Jeûner en famille?

Jeûner en famille?

Soyons francs, le jeûne n’a guère la cote, et le Carême pas beaucoup plus. Et pourtant il est un temps de grâces proposé par l’Eglise. Et si nous profitions de l’occasion pour les vivre en famille ? Des portes et des échanges inattendus s’ouvriront. 

Par Bénédicte Drouin-Jollès | Photo : pixabayEt si pour une fois on voyait le Carême comme un moment à saisir, un temps unique et béni pour (re)venir ensemble à l’essentiel ? Cela nous motiverait pour oser proposer de pratiquer le jeûne en famille. Je ne sais pas ce qui se passe chez vous, mais moi j’y vais toujours sur la pointe des pieds… Mission impossible diront certains ; une chose est sûre, il faut préparer les esprits et les cœurs pour que chacun adhère de près ou de loin à cette démarche pourtant infiniment riche. Jean-François et Sylvia, parents de deux préadolescents, expliquent que « choisir ensemble une association à soutenir aide à faire passer l’idée de la restriction de nourriture, il a fallu deux ans avant que nous adoptions sereinement cette habitude ». Le coût modique des desserts et des goûters du vendredi est multiplié par 3 par les parents. Il a été offert l’année dernière pour les repas des orphelins du bidonville de Manille. Les enfants complètent en prenant ce qu’ils veulent de leurs économies.  « Beaucoup d’associations ont des vidéos bien faites qui permettent de s’ouvrir à d’autres réalités et motivent les plus récalcitrants », a remarqué Sylvia. 

Apprendre le partage
Le Carême devient alors l’occasion unique de ressentir de façon ponctuelle et volontaire la faim que plusieurs millions de personnes ou d’enfants subissent de façon continuelle. Nos jeunes en ont-ils conscience ? Nous faisons trop partie des nantis de la planète pour ne pas avoir le souci d’apprendre le partage, pour ne pas penser à remercier Celui de qui vient tout bien sur cette terre.

Traditionnellement l’Eglise évoque les trois P pour résumer le Carême : Pénitence, Partage et Prière. Une formule simple, facile à retenir, pour comprendre que la plus courageuse des privations reste une coquille vide si elle n’est pas nourrie par un véritable élan du cœur qui nous rapproche de Dieu et de nos frères. Une formule pour nous interroger chacun secrètement : quelle est ma faim de Dieu ? Quel est mon souci des pauvres ? Et enfin, qu’est-ce qui pourrait les faire grandir ? Beau et saint Carême !

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