il était déjà prêt au sacrifice, et plus discrets en haut à gauche, le bœuf et l’âne comme retenus par un personnage et dont on ne distingue que le museau.

« Dans l’iconographie de la Nativité, le bœuf renvoie au Nouveau Testament, tandis que l’âne symbolise l’Ancien. La présence des deux animaux dans la crèche (qui relève d’une tradition apparue au VIe siècle) figurant en outre la reconnaissance du Messie de la part des êtres les plus humbles. 1 »

L’agneau est quant à lui l’un des principaux et des plus anciens symboles christiques. Dans l’Ancien Testament c’était l’animal sacrifié pour la Pâque juive. Pour nous chrétiens, le Christ est l’agneau de Dieu qui a donné sa vie pour effacer les péchés des hommes. On retrouve d’ailleurs cette image de l’agneau mystique sur la photo ci-contre prise à l’église de St-Pierre-de-Clages. La symbolique est d’autant plus claire qu’il porte une croix et une auréole crucifère (ornée d’une croix), représentation traditionnelle de l’auréole du Christ.

L’agneau mystique.

Saint Antoine le Grand

Saint Antoine le Grand.

La photo prise à l’église d’Ardon nous montre un vitrail représentant saint Antoine avec à ses pieds un cochon. Né au IIIe siècle en Egypte, il choisit de vivre en ermite dans le désert. Certaines traditions voient dans le cochon le mal qu’il aurait domestiqué, tandis que d’autres évoquent les cochons du monastère de l’ordre des Antonins, fondé dans le Dauphiné au XIe siècle, qui avaient une clochette autour du cou et erraient librement dans les rues à la recherche de nourriture. Ce saint-là, à ne pas confondre avec saint Antoine de Padoue, est d’ailleurs le saint patron des bouchers et charcutiers.

La blanche colombe

La colombe au rameau d’olivier.

Terminons par une photo que vous avez déjà vue dans ce journal. Il s’agit d’une colombe photographiée à l’église d’Aven. La colombe est par sa blancheur un symbole de pureté, et le fait qu’elle tienne un rameau d’olivier dans son bec l’associe immédiatement à celle qui, dans la Genèse, revient à l’Arche de Noé pour annoncer la fin du déluge. Le rameau d’olivier symbolise l’espoir, la paix, l’alliance renouvelée avec Dieu. La colombe est aussi pour les chrétiens la représentation de l’Esprit Saint qui descend du ciel sur Jésus lors de son baptême par Jean le Baptiste, manifestant qu’il est le Fils de Dieu.

Nous avons ainsi accompli un beau voyage à travers les œuvres artistiques qui ornent nos églises, mais aussi à travers toute la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse.

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