TEXTE ET PHOTOS : FAMILLE DELÈTRE SYLVIANE ET GRÉGORY
Dimanche 10h55. Les accords tonitruants de l’orgue retentissent dans l’église. La messe est finie. Le petit dernier, endormi dans mes bras, ne bronche pas. Sous un soleil radieux, le prêtre nous accueille sur le parvis avec sa bonne humeur et sa bienveillance habituelles. Il bénit le petit dormeur et m’interpelle : « Serais-tu d’accord d’écrire un article pour L’Essentiel : comment vivez-vous votre foi au quotidien ? » Et là, un temps d’arrêt.
Je me repasse le fil de la matinée. Dès le réveil, cette urgence : arriver à caser en une seule journée tout ce qui est à faire aujourd’hui, la dispute avec le cadet pour négocier un pantalon non troué, le chaos dans la maison au moment de partir
pour la messe, l’arrivée en retard, la frustration de vivre la célébration sur le parvis en raison du chahut des enfants, la liturgie qu’on peine à suivre, trop occupée à surveiller le benjamin qui tente ses premiers pas dans l’allée, mon cœur lourd des disputes du matin et des soucis professionnels. Et au milieu de tout cela, quand même, quelques mots de l’Evangile qui percent : « Heureux les doux… heureux les artisans de paix. »
En ce dimanche mouvementé, c’est Jésus qui m’interpelle sur ce parvis : toi qui cours sans arrêt après le temps, comment vis-tu ta foi, en famille et en communauté ? Où sont tes priorités ?
Dans le tourbillon de notre quotidien, nous avons quand même quelques bonnes intentions : transmettre à nos enfants une colonne vertébrale pour affronter un monde qui perd ses repères ; rendre grâce pour les merveilles en nos vies ; placer d’abord les gros cailloux dans le bocal de notre existence : l’eucharistie, la prière, la relation à Dieu, la relation à l’autre. Les graviers et le sable se glisseront dans les trous. Si nous commençons par le sable et les graviers, nous n’aurons jamais la place pour les gros cailloux. Enfin et surtout, face à nos faiblesses et nos difficultés : aller toujours puiser à l’unique source qui ne tarit jamais, l’Amour du Christ.