Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRLe récent parcours « L’Avent autrement » 2020, proposé par une équipe œcuménique du canton de Vaud, nous invitait fort justement à découvrir chaque jour, durant les quatre semaines avant Noël, une nouvelle plante à connotation biblique, liturgique ou théologique. C’était bien vu, car des premières pages (Genèse 1-3) aux dernières (Apocalypse 22) de la Bible, Dieu « se met au vert ».
Au début de l’Ecriture, il « plante » Adam, puis Eve, dans le jardin d’Eden pour qu’ils le gardent et lui fassent porter du fruit (Genèse 2, 15). Le Seigneur s’y promène à la brise du jour (Genèse 3, 8) à la recherche de l’homme qui se cache de honte. Au terme de la Révélation, le Dieu de l’Apocalypse nous promet, par son ange porteur de bonnes nouvelles définitives, de part et d’autre du fleuve de la vie, dans la terre nouvelle sous les cieux nouveaux, des arbres qui fructifient douze fois, une fois chaque mois, et dont les feuilles sont un remède pour tous, croyants ou non (Apocalypse 22, 2, citant Ezéchiel 47, 12).
Source d’espérance
Que voilà une belle source d’espérance pour tous les agriculteurs et vignerons que nous sommes appelés à être ! Car le Créateur fait « verdir la terre de verdure : des herbes portant semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre selon leur espèce des fruits contenant leur semence » (Genèse 1, 11-13). Il dit, et les choses sont, 3e jour : la fécondité durable est installée, avec une réserve infinie de semences contenues dans les fruits eux-mêmes.
Comment dès lors l’être humain créé homme et femme à l’image de Dieu (Genèse 1, 27) pourrait-il ne pas se faire jardinier et veiller à la sauvegarde de la création ? Chaque chrétien·ne est appelé ainsi lui aussi à se mettre au vert, car il n’est que le représentant du Seigneur au cœur du cosmos, il ne peut s’en croire le propriétaire. Et les arbres se déploient dans les deux Testaments, comme les cèdres du Liban et les palmiers, si bien que le « juste » selon le cœur de Dieu leur ressemble (Psaume 1). Et Jésus promet le Royaume telle la graine de moutarde devenant un arbre tellement majestueux que les oiseaux du ciel s’abritent dans les branches (Matthieu 13, 32). Quand François verdit l’Eglise avec Laudato si’, il ne fait que traduire les Ecritures.