Au service à la suite du Christ serviteur

Au service à la suite du Christ serviteur

Propos recueillis par Danièle Moulin
Photo: R. Nzobihindemyi

Agent pastoral laïc pour l’UP Saint-Joseph, Robert Nzobihindemyi sera ordonné diacre permanent le 8 décembre prochain à l’église Saints-Pierre-et-Paul de Villars-sur-Glâne. Robert nous parle de ce ministère particulier et multiforme consistant à servir l’Église et le monde à la suite du Christ serviteur.

« Je donnerai tout à Dieu »
Robert le reconnaît : son nom est difficilement prononçable sous nos latitudes, mais il est pourtant très riche de sens. Au Burundi, pays où il a vu le jour en 1967, chaque enfant se voit donner un nom véhiculant un message propre, correspondant au rôle qu’il aura dans sa propre famille ou encore au contexte dans lequel il est né. Son nom à lui signifie « Je donnerai tout à Dieu ». 

La foi de Robert a trouvé sa source au sein d’une famille profondément croyante et pratiquante. Depuis tout petit, cette foi est pour lui un don de Dieu. Elle le soutient et le fortifie, notamment lorsqu’il est confronté à l’âge de cinq ans au décès de son papa, mort assassiné. Persécuté et menacé de mort lui-même, il quitte seul, sans sa famille, son pays natal en 1988 pour se réfugier dans un pays voisin. Quelques années plus tard, en 1993, un ami évêque l’envoie à Fribourg pour y poursuivre ses études, mais aussi pour discerner sa vocation. Il faut dire qu’au Burundi, la question de la vocation est omniprésente et la grande majorité des enfants et des jeunes se la pose !

Un appel
Il s’envole donc pour Fribourg, où il étudie à l’École de la Foi. C’est à cette même époque qu’il rencontre celle qui deviendra son épouse, elle aussi burundaise, arrivée en Suisse une année après lui. À partir de ce moment, Robert se dit : « Ça y est, j’ai trouvé ma vocation, Dieu va me laisser tranquille ! » Il poursuit ses études en théologie à l’Université de Fribourg. Tout se déroule normalement, mais pourtant, reconnaît-il « quelque chose m’habitait sans que je sache très bien le définir ». Petit à petit, des personnes de son entourage l’interpellent : « Tu sais ce que c’est le diaconat permanent ? » Robert ne le sait pas vraiment, étant donné qu’au Burundi ce ministère n’existe pas encore. Il se renseigne et se pose énormément de questions à ce sujet : « J’ai surtout beaucoup prié et j’ai également pris le temps d’en parler longuement avec mon épouse et mes trois enfants. » Sa famille lui assure son soutien dans ses démarches.

Robert prend contact avec les personnes chargées de la formation. Malgré tout, il tente d’éloigner le plus loin possible de lui cette idée. Toutes les excuses sont bonnes : « Ce n’est pas raisonnable, j’attends que mes trois enfants soient majeurs » ou encore « Cette idée me passera ! ». Mais l’idée du diaconat permanent l’habite toujours davantage. Il entame alors une année de discernement suivie de la formation qui dure normalement trois ans : « Tout est allé très vite et se passe bien ; je ne peux que rendre grâce pour le soutien reçu de la part de ma famille, de ma communauté paroissiale et de mes collègues de travail. » Robert se reconnaît chanceux de pouvoir travailler au sein de l’UP Saint-Joseph et de servir dans la diaconie, notamment pour la Conférence Saint-Vincent de Paul ainsi que pour le Mouvement chrétien des retraités (MCR).

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis »
Si Robert est déjà assistant pastoral, son ordination implique tout de même un grand changement : « Je vais recevoir la grâce sacramentelle de servir davantage l’Église. » Pourtant, il ne considère pas cela comme une promotion. Pour lui, il s’agit avant tout d’une réponse à un appel, afin de continuer à vivre son baptême, mais aussi à être configuré au Christ qui est le diacre par excellence, c’est-à-dire le serviteur. Robert se réjouit de vivre pleinement les trois dimensions de la mission du diacre : le service de la liturgie, de la parole et de la charité. En même temps, il sait que sa famille restera le premier terrain de son ministère : « On ne peut pas prétendre servir les autres si on ne commence pas là où l’on vit. » 

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis pour que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. » (Jean 15, 16) C’est ce verset que Robert a choisi pour son ordination. Pour lui, c’est Dieu qui appelle à une mission spécifique et attend notre réponse. Robert sait maintenant que Dieu l’envoie vers les autres, en particulier les pauvres, pour être un témoignage vivant et joyeux, pour être le signe visible effectif du Christ Serviteur.Dimanche 24 novembre, fête du Christ Roi, nous vous convions à la célébration des vêpres à 17h à l’église paroissiale de Villars-sur-Glâne. À la veille de sa semaine de retraite diaconale, ce sera l’occasion de prier avec et pour Robert et d’expliquer ce qu’est le diaconat permanent.

Dimanche 8 décembre, en la solen-nité de l’Immaculée Conception, nous sommes tous conviés aux ordinations diaconales de Robert Nzobihindemyi, Josef Guentensperger, Giuseppe Foletti et Vincent Lathion, par l’imposition des mains de notre évêque, Charles Morerod, à 10h, à l’église paroissiale de Villars-sur-Glâne. Ce même matin, pas d’autre messe dans les paroisses de l’UP Saint-Joseph.

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