La colombe cache bien son jeu

La colombe cache bien son jeu

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Alors que l’épisode de la tour de Babel a dispersé les individus à travers le monde faute de se comprendre, la Pentecôte marque le mouvement inverse. Le monde d’alors doit ce prodige à la venue du Saint-Esprit. Symbolisé par une colombe, il est de tradition de déguster à cette occasion un gâteau porte-bonheur.

Couronnement du temps pascal, la Pentecôte commémore le don du Saint-Esprit aux apôtres cinquante jours après Pâques. On entend souvent dire que la Pentecôte est un «anti-Babel». Selon les Ecritures, au moment de l’épisode de la tour de Babel, les hommes ont été dispersés par la confusion linguistique (Genèse 11, 1-9), tandis qu’à la Pentecôte, l’Esprit Saint les a réunifiés par le don des langues (Actes, 2). Signe de l’universalité de l’Eglise, cet événement est aussi compris comme le point de départ de la mission évangélisatrice de l’Eglise animée et soutenue par l’Esprit Saint.

La Pentecôte a officiellement été fêtée à partir du concile d’Elvire, vers 300. A partir de la fin du IVe siècle, sa veillée nocturne était marquée, comme à Pâques, par des baptêmes. La semaine qui suivait, attestée au VIIe siècle, per- mettait de catéchiser les nouveaux baptisés. Au milieu du Moyen Age, dans plusieurs cathédrales d’Ile-de-France, de Normandie et de Provence, des tourterelles et des pigeons symbolisant l’Esprit Saint voltigeaient sous les voûtes.

L’oiseau a inspiré quelques spécialités culinaires propres à la Pentecôte, telles que le Colombier. A

l’époque contemporaine, l’usage d’une fève, en forme d’oiseau blanc aux ailes déployées, cachée dans un gâteau du même nom est attesté lors du repas de Pentecôte. Mais la naissance de ce gâteau aux multiples légendes et recettes n’est pas claire. Quant à la symbolique de la blanche colombe porteuse de pureté, d’innocence, d’amour ou encore de paix, la zoologie en dresse un autre portrait. La dénomination de «colombe» est, en réalité, un terme générique désignant une famille d’environ 200 espèces…dont aucune n’est blanche. Après cette révélation, le pigeon fait moins grise mine et le corbeau peut médire l’âme en paix…

Recette: Le Colombier de Pentecôte

Temps de préparationTemps d’attentePortions
30 minutes45 minutes8

Ingrédients

Les fruits confits (130 g) à incorporer à la préparation doivent être marinés 12 heures avant dans une bonne rasade de Grand-Marnier, de Cointreau, voire même de Kirsch.

  • 225 g de pâte d’amandes ou massepain
  • 3 œufs
  • 20 g de farine
  • 20 g de fécule
  • 65 g de beurre fondu tiède
  • 150 g d’amandes effilées
  • 130 g de fruits confits marinés au Grand-Marnier (12 heures)
  • 1 moule à tourte ou à manqué d’environ 20 cm

Pour le glaçage:

  • 175 g de sucre glace
  • 2 à 3 cuillères à soupes d’eau chaude (ou à parts égales eau et ligueur de la « marinade » des fruits confits)

La naissance de ce gâteau aux multiples légendes et recettes n’est pas claire.

Préparation

  1. Déposer la pâte d’amandes dans la cuve du batteur ou un bol. Travailler au fouet puis ajouter un par un les 3 œufs entiers. Mélanger durant 5 minutes.
  2. Incorporer délicatement la farine et la fécule tamisées.
  3. Ajouter le beurre fondu tiède.
  4. Egoutter les fruits confits (conserver la liqueur pour le glaçage), les fariner légèrement et les ajouter à la préparation.
  5. Beurrer généreusement un moule à tourte. Chemiser les bords du moule d’amandes effilées, puis y verser l’appareil.
  6. Cuire dans un four préchauffé à 170° C pendant 25 minutes environ. Vérifier la coloration du gâteau et adapter le temps de cuisson en fonction.
  7. Démouler le gâteau et y introduire une fève (une colombe en porcelaine, si vous en avez une!) puis le laisser refroidir sur une grille.
  8. Glacer le dessus du gâteau avec le mélange de sucre glace-eau (ou de sucre glace-eau-liqueur) et décorer avec des fruits confits.
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