Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), septembre 2021
En lien avec le thème de ce numéro, l’équipe de rédaction a demandé à des personnes de notre secteur de nous partager les points positifs et les enrichissements suscités par le COVID et la situation du confinement.
Riddes
Propos recueillis par Jean-Christophe Crettenand auprès de Michaël, 39 ans
Force est d’avouer que le COVID ne m’a pas, de manière globale, apporté beaucoup de choses positives ni d’enrichissement. Le seul point positif que je pourrais citer serait le fait que, côté professionnel, on ait mis en place un système de travail par équipe. Ainsi, durant la première vague, je travaillais tous les jours de 6h à 14h ce qui m’a permis de profiter de mes après-midi. La vie associative dans laquelle je trouve énormément de plaisir à m’engager (football, CVAV, …) ayant été mise totalement en berne, j’ai découvert de nouveaux passe-temps tels que la marche ou encore le bricolage.
Distanciation sociale, arrêt des loisirs, méfiance… Je pense que le COVID a brisé beaucoup de choses et beaucoup de gens. Cette pandémie nous montre que l’on n’est jamais totalement à l’abri, tant au niveau social, professionnel, que sanitaire…
Saxon
Par Geneviève Thurre
Covid plus pour moins
Qu’est-ce que la période COVID vous a amené de positif ? J’ai posé cette question à plusieurs paroissiens : une jeune, un indépendant engagé en politique, une employée. La réponse est rapide et pour tous, elle dit en substance ceci : du souci, plus d’emm… ! Alors, est-ce qu’au fond, le fait de devoir réduire nos activités nous a fait du bien ? La question choisie par votre magazine paroissial n’est-elle pas naïve, voire hors réalité ? Pour ma part, j’ai été peu impactée par la pandémie. J’ai subi ce que j’appellerai des « tracasseries ». Je suis donc chanceuse. Pourtant, un des seuls points positifs que je retiendrai de cette période, c’est d’avoir trouvé une nouvelle formule pour Noël, qui a fait plaisir à toute la famille. Je pense que le lien social, entretenu à travers ma vie professionnelle et mes activités de loisir, est indispensable à mon bonheur. De même pour ma spiritualité, au demeurant intime, j’ai besoin de la communauté pour la rendre belle, vivante.
Fully
Propos recueillis par Alessandra Arlettaz
Rencontre avec Léonard Dorsaz, quarantenaire marié, père de trois grands enfants, actif dans plusieurs comités
Avant le Covid j’avançais la tête dans le guidon, sans vraiment remettre en question la quantité, le sens et la qualité de mes engagements.
Pendant ce temps de crise sanitaire, la maison est devenue plus qu’un lieu de passage. Cette période m’a permis d’avoir de vrais temps de partage avec mes enfants et leurs amis, de vivifier la vie de famille et de couple, de revenir à l’essentiel. Avec mon épouse, nous avons pu accompagner nos jeunes qui, avec cette pandémie, perdaient leurs repères.
L’engagement musical a lui aussi pris un sens nouveau. Durant le semi-confinement, en famille, nous avons plusieurs fois joué pour nos aînés dans leurs jardins ou dans la cour du home. Aller partager ma passion auprès de personnes qui sont trop souvent délaissées a donné un sens profond à ma passion pour la musique.
Dorénavant, je ne vais pas forcément arrêter mes différentes activités. Cependant, je désire mettre davantage d’énergie et de temps dans celles qui ont du sens, être au service des personnes qui ont besoin, non plus faire des activités juste pour mon plaisir personnel.
Saillon
Propos recueillis par Laurence Buchard
Rencontre avec Damien
Quel enrichissement le COVID a-t-il suscité avec le moins d’activité ?
Le COVID a engendré un stop assez brutal de toutes les activités. Pour ma part, la saison de football a été interrompue et la reprise était incertaine. Au début ce fut un peu déconcertant et puis gentiment on s’y habitue. On s’entraîne seul, on passe plus de temps en famille. On s’est retrouvé tout à coup les cinq ensemble à table, ce qui était rare auparavant. Et finalement, on s’est également habitué à cette nouvelle situation et ça n’est pas si mal.
Quel côté positif gardez-vous de cette situation particulière ?
Le positif est qu’on relativise beaucoup plus qu’auparavant. Le fait de voir plus la famille était aussi bien. On a partagé beaucoup de moments ensemble. Je garderai donc avant tout cet aspect-là de cette crise.
Qu’est-ce qui a été changé pour une vie meilleure ?
Je ne vais rien changer de spécial mais j’aurais peut-être pris conscience de l’importance du temps passé en famille et aussi celui passé avec les amis car on n’a pas pu se voir beaucoup durant cette période. Dorénavant, je tâcherai à garder du temps pour eux.
Quelle redécouverte ?
J’ai redécouvert un peu de calme. Avant la crise, j’étais tout le temps à 100%, à faire mille choses par-ci par-là. Avec la crise, je suis resté à la maison et ai pu faire d’autres activités, prendre plus de temps pour moi et ma famille.
Leytron
Texte par Véronique Denis
Ce que je retiens du confinement
Je me revois encore devant mon ordinateur, en train d’écouter la conférence de presse du Conseil fédéral. Le ton grave et solennel des conseillers fédéraux restera longtemps gravé dans ma mémoire.
Ensuite, après avoir contacté les enfants et les parents de la confirmation qui devaient se rencontrer le lendemain, je me suis dit que j’allais avoir du temps pour moi : marche en plein air, mise en ordre de la maison, du bureau, lecture, détente…
Je me suis rendu compte que ce temps offert gratuitement était une chance pour faire le point sur ma vie, mes engagements. Au lieu de courir de rendez-vous en rendez-vous, j’avais le temps pour réfléchir, me poser et poser un regard neuf sur les événements qui se déroulaient, en toute tranquillité.
Les relations sociales en direct ont été coupées. Mais au niveau de l’équipe pastorale, nous avons su réagir : nous sommes devenus des « pros des vidéos-conférences, des messages WhatsApp » avec les enfants et parents de la catéchèse : autant de moyens qui ont permis de rester en contact, au-delà des distances et des interdictions en tout genre. Mais rien ne remplace les rencontres en « présentiel ».
En conclusion, je dirais que ce temps du COVID m’a fait découvrir l’importance du temps. Mais je dois bien admettre que le rythme de la vie a tendance à s’accélérer. Il m’est difficile de ne pas me laisser entraîner dans le flot des activités qui s’enchaînent au quotidien. Mais le souvenir du COVID me titille toujours et m’invite à me poser et à prendre le temps pour la rencontre toute simple avec ma famille, mes amis… et avec Dieu !