Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRC’est le dernier miracle avant l’entrée à Jérusalem (qui débute, par exemple, en Marc 11) dans les trois Evangiles synoptiques. Seul Marc nomme le mendiant aveugle de Jéricho Bartimée, c’est-à-dire fils de Timée (du grec timè, estime). Celui-ci crie sa foi, quand il apprend le passage de Jésus : « Fils de David, toi Dieu qui sauve (selon l’étymologie du nom Jésus), aie pitié de moi ! » Sa conviction est telle que la foule qui essaie de le rabrouer ne parvient pas à le faire taire. D’obstacle, la multitude devient servante, puisque sur l’ordre du Maître, elle fait venir Bartimée. Et quelle parole elle prononce alors : « Aie confiance, lève-toi, il t’appelle ! » Arrive alors le plus incroyable : l’aveugle bondit, rejette son manteau et fonce vers Jésus, sans aide – en tout cas, le texte n’en mentionne pas.
Foi et relation avec le Christ
Toute guérison dans les Evangiles s’inscrit sur fond de foi et de relation avec le Christ. « Que veux-tu que je fasse pour toi ? », demande-t-il à l’aveugle de manière tout aussi surprenante. C’est que le Fils de Dieu veut susciter en l’homme son désir le plus secret. « Va, ta foi t’a sauvé », lui dit-il, d’une parole qui en même temps lui redonne la vue, une parole efficace qui réalise ce qu’elle signifie.
Signes du Royaume
Les miracles évangéliques se présentent comme des signes du Royaume qui vient et qui en même temps est déjà là. Ils anticipent le jour où, dans le sein de Dieu, tous les yeux obstrués s’ouvriront, où toutes les larmes seront essuyées. Ils présupposent et suscitent la foi : que nous puissions voir pour croire. Car c’est l’adhésion à Jésus-Christ qui sauve et qui permet de le suivre, ainsi que le fait Bartimée, jusqu’à sa Passion et à sa Résurrection.
Le plus grand miracle aujourd’hui ? Quand des enfants, des jeunes, des femmes et des hommes s’éclairent mutuellement, lisent ensemble la Parole, échangent et transmettent, se laissent toucher par le Fils de Dieu et prennent leur croix à sa suite. Jusqu’à la splendeur de Pâques.