Quel(s) moins pour plus de plus ?

Quel(s) moins pour plus de plus ?
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2021

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

(R)entrée… un mot doux aux oreilles des besogneux que nous pouvons être, plus âcre pour les élèves récalcitrants (ma première nièce passe au… Cycle d’orientation !), mais incertain pour beaucoup dans le contexte pandémique…

Non, les choses ne reviendront pas exactement comme avant… pourquoi continuer à espérer ? Vaine tentative car si le monde tourne souvent en rond, la chrétienne / le chrétien que nous sommes ne peuvent aller que de l’avant ! Ce n’est pas un optimisme béat de curé déconnecté 1 qui l’affirme, c’est ma foi en un Dieu présent et actif ici et maintenant !

C’est ma foi en un Christ mort puis ressuscité, en une Eglise au rite tridentin puis romain (merci au pape François pour l’ajustement de cet été 2), en une certaine façon de pratiquer sa foi puis en une autre (faut-il rappeler les modif’ liturgiques depuis plus d’une année ? Qui eût cru que la messe était aussi… réarrangeable ?) qui va s’affiner encore…

Pourtant… mon feeling, c’est que d’aucun.es trépignent d’impatience de reprogrammer les activités pastorales, paroissiales, ecclésiales sur des tabelles peaufinées (on en a eu le temps !) et exhibées comme avant… Pourquoi donc ? Pour quoi ?

Ok, on les a faits, ces JO 2020 en 2021, tout comme les Paralympiques (tristement, on n’en entend pas parler… ç’eût été un tonifiant exemple de moins pour plus pourtant… comme quoi…). Mais sans spectateurs, fallait oser !

Oui, moins pour plus. En Eglise, aussi. Moins de tout ce que nous avions et faisions avant – réunions, comités, sorties, activités polychromiques, publications… – pour plus : plus de présenceS, plus de véritéS, plus de silenceS, plus de soi, plus de Dieu : « Ce n’est pas d’en savoir (d’en faire, d’en vouloir…) beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme, mais de sentir et de goûter les choses intérieurement », enseigne saint Ignace qui, il y a 500 ans, blessé au siège de Pampelune et puis alité pendant des mois, se voit réduit dans toutes ses ambitions : esthétique, militaire, sociale, économique, spirituelle…

Moins pour plus… que choisissons-nous du coup pour basculer nous aussi dans notre et puis, sereinement ? Les adeptes de la relecture ignatienne savent que relire son passé, c’est pour mieux s’ancrer dans le présent et se rendre disponible pour demain… Alors, quel(s) moins pour plus de plus ?

 

1 Une critique que l’on m’a récemment adressée… et que je partage bien volontiers tellement elle m’a fait rire !

2 Cf. le motu proprio Traditionis custodes
de juillet dernier sur vatican.va !

 

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