PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR
C’est vrai que depuis le nouveau Code de droit canon, publié en 1983 à la suite du concile Vatican II, le Magistère de l’Eglise catholique a supprimé la mention des francs-maçons parmi ceux qui se mettaient «automatiquement» hors de la communion de l’Eglise, ce que l’on appelle aussi «l’excommunication». Et les textes officiels valorisent les collaborations possibles au service de la paix et de la justice sociale avec les francs-maçons, considérés comme des personnes estimables, des hommes et des femmes de bonne volonté, dont la quête spirituelle et symbolique mérite d’être prise en considération dans sa part de vérité.
Il n’en reste pas moins que la question demeure : est-il vraiment possible d’appartenir totalement à la maçonnerie et de croire pleinement au Christ qui, par sa Résurrection, nous comble de son Esprit, nous sauve par sa grâce et nous conduit au Père ? La foi en la Trinité ne se situe-t-elle pas au-delà des rites initiatiques maçonniques ? Et en christianisme, aucun «secret» ne se justifie en rigueur de terme: c’est à tous, surtout aux petits, que Jésus-Christ se révèle.
Cher Théophile, vos propos démontrent que vous connaissez très mal la Franc-maçonnerie, dont vous dressez un portrait terriblement caricatural, très éloigné de la réalité. Puis-je vous faire remarquer que vous semblez vous-même pétri de l’effroyable certitude que vous attribuez aux francs-maçons ? Que vous leur attribuez à tort, puisqu’un individu s’engageant en franc-maçonnerie le fait parce qu’il est en recherche, et qu’on débat en loge avec d’autres francs-maçons ayant un parcours de vie et des opinions différents des siens ? Quand vous affirmez par ailleurs que « le Christ a été leur victime », vous oubliez que c’est le Vatican qui a ouvert les hostilités eu 1738 envers une franc-maçonnerie qui ne lui avait rien demandé, et n’était composée que de catholiques, en grande partie issus de la noblesse, du clergé puis seulement après de la bourgeoisie : l’Eglise, par son intransigeance, s’est créée – du début du XIXème siècle à la première moitié du XXème – un adversaire que la Franc-maçonnerie n’était absolument pas destinée à devenir.
Mais tout ceci est dernière nous. Nous ferions mieux d’unir nos forces plutôt que de raviver une lutte obsolète dans laquelle nos efforts respectifs seraient bien mal utilisés dans le difficile contexte contemporain.
La franc maçonnerie est une vraie hérésie, une démence de l’esprit animé de personnes vaniteuses et prétentieuses nanti de toute les certitudes, organisée en secte à éliminer pour leur dangerosité morbide. Le Christ a été leur victime, on a vu le résultat. On ne peut encore accepter de le remettre en croix et surtout pas les chrétiens.