PAR L’ABBÉ DANIEL REYNARD
PHOTO : RAPHAEL DELALOYE
Quand je pense à l’Eglise, je la voudrais telle qu’elle n’est pas: attirante, encourageante, percutante, militante, sans doute variée, qui plaise aux enfants, aux jeunes et aux moins jeunes.
J’aimerais que cette Eglise m’offre tout ce que je ne donne pas.
Seigneur, cette Eglise, tu la connais aussi bien, si ce n’est mieux que moi : elle souffle trop souvent comme une bougie épuisée. Trop petite pour ta grandeur et trop grande pour notre petitesse, mal aimée et ne sachant pas aimer.
Au fond, facile de critiquer cette Eglise, cela m’arrange de la critiquer, ainsi je suis dispensé d’y travailler.
C’est facile de voir ses faiblesses par le trou de la serrure pour me protéger de franchir la porte.
Quittons le banc des spectateurs et des moqueurs pour nous asseoir au banc des acteurs et des célébrants.
C’est seulement ainsi que j’arrêterai de regarder ton Eglise, qui est aussi la mienne, pour y vivre avec les autres.
Tu nous rassembles chaque jour, comme le berger rattrape la brebis qui boite et qui s’attarde.
Ton fils est à la tête d’un corps aux membres disjoints. Il est le premier-né d’une famille d’enfants séparés.
Mais c’est bien à l’Eglise que tu tiens et non pas seulement aux individus qui se préfèrent chacun eux-mêmes.
C’est à l’humanité entière que tu tiens et non seulement aux membres d’un club.
Ton Eglise est ainsi le signe visible de ton Esprit.
J’y suis attaché à cette Eglise, comme vous pour le pire et le meilleur et nous sommes liés par la liberté de l’Esprit.
C’est toi Seigneur qui nous rassemble bien au-delà de nos mesquineries et de nos histoires de sacristies.