La symbolique du mobilier liturgique

La symbolique du mobilier liturgique

Pour célébrer selon le rite catholique romain, il ne suffit pas d’un autel, d’un ambon, d’un tabernacle, d’un siège de la présidence, d’une croix et d’une statue de Marie dans l’église. Ces objets doivent avoir du sens et se répondre; voici le cheminement qui a mené au choix du mobilier de cette nouvelle église.

PAR FRANÇOISE MERLO, AU NOM DE LA COMMISSION LITURGIQUE
PHOTOS : IMAGES DE SYNTHÈSE DU BUREAU CORETRA

En décembre 2019, une nouvelle commission, menée par Jean-Claude Dunand, est créée pour réfléchir au mobilier liturgique. Elle tient compte des propositions et réflexions des paroissiens, mais doit aussi travailler à partir de la structure circulaire du bâtiment, qui impose certains choix. Cette église ronde permet bien des possibilités ; il serait dommage de rester dans une disposition classique, les fidèles les uns derrière les autres, avec le célébrant en frontal.

Un symbole : la colombe de l’Esprit Saint

Un concours d’artistes est organisé en juillet 2020 pour le mobilier. Les projets des artistes devront s’inspirer du chemin de réflexion élaboré par notre commission avec le soutien de Jean-Marie Duthilleul, architecte dont l’expertise est de grande valeur. Il a redessiné l’emplacement des chaises et des allées dans l’église pour donner plus d’importance à l’autel, à l’ambon et au siège de la présidence. Ces éléments sont placés en triangulation sur les lignes de force pour évoquer la Trinité.

Il confirme notre choix de chaises disposées en cercle et non de bancs, car cela permet de les orienter suivant les célébrations. Un banc circulaire est prévu sur le pourtour de l’église pour les jours de grande affluence. Notre commission adhère à cette phrase forte de
M. Duthilleul : « Eglise, lieu de mise en relation : relation entre les objets, entre les personnes et entre les personnes et les objets… pour dire le Mystère. »

Le jury, très touché de la qualité du travail des quatre artistes sélectionnés, choisit à l’unanimité le projet d’Alain Dumas. Les qualités principales du projet retenu :

  • Noble simplicité,
  • Conformité au chemin de réflexion,
  • Intégration au projet architectural,
  • Beau travail de la matière,
  • Potentiel de développement.

M. Dumas a taillé le mobilier liturgique dans le marbre bleu de Savoie, un marbre cristallin à l’aspect lumineux. En homme de Foi, il veut associer l’Esprit Saint à tous nos gestes liturgiques et a choisi comme symbole la colombe : elle est gravée dans la pierre du baptistère, ainsi que dans la porte en bronze du tabernacle et sur la face avant de la table de l’ambon.

En marche vers Dieu

L’église n’est pas d’abord le lieu de la piété personnelle, mais celui où le peuple de Dieu devient Corps du Christ. Pour construire ce Corps, le peuple doit se mettre en marche et vivre une conversion permanente. L’aménagement de cette nouvelle église devra faire sentir cette marche : avancer vers le Christ, lumière du monde. L’autel, pièce maîtresse, représente le Christ qui rassemble, pour le partage. En principe fixe et en pierre, il rappelle la table du sacrifice ainsi que la table de la dernière Cène.

Nous avons choisi de placer le baptistère dans le narthex, première étape de la marche, car le baptême est le premier sacrement, signe de l’entrée dans la communauté des chrétiens. La marche se poursuit sur un horizon ouvert puis offre un passage par l’ambon, le siège de la présidence et l’autel, jusqu’à la croix et la lumière.

Nous avions à cœur de relier les personnes de la communauté, aussi dans le temps. Les anciens seront heureux de retrouver le Christ en croix et la statue de la Vierge, ainsi que le patronat de saint Jean-Baptiste. La statue de Marie sera très visible, placée dans un lieu privilégié entre le narthex et l’intérieur de l’église. Depuis le narthex, elle nous montre la direction à prendre : avancer vers son Fils. Bonne marche à tous !

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